Sûr, efficace, écolo, bon pour la santé, l'usage du vélo pour les trajets domicile-travail comporte de nombreux avantages. On peut aussi demander à son entreprise de bénéficier d'une indemnité kilométrique, d'un "vélo de service" ou d'un "vélo de fonction".
Sommaire
- Très minoritaire sur le trajet domicile-travail
- Plus de tertiaire et plus de femmes
- Une combinaison vertueuse : train/vélo
- Des pistes cyclables
- Des parkings sécurisés
- Le rôle important des entreprises
- Vélo "de service" ou "de fonction"
- Des bénéfices pour la santé
Depuis la crise du Covid-19, l'utilisation du vélo a connu en France un boom spectaculaire.
"Son usage en milieu urbain augmente chaque année de 14 %", affirme Jérôme Blanc, cofondateur de Tim Sports.
Très minoritaire sur le trajet domicile-travail
Pourtant le "vélotaf" (le fait d'aller travailler à vélo) reste encore fortement minoritaire. En 2020, 72,8 % des Français utilisaient leur voiture pour aller au boulot, contre seulement 2,9 % pour le vélo.*
Jérôme Blanc pense néanmoins que ce chiffre a sensiblement augmenté depuis deux ans. D'autant que l'augmentation du prix de l'essence ainsi que toutes les politiques publiques encouragent ce mouvement, notamment les nombreux "plans vélos" du gouvernement ou des municipalités.
"Le rêve serait d'atteindre les chiffres des pays nordiques soit 25 à 30 %. Mais on peut raisonnablement penser qu'on sera autour de 15 à 20 % d'ici 5 ou 7 ans."
Plus de tertiaire et plus de femmes
Les adeptes du "vélotaf" habitent principalement dans les grandes agglomérations, au vu de l'expérience de Jérôme Blanc. Ils travaillent en majorité dans le secteur tertiaire, beaucoup dans les métiers de la finance ou avocats. Mais d'autres secteurs sont concernés : BTP, luxe ou activités industrielles.
La répartition est plutôt paritaire avec un légère majorité de femmes, de l'ordre de 53 %.
Une combinaison vertueuse : train/vélo
Les experts considèrent que la bicyclette trouve toute sa pertinence dans les périphéries immédiates des grandes métropoles et dans les villes moyennes où les transports en commun sont peu développés. Elle rend accessible à moins de quinze minutes tous les services essentiels : gare, commerces, équipement scolaire. Ce qui rend astucieux la combinaison train/vélo.
"L'idée de l'intermodalité des transports fait son chemin" approuve Jérôme Blanc. "L'utilisation de vélos pliants constituent dans ce cadre une bonne solution."
Des pistes cyclables
La question de la sécurité est également au centre de la réflexion collective. Un rapport de 2020 publié par le Ministère de l'économie préconisait de doubler la longueur des aménagements cyclables, pour parvenir à un total de 100 000 kilomètres. L'effort d'investissement serait modeste, de l'ordre de 30 € par habitant et par an. Il faudrait séparer les pistes cyclables de la circulation générale et mettre en place un éclairage suffisant.
Des parkings sécurisés
"Développer les pistes cyclables est essentiel mais le plus urgent est de créer des solutions pour le stationnement des vélos", précise Jérôme Blanc. Le risque du vol reste en effet un obstacle important pour beaucoup de personnes.
"J'ai eu la chance d'aller récemment à Amsterdam, on trouve partout des parkings sécurisés pour les vélos. Il faut aller vers cela."
Le rôle important des entreprises
Face à l'essor du vélo, comment les entreprises pourraient-elles encourager son usage pour les déplacements de leurs salariés ? Elles devront d'abord, selon Jérôme Blanc, proposer des stationnements sécurisés.
"Cela fait des années que la Ville de Paris a rendu obligatoire, lors de la construction des parkings, le fait de consacrer 3 % des surfaces au stationnement vélo."
Les entreprises qui le souhaitent peuvent faire bénéficier leurs salariés, s'ils utilisent leur vélo personnel et sous certaines conditions, d'une indemnité kilométrique. Cette dernière a pris, depuis 2020, le doux nom de "forfait mobilités durables".
Vélo "de service" ou "de fonction"
Elles peuvent aussi opter pour différents dispositifs. Il existe sur le marché 4 ou 5 sociétés qui proposent des services de locations.
Le système de flotte partagée ou "vélo de service" consiste à mettre à disposition des salariés des vélos gratuits dont l'usage est limité aux déplacements professionnels.
Dans le système du "vélo de fonction" le prix de la location est partagé : 70 % pour l'entreprise et 30 % pour le salarié.
"Résultat, ce dernier peut utiliser le vélo sur son temps privé. On loue par exemple beaucoup de vélos cargo dont les parents se servent pour accompagner leurs enfants à l'école."
En France, le pourcentage entre les deux systèmes est d'environ 90 % pour le vélo de fonction et 10 % pour la flotte partagée. Mais il reste une forte marge de progression.
"Le système du vélo de fonction est fortement développé en Allemagne où il y a 2 millions de vélos de fonction. En France nous ne sommes qu'à 10 000", regrette Jérôme Blanc.
Des bénéfices pour la santé
Le "vélotaf" a l'avenir devant lui. Sûr et efficace, le vélo est trois fois plus rapide que la marche (voir : Transports : choisir le vélo).*
En plus de son caractère écolo, ses bénéfices pour la santé sont bien connus et documentés. La pratique du vélo permet en effet de minimiser les risques de maladies cardiovasculaires, d'obésité, d'hypertension artérielle et de diabète.**
Sources complémentaires :
Le Monde :
*Comment le vélo devient l’atout gagnant des villes moyennes
Pour se rendre au travail à vélo, cinq règles d’or
**Passeport Santé : Faites du vélo, c’est bon pour la santé !
En savoir +
Cinq règles d'or pour aller au travail à vélo
Voici cinq commandements pour les adeptes du "vélotaf"…
1) Évaluer la distance et les dénivelés
Il ne faut pas présumer de ses forces. La majorité des usagers utilisent le vélo pour une distance inférieure à 5 km. Rarement à plus de 10 km.
Il faut aussi prendre en compte la présence sur l'itinéraire d'éventuelles grimpettes et l'adapter en conséquence…
2) Bien choisir son vélo
VTT, "tout-chemin", électrique, hollandais ou pliant… Le vélo doit disposer :
- d’une selle confortable,
- d’une chaîne lubrifiée,
- d’une sonnette audible à plus de 50 mètres,
- de pneus en bon état et bien gonflés,
- de deux dispositifs de freinage efficaces,
- d’un éclairage en état de marche.
Pour les réglages :
- la pointe des pieds doit toucher le sol pour assurer les arrêts en toute sécurité,
- le gonflage des pneus doit être vérifié une fois par mois.
3) Privilégier la sécurité
Le cycliste doit respecter le code de la route et privilégier les infrastructures cyclables.
Il peut endosser, pour accentuer sa visibilité, un gilet à bandes réfléchissantes (obligatoire hors agglomération, de nuit et par faible visibilité en cas de pluie, neige et brouillard).
Le vélo doit être équipé de feux de position, non clignotants, de catadioptres (dispositifs rétroréfléchissants), blancs à l’avant, rouges à l’arrière, et de catadioptres orange sur les pédales et les roues.
Le casque, ajusté et léger, est recommandé.
4) Contrer les éléments
Le cycliste va privilégier les tissus respirants et avoir sous la main un pantalon, une veste (ou cape) de pluie et des couvre-chaussures.
5) Gagner en pragmatisme
Il faut prévoir sur son lieu de travail l'espace où faire sécher sa tenue de cycliste et une tenue de rechange, au cas où…
2,9 %
des Français utilisaient
le vélo
pour aller au travail
en 2020
(Source : INSEE*)
72,8 %
des Français utilisaient
une voiture
pour aller au travail
en 2020
(Source : INSEE*)
16 %
des Français utilisaient
les transports en commun
pour aller au travail
en 2020
(Source : INSEE*)