Des crèmes solaires cancérigènes avec le temps, alerte le CNRS

Des crèmes solaires cancérigènes avec le temps, alerte le CNRS

En cause : l'octocrylène, un filtre de protection solaire fréquemment utilisé dans les crèmes solaires et anti-âge.

Au bout d'un an dans un flacon, ce composé se transforme en benzophénone, un perturbateur endocrinien soupçonné d'être cancérogène, selon une étude franco-étatsunienne qui vient d'être publiée dans la revue Chemical Research in Toxicology.
Les chercheurs ont analysé 9 produits de protection solaire vendus en Europe et 8 aux États-Unis. Ils les ont soumis à un protocole de vieillissement équivalent à un an puis analysés à l'aide d'un spectromètre de masse de haute performance. Résultat : les 16 produits contenant de l'octocrylène présentaient une concentration importante en benzophénone (de 9,8 mg/kg à 435 mg/kg). Seul le produit ne contenant pas d'octocrylène n'avait pas développé de concentration en benzophénone, ce qui prouve que le filtre de protection solaire est bien en cause.

La benzophénone est classée comme "peut-être cancérogène pour l'homme (Groupe 2B)", par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) de l'OMS. Il existe sur l'animal des preuves suffisantes de risque de cancers dus à la benzophénone : cancers du foie et lymphomes. Utilisée notamment dans les vernis à ongles, elle est accusée d'être un perturbateur endocrinien, toxique pour le développement et la reproduction, de présenter un risque allergène élevé et de polluer les eaux et les coraux.

Conclusion : dans l'attente d'une meilleure réglementation, il est sage de bien respecter la date de péremption des flacons de crème solaire.

 

Source : Les Echos, Leïla Marchand – 08/03/21

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