30 % des femmes se sont déjà absentées au travail à cause de leurs règles, d'où le projet d'instituer un congé menstruel.
Un mouvement existe en France pour faire reconnaître le droit aux femmes menstruées, souffrant de leurs règles au point d’être en incapacité de travailler (douleurs, inconfort, bouffés de chaleur, fatigue, vertige…), de prendre un congé payé par mois si elles en ressentent le besoin et sans avoir à se justifier.
68 % des femmes y seraient favorables, selon un sondage Ifop réalisé en mars 2021.
Une dizaine d'entreprises pionnières se sont déjà lancées sur cette voie, comme la Scop montpelliéraine, la filiale française de la marque Intimina ou la start-up Louis, à Labège (Haute-Garonne).
Différents problèmes se posent autour de cette question, avec notamment un risque important de discriminations.
"En cas de généralisation du congé menstruel à la charge de l’entreprise, ce dispositif desservirait les femmes par des difficultés d’évolution de carrière et des discriminations à l’embauche, puisque les femmes disposeraient de deux fois plus de congés payés. Ces conséquences s’observent déjà avec le congé maternité", explique Gaelle Baldassari, auteure du livre Kiffe ton cycle.
Le mouvement a néanmoins le mérite de lever un tabou et d'ouvrir une réflexion sur le problème des règles au travail. Pour éviter les discriminations, la solution pourrait être adaptée à chaque entreprise : congé, souplesse des horaires… Mais il s'agit surtout d'un problème de santé publique qui devrait être mieux pris en charge par l'Assurance Maladie : les douleurs au moment des règles ne sont pas normales. Elles peuvent être dues à une maladie liée au cycle menstruel (endométriose, syndrome des ovaires polykystiques, fibrome, troubles dysphoriques prémenstruels…). Elles peuvent aussi dans certains cas être amplement soulagées par des mesures d'hygiène de vie (alimentation, gestion du stress…).
Source : Kaizen, Galane Maréchal – 29/05/22
