La transmission des fermes, un défi majeur pour l’agriculture

La transmission des fermes, un défi majeur pour l’agriculture

La question des cédants mériterait d’être saisie à bras-le-corps : en 2020, 43 % des exploitants agricoles avaient plus de 55 ans.

Les agriculteurs étaient 2,5 millions en 1955 et n’étaient plus que 496 000 en 2020. Les fermes sont de moins en moins nombreuses et elles ont grossi jusqu’à atteindre 69 hectares en moyenne en 2020, contre 55 hectares en 2010.

Pour le futur cédant, la liste des taches est longue : entreprendre les premières démarches (au moins cinq ans avant de partir), réfléchir à ce qu’on a envie de transmettre, parler de son projet à sa famille et ses associés, prendre contact avec la Mutualité sociale agricole pour se renseigner sur ses droits à la retraite, faire estimer sa ferme, rechercher celui ou celle qui reprendra le flambeau, informer ses propriétaires (si on loue des terres) qu’on a trouvé un repreneur, se mettre d’accord sur ce qu’on transmet ou pas et enfin demander sa retraite.

Au milieu de tout cela, il y a les tracasseries administratives et la difficulté de céder le capital immobilisé. Entre 2000 et 2020, celui-ci est passé de 173 000 à 275 000 € par ferme. C’est deux fois plus que toute autre profession indépendante. 
Sans oublier l’aspect psychologique : pas facile de refermer la porte sur le travail d’une vie !

Il existe des accompagnements au niveau des régions, encadrés par le programme d’accompagnement à l’installation et à la transmission en agriculture (Aita), mais ils sont insuffisants.
D’autres mesures sont mal connues ou inadaptées, témoin le répertoire départ-installation (RDI), piloté par les chambres d’agriculture, qui ne recensait que 2 641 annonces de cession à l’automne 2022 pour environ 21 000 départs de chefs d’exploitation par an.
Le pôle inPact (réseau Civam, Terre de liens, la Fadear…) se mobilise aussi pour proposer des accompagnements ambitieux, notamment pour les cédants de petites exploitations. 2 000 cédants bénéficient chaque année de ces parcours.
Tout le secteur attend donc une véritable prise en main de cette question par le pacte et la loi d’orientation agricole.

 

Source : Reporterre, Émilie Massemin - 26/02/24

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