Sophrologie : questions fréquemment posées

Sophrologie : questions fréquemment posées

La sophrologie a le vent en poupe, sans doute parce qu'elle correspond aux besoins de notre époque. Ni médecine ni psychothérapie, elle relève plutôt de l'hygiène de vie. Parmi les plus fréquemment posées, quelques questions la concernant…

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Sommaire

- C'est quoi ?
- Ça vient d'où ?
- Ça sert à quoi ?
- Ça sert à qui ?
- Comment se passe une séance ?
- Comment choisir son ou sa sophrologue ?
- Est-ce que ça soigne ?

C'est une démarche qui permet de faire face au stress, au désarroi, à la douleur, aux crises d'angoisse, aux phobies…
"La sophrologie connaît un succès considérable depuis quelques années. De multiples ouvrages lui sont dédiés, des écoles se sont développées, de nombreuses personnes, souvent en quête de sens, se sont réorientées vers cette pratique"*, expliquent Véronique Suissa, Serge Guérin et Philippe Denormandie. 17 % des Français déclaraient en 2018 avoir déjà eu recours à cette pratique (sondage BVA).

C'est quoi ?
C'est une "méthode psychocorporelle non tactile, qui alterne des temps d'exercices avec des temps de verbalisation de ses ressentis", précise Catherine Aliotta, présidente de la Chambre syndicale de la sophrologie. "Elle propose un ensemble de techniques qui associent simultanément la détente musculaire à des exercices de respiration, ainsi qu'à des représentations mentales."*

Ça vient d'où ?
La sophrologie a été créée en Espagne en 1960 par Alfonso Caycedo, un neuropsychiatre qui s'inspire des concepts et méthodes thérapeutiques basés sur le psychique (hypnose, phénoménologie, psychanalyse, méthode Coué…) et sur le physique (relaxation, yoga…). Il définit sa méthode comme "l'étude de la conscience en équilibre" et il la structure progressivement jusqu'en 1989 où il fixe tous les enseignements de la sophrologie "caycédienne".
Dans le même temps d'autres courants apparaissent dont celui de la sophrologie analytique qui utilise les techniques de la sophrologie dans le cadre d'une cure analytique.
(Voir : La sophrologie dynamique : mieux se connaître)

Ça sert à quoi ?
L'objectif est de contribuer au bien-être global de la personne. La pratique s'inscrit dans une logique de prévention de la maladie ou d'amélioration de la qualité de vie.
En complément de soins médicaux et/ou psychologiques, elle est utilisée pour la gestion du stress, la diminution de symptômes, l'accompagnement des addictions et des phobies, la préparation à l'accouchement…
Dans l'univers du sport, de l'art et de l'éducation, elle contribue à l'entraînement de l'attention, de la concentration, de la mémoire.
Dans la sphère sociale et professionnelle, elle est utile en cas de burn-out, de surcharge mentale, de harcèlement…
"Elle permet d'optimiser et renforcer ses capacités et potentiels, afin de préserver et entretenir une santé globale la plus équilibrée et harmonieuse possible"*, affirme Marie-Aude Gou, présidente du Réseau professionnel national des sophrologues.

Ça sert à qui ?
Sauf exception particulière, à tout le monde.
"La sophrologie peut être pratiquée par un large public, de l'enfance jusqu'au grand âge, des aidés aux aidants, jusqu'aux soignants qui ont aussi besoin de prendre soin d'eux !"*

Comment se passe une séance ?
Le sophrologue reçoit un usager (ou "sophronisant") en séance individuelle. Le déroulement se fait en trois temps complémentaires…
- Le dialogue pré-sophronique : temps d'échange et de partage autour du vécu du sophronisant.
- La pratique : relaxation guidée par la voix du sophrologue avec éventuellement des mouvements corporels doux et un temps de pause final.
- La phéno-description : le sophronisant pose des mots sur ce qu'il a expérimenté dans son corps et sa conscience.
"En grec, "methodos" signifie le chemin. La séance est le chemin qui permet à l'usager ou "sophronisant" de passer du stade de la découverte à celui de la conquête puis de la transformation"*, explique Sophie Schang, sophrologue.

Comment choisir son ou sa sophrologue ?
Il faudrait privilégier un praticien recommandé par un professionnel, selon Alice Warusfel, psychologue clinicienne, et s'intéresser à la formation qu'il a reçue. La profession n'est pas règlementée et il existe une multitude d'organismes, des formations en ligne de quelques heures jusqu'à des formations en présentiel sur six mois, un, deux, trois ou cinq ans.
Le RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles) "donne la garantie d'avoir un sophrologue suffisamment formé (généralement sur 300 heures minimum) et avec une expérience de terrain validée auprès d'un jury", précise Sarah Nédélec, formatrice en sophrologie. Mais pour Manon Soupault, membre de la Société française de sophrologie, le titre RNCP n'est pas toujours un gage de qualité. Elle conseille de jauger en plus la qualité de l'organisme et des diplômes qui doivent, selon elle, suivre "les préconisations d'instances et de syndicats" avec "un cadre de référence, une sémantique commune, une durée de formation d'un minimum de 300 heures en présentiel étalées dans le temps".

Est-ce que ça soigne ?
"La sophrologie, si elle n'est pas un "acte de soin" au sens médical du terme, contribue pleinement au "prendre soin", au sens de l'attention et de l'égard portés à autrui", expliquent Véronique Suissa, Serge Guérin et Philippe Denormandie. "En pratique, elle rassemble un ensemble de techniques utilisées pour contribuer au bien-être et à la qualité de vie. (…) Il ne s'agit pas de (re)trouver un corps parfait, une santé de fer, de devenir Superwoman ou Superman, mais de tenter d'aller vers plus d'harmonie, au sens d'une quête de cohérence intérieure."*

 

*Les 20 grandes questions pour comprendre la sophrologie, Véronique Suissa, Serge Guérin, Philippe Denormandie, éditions Michalon

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La sophrologie face à la science

Pour l'instant, la science reste perplexe face à la sophrologie. Selon une étude de l'INSERM datant de 2020, si "quelques études se sont penchés sur la question de son efficacité, trop peu sont méthodologiquement convaincantes et leurs résultats trop hétérogènes pour que l'on puisse affirmer ou infirmer une quelconque efficacité".

Pourtant la présence de la sophrologie à l'hôpital est encouragée est considérée comme faisant partie de "ces thérapies dont l'innocuité est quasi absolue et qui ne coûtent pas cher, qui peuvent rendre de grands services aux patients intolérant aux traitements pharmacologiques classiques"*, affirme Nadine Attal, cheffe de service du Centre d'évaluation et de traitement de la douleur à Ambroise Paré.

Il semble peu pertinent de tester la sophrologie avec les méthodes de recherche en double aveugle de la médecine fondée sur la preuve. Difficile de distinguer ce qui relève de l'outil et de l'alliance thérapeutique !
"Tout porte à croire que l'effet placebo y joue un rôle non négligeable"*, reconnaissent Nathan Danet, chercheur, Anne Plantade-Gipch et Charles Martin-Krumm, enseignants.
Il faudra donc du temps pour que la science puisse se prononcer sur cette pratique. "Certaines thérapies ont pu faire valoir leur utilité et leur efficacité longtemps après avoir montré des signes d'utilité. Par exemple, l'hypnose, ou encore d'autres approches comme l'ostéopathie et la kinésithérapie ont vu leurs pratiques évoluer et être généralisées à mesure de l'avancement de la science."*

Vie Saine et Zen