Si l'on veut éviter de déguster dans son vin un cocktail de pesticides, sulfites et produits chimique divers, il n'est pas inutile de se repérer dans les labels.
Sommaire
- Se fier au viticulteur
- Vins en agriculture raisonnée
- Vins bio
- Vins en biodynamie
- Vins naturels
Les vins conventionnels, qui sont encore la grande majorité des vins commercialisés, ne présentent aucune garantie quant à la dose de pesticides et de produits chimiques de synthèse qu'ils contiennent. Et parmi ces derniers, beaucoup sont classés toxiques, cancérogènes ou perturbateurs endocriniens.
Se fier au viticulteur
Il faut rappeler qu'avec 3,7 % de la surface agricole utile totale, la viticulture reçoit 20 % du tonnage de pesticides épandu en France.
Dans le test qu'avait fait la revue Que Choisir en 2013, des quantités très variables de résidus avaient été retrouvées (de 0 à 14 molécules !). La palme était revenue à un Graves blanc avec 1 682 μg de teneur totale.
On peut bien sûr trouver d'excellents produits en conventionnel mais il vaut mieux recueillir l'avis de son caviste ou, mieux encore, privilégier le contact direct avec le viticulteur.
L'autre solution est de se diriger vers les étiquettes qui comportent un label.
Vins en agriculture raisonnée
Le label Terra Vitis est la signature d'une agriculture qui se veut durable et raisonnée. L'intention mérite d'être louée mais les contraintes du cahier des charges sont faibles et ne concernent que la préservation de la faune, de la flore et des paysages viticoles. Difficile de se fier au label. Il faudra, là encore, recueillir le maximum d'informations sur les pratiques du vigneron.
Vins bio
Dans l'étude de Que Choisir citée plus haut, les vins bio ne comportaient pas de pesticides ou très peu, à des teneurs infinitésimales.
En réalité le vin bio n'existe que depuis 2012. Auparavant les règlements ne s'appliquaient qu'à la production de raisin. On avait donc du vin "obtenu à partir de raisins issus de l'agriculture biologique". Compliqué pour le consommateur ! Depuis 2012, la réglementation est critiquée mais elle a le mérite d'exister (voir encadré).
Compte tenu de l'historique du mouvement bio en France, la plupart des vignerons ont généralement des pratiques plus exigeantes que le cahier des charges qui a été mis en place au niveau européen. Ce dernier a été effectivement conçu pour englober les pratiques plus laxistes de pays comme l'Allemagne, la Hongrie, l'Autriche, le Luxembourg.
Témoin de cette histoire, le label Nature & Progrès est, par exemple, plus restrictif en ce qui concerne les sulfites (70 mg/l pour le rouge et 90 mg/l pour le blanc).
Il n'est pas exclu de voir apparaître en France des pratiques plus industrielles ou moins scrupuleuses, bien que répondant au cahier des charges. Les infos sur le viticulteur sont donc toujours irremplaçables.
Vins en biodynamie
L'exigence est plus grande avec les vins qui sont labellisés en biodynamie, Demeter ou Biodyvin (voir : Les vins en biodynamie, "plus bio que bio").
La biodynamie est un mode de culture fondé sur l'équilibre de l'écosystème de la vigne en fonction des cycles lunaires. On privilégie la nourriture et le soin de la terre. Sol et plantes sont traités avec des composts, des infusions de plantes et des préparations dynamisées. Le principe de la biodynamie pour la vigne pourrait être comparé à celui de l'homéopathie pour le corps humain.
Très peu d'intrants sont autorisés (six seulement), peu de sulfites également (70 mg/l pour le rouge et 90 mg/l pour le blanc).
À l'arrivée, le saut qualitatif est réel avec des vins d'une précision et d'une pureté exemplaire.
Vins naturels
Pas de certification en revanche pour les vins naturels (voir : Les vins sans soufre : encore plus naturels). En adhérant à une association, les viticulteurs s'engagent librement à n'ajouter aucun intrant dans leurs vins. C'est le cas notamment pour Les vins S.A.I.N.S (Sans Aucun Intrant Ni Sulfite "ajoutés"). C'est aussi le cas pour l'AVN (Association des Vins Naturels) qui tolère néanmoins, lorsque c'est nécessaire, une dose minimale de sulfites à hauteur de 30 mg/l pour le rouge et 40 mg/l pour le blanc.
Très à la mode actuellement, les vins naturels présentent une forte typicité. Ils mettent hautement en valeur le terroir et le talent du vigneron qui réalise un véritable travail d'horlogerie. Problème : ils ont du mal à se conserver et peuvent présenter des défauts. En la matière, il n'y a que le goût du consommateur qui soit juge.
On peut être guidé par les labels mais dans tous les cas, il est recommandé de consommer local, de se fier à ses préférences et de s'informer au maximum sur les pratiques du viticulteur.
En savoir +
Vins bio : les grandes lignes du cahier des charges
Dans la vigne :
- aucun pesticide de synthèse n'est utilisé à l'exception du soufre (contre l'oïdium) et du cuivre (contre le mildiou), à des doses faibles.
Dans la cave :
- une cinquantaine d'intrants sont autorisés,
- les teneurs en sulfites sont limitées à 100 mg par litre pour le vin rouge et 150 mg par litre pour le blanc.
L'usage de copeaux n'est pas interdit, non plus que celui des levures exogènes (sauf OGM).
150-200 mg/l
la dose de sulfites maximum
pour le rouge et le blanc
dans les vins conventionnels
100-150 mg/l
la dose de sulfites maximum
pour le rouge et le blanc
dans les vins bio
70-90 mg/l
la dose de sulfites maximum
pour le rouge et le blanc
dans les vins en biodynamie