Cultiver ses plantes médicinales

Cultiver ses plantes médicinales

On redécouvre depuis quelques années les vertus bienfaisantes irremplaçables des plantes médicinales. Alors pourquoi pas les cultiver soi-même dans son jardin, sur sa terrasse ou son balcon ?

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Sommaire

- Choisir selon son tempérament
- Choisir selon la nature du terrain
- Se procurer des graines ou des plants
- Synergie des plantes
- Au jardin ou au balcon
- Récolter au bon moment

Les plantes accompagnent les hommes depuis toujours. Homo Erectus il y a 370 000 ans ou Néandertal il y a 100 000 ans utilisaient des plantes pour se soigner. Aujourd'hui 70 % de nos médicaments proviennent directement des plantes ou en sont dérivés. Malheureusement les herboristeries ont disparu en France depuis 1941. Il faut aller de nos jours dans les pharmacies ou les magasins bio pour se procurer les précieuses herbes. On peut bien-sûr les récolter soi-même à l'état sauvage dans la nature mais le mieux est encore de savourer l'indépendance que procure le fait de les cultiver soi-même.

Choisir selon son tempérament
Dans son dernier livre*, Virginie Peytavi, conseil en phyto-aromathérapie, recommande au jardinier de se laisser guider tout d'abord par son tempérament. L'insomniaque optera pour le pavot de Californie, la camomille, l'aspérule odorante, la passiflore ou la valériane. Celui qui est fragile des intestins ira plutôt vers la mauve et la guimauve (voir encadré).
Dans tous les cas, on choisira les plantes qui soignent les blessures usuelles du jardinier : aloés, joubarbe, plantain et achillée pour traiter plaies, coups de soleil, piqûres d'insectes et autres…

Choisir selon la nature du terrain
Certaines plantes, comme la reine des prés, la valériane ou la prêle vont s'épanouir dans des zones fraîches et humides. D'autres comme l'aloès, la bourrache ou l'hysope auront besoin de sècheresse. D'autres encore comme l'échinacée, la bruyère ou la verveine odorante s'accommoderont parfaitement de la salinité d'un bord de mer.
Il est important d'adapter le choix des plantations au climat local et de se renseigner sur la pharmacopée ancestrale de la région.

Il faut aussi prendre en compte la nature du sol et l'on ne plantera pas les mêmes essences selon qu'on est sur un sol acide, siliceux sablonneux, calcaire basique, neutre, argileux, humifère (riche en humus) ou caillouteux.

Se procurer des graines ou des plants
Pour trouver des graines ou des plants biologiques, on peut se fournir sur les marchés ou chez certains pépiniéristes comme par exemple :
le Conservatoire National des Plantes à Parfum, l'association Kokopelli ou la Ferme de Sainte Marthe.

Synergie des plantes
Les plantes médicinales n'ont pas seulement un effet bénéfique pour l'homme mais aussi pour le jardin.

Par exemple pour éloigner les limaces, on peut planter de la bourrache à proximité de la plante à protéger, traiter cette dernière avec de l'infusion d'absinthe ou du purin d'armoise.
Pour faire fuir les pucerons, Virginie Peytavi conseille d'installer des capucines qui vont les attirer ou des soucis qui vont faire venir leurs prédateurs, les insectes pollinisateurs.
Pour inviter les vers de terre, on plantera de la valériane. Contre le mildiou, on fera un paillis avec de la bardane.
Le purin d'ortie est un engrais excellent, il prévient des maladies comme l'oïdium ou la rouille et repousse les insectes.

Au jardin ou au balcon
Le jardin doit être organisé de telle manière que les plantes soient facilement accessibles. Il ne faut pas hésiter à pailler pour améliorer la qualité des sols et à arroser peu souvent mais en grande quantité.

La plupart des plantes médicinales peuvent être cultivées sur un balcon, à part quelques exceptions notamment lorsque leurs systèmes racinaires sont trop volumineux.
Généralement une profondeur de pot de 30 cm suffit. On choisira un pot plus profond pour l'absinthe, le bouillon blanc, la capucine, le lierre terrestre ou l'aloès.

Récolter au bon moment
Il ne reste plus qu'à faire la récolte. Mais attention ! Les feuilles se récoltent avant l'apparition des boutons floraux, les bourgeons au printemps, les fleurs en début de floraison, les graines avant que la fleur ne sèche, les fruits et les baies à maturité, les tiges et les écorces en hiver, les racines et les rhizomes en automne.

Lorsqu'on récolte les plantes aromatiques par temps sec et ensoleillé, les principes actifs sont plus importants, selon Virginie Peytavi.

Une fois récoltées, les plantes peuvent être séchées si l'on veut les conserver sur la durée, avant d'être dégustées en infusion ou en décoction.

 

*55 plantes médicinales dans mon jardin, Les cultiver, les récolter, les conserver, Virginie Peytavi, éditions Terre Vivante

 En savoir +

Indications thérapeutiques

Système digestif : absinthe, achillée millefeuille, angélique, aspérule odorante, camomille noble, citronnelle, fenouil, lierre terrestre, mélisse, nigelle, réglisse, verveine odorante…

Système circulatoire : arnica, aubépine, cassis, hamamélis, myrtillier, petite pervenche, vigne rouge…

Système nerveux : angélique, aspérule odorante, ballote, camomille noble, coquelicot, fumeterre, mélisse, millepertuis, passiflore, valériane, verveine odorante…

Système respiratoire : bouillon blanc, bourrache, capucine, coquelicot, échinacée, guimauve, hysope, lierre terrestre, mauve, plantains, réglisse, violette…

Système endocrinien : achillée millefeuille, alchémille, armoise, gattilier, houblon, ortie…

Hépatiques : boldo, chardon-Marie, fumeterre, pissenlit…

Diurétiques : bourrache, bruyère, pissenlit, prêle, reine des prés…

Laxatives : guimauve, mauve…

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