Mieux vivre en consommant moins

Mieux vivre en consommant moins

Alléger son impact sur l'environnement, gagner en liberté et en indépendance, s'émanciper du confort matériel et du consumérisme… Les raisons sont nombreuses pour apprendre à consommer moins !

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Sommaire

- Héritage des parents
- Inventaire de nos biens
- Quel usage ?
- S'affranchir du regard d'autrui
- Gérer son budget
- Éliminer les dépenses inutiles
- Mieux s'organiser
- Le défi de notre siècle

Qu'on le veuille ou non, la crise écologique que nous vivons nous amène à changer nos manières de consommer. Ce changement sera-t-il subi ou choisi ? C'est toute la question. Et c'est la raison pour laquelle il n'est pas inutile de se questionner dès maintenant sur notre relation à l'argent et sur une meilleure façon d'utiliser nos ressources.

Héritage des parents
Il est essentiel, en premier lieu, de s'interroger sur les représentations de l'argent issues de l'héritage familial, selon Marie-Ange Alexandre, neuropsychologue et docteur en psychologie cognitive*. L'argent peut être associé au pouvoir, il peut être vu comme quelque chose de sale, d'illégitime, comme un gage de respectabilité, une preuve d'amour ou d'attention. Le rapport à l'argent de nos parents conditionne largement le nôtre. En prendre conscience permet de repartir sur de meilleures bases.

Inventaire de nos biens
Il en va de même avec les sommes d'argent que nous avons possédées tout au long de notre vie, depuis l'argent de poche de notre enfance jusqu'à nos derniers salaires et nos dernières primes. Marie-Ange Alexandre préconise d'en faire la revue de détail.
"En réalisant cette étape, vous affirmez que vous êtes responsable de votre vie, prêt à faire face. (…) C'est symbolique mais essentiel pour tourner vraiment la page."*

Ce bilan se poursuit en prenant en compte ses possessions actuelles (argent liquide, compte courant, livrets d'épargne, assurance-vie, actions, dettes, évaluation des biens mobiliers et immobiliers…) et en établissant une liste exhaustive de ses dépenses et revenus réguliers. Selon Marie-Ange Alexandre, le résultat est souvent surprenant.
"La plupart des personnes s'aperçoivent qu'elles n'ont finalement pas besoin d'autant d'argent que ça et qu'elles pourraient améliorer leur qualité de vie (plus de temps avec leurs proches, plus de loisirs, moins de stress…) en faisant quelques petits pas de côté, en travaillant un petit peu moins ou en s'y prenant différemment."*

Quel usage ?
Décortiquer les ressorts de ses modes de consommation permet ensuite de repérer les symptômes émotionnels de la "fièvre acheteuse" (voir encadré). Alors comment bien acheter ?
"Réfléchir à l'usage d'un objet avant de l'acheter est toujours la première étape du processus de satisfaction de nos besoins. Parfois le louer ou l'emprunter sera plus pertinent que de se ruer dans un magasin pour l'acheter."*

S'affranchir du regard d'autrui
Une fois qu'on a décidé de changer sa manière de consommer, il faut savoir partager ce projet avec ses proches (conjoint, enfants, parents), avec ses amis et son cercle relationnel. La démarche n'est pas toujours comprise : avoir un comportement de "pauvre" peut entraîner des attitudes de mise à distance. Il est important de s'affranchir du regard des autres pour garder le cap. À la clé : le sentiment d'être grandi et plus libre.

Gérer son budget
Il existe de nombreuses méthodes pour gérer son budget, du simple livre de comptes ménagers aux logiciels de budget plus sophistiqués (attention à ceux qui sont gratuits, en ligne, et qui récupèrent vos données à des fins commerciales !).
On peut aussi décider de tout payer en liquide (ou presque), faire des enveloppes à l'ancienne ou tout noter dans un petit carnet à colonnes.

Dans tous les cas, il est utile de s'informer attentivement auprès de son banquier sur le fonctionnement de son compte courant et les frais bancaires afférents, notamment en cas de découvert.

Éliminer les dépenses inutiles
Il y a des dépenses qui ne sont pas nécessaires et qui peuvent même avoir des effets toxiques sur la santé. On peut apprendre à les repérer et les éliminer. Marie-Ange Alexandre en cite quelques exemples : la plupart des produits alimentaires transformés (voir : Éviter l'alimentation industrielle ?), plats préparés, gâteaux secs, sodas, barres chocolatées et autres bonbons, mais aussi tickets à gratter, cigarettes, alcool, la plupart des produits cosmétiques, la plupart des vêtements…

Elle préconise de commencer par un mois test, de faire le bilan en calculant le montant économisé et éventuellement de prolonger le test… Avant d'adopter définitivement cette nouvelle habitude qui donne la sensation de s'alléger.

Mieux s'organiser
La démarche se prolonge bien-sûr sur l'alimentation où elle conseille de se remettre à la cuisine, d'acheter local et/ou bio, de préparer les restes.
"Il faut apprendre à s'organiser ou encore à remplir son réfrigérateur et son garde-manger avec de bons aliments."*
Concernant le logement, on peut explorer des solutions alternatives comme la colocation, l'habitat participatif, l'habitat léger (yourte, roulotte, mobil-home…). On peut aussi profiter de prix avantageux de l'immobilier dans une région désertée.

Au quotidien, c'est le bon sens qui doit prévaloir à chaque fois : réparer et faire soi-même, emprunter, louer, faire des achats en groupe, acheter d'occasion, faire des économies d'énergie, restreindre sa consommation d'eau, se déplacer à vélo, réduire les dépenses liées aux télécommunications, à l'audiovisuel et à Internet…

Le défi de notre siècle
"S'émanciper totalement du monde marchand est un objectif difficile à atteindre et n'est pas forcément souhaitable pour tout le monde", affirme Marie-Ange Alexandre. "Cependant nous pouvons faire quelques pas de côté pour réinterroger nos représentations. Notre terre ne pourra pas fournir des ressources suffisantes pour tous si nous continuons à consommer de la même façon ; le partage des richesses est le défi de notre siècle."*

 

Sources :
*Consommez moins pour vivre mieux, Méthode et outils pour gérer son budget, Marie-Ange Alexandre, éditions Eyrolles

 En savoir +

La "fièvre acheteuse"

En quoi consiste la "fièvre acheteuse" ?
- Un sentiment de manque
- entraîne une envie irrépressible
- qui mène au passage à l'acte ("craquage"),
- suivi d'une courte période de jubilation
- puis d'un sentiment de honte, de dévalorisation de soi, de culpabilité
- qui va déboucher de nouveau sur un manque
- et recommencer le cercle vicieux.

Vie Saine et Zen