Édito de Franck Arguillère

Édito de Franck Arguillère

Comment ne pas se réjouir de cette parole qui se fait plus sûre d’elle depuis #metoo et qui témoigne des comportements insupportables venant de personnes détentrices d’autorité morale et/ou de notoriété ? Les hommes et les femmes ont tout à gagner de cette mise sur la place publique de turpitudes qui laissent pantois et qui mettent en lumière une certaine passivité complice de ces entourages qui savaient mais n’ont rien fait pour s’insurger. Donc sans que personne ne s’offusque, un grand comédien pouvait à loisir trousser le petit personnel des tournages de cinéma comme autrefois les grands bourgeois troussaient les domestiques.

Donc un réalisateur pouvait faire refaire 45 fois une scène de sexe à une gamine de 15 ans. 

Donc un grand journaliste, après son journal télévisé, convoquait des admiratrices dans son bureau pour abuser d’elles.
Donc un psychanalyste médiatique pouvait organiser des séances d’hypnose pour violer des patientes… 


Les victimes, qui sont en grande majorité des femmes mais pas exclusivement, racontent leur sidération au moment des faits et le phénomène d’emprise qui s’est exercé sur eux. Comme quand un prêtre ou un enseignant profite de son aura pour abuser des enfants dont il a la charge. Comme quand un ou une supérieur(e) hiérarchique profite de sa position pour harceler ses subordonné(e)s. 


Il est sain et bon que la parole des victimes soient enfin écoutée avec tout le sérieux qu’elles méritent.
Il est réconfortant de voir se fissurer (lentement) le système qui permet aux bourreaux de poursuivre leurs exactions en toute impunité.
Mais il convient toujours de garder en tête le fait de ne pas juger en lieu et place de l’institution judiciaire, qui a toujours des progrès à faire, mais sans laquelle nous vivrions dans le monde de l’émotion et de l’arbitraire où la calomnie règnerait en maitre. 

Et donc toujours garder en tête l’enseignement de Robert Badinter citant Victor Hugo : "il faut réserver à l’humain la chance de devenir meilleur !"

Vie Saine et Zen