Sur la carte du corps que nous aurions dans nos oreilles, on peut repérer les points sensibles et les stimuler afin de soulager les maux quotidiens et améliorer notre bien-être.
Sommaire
- Une carte du corps dans le cortex cérébral
- Un tableau de bord sur les zones réflexes
- Du lobe à la conque
- Repérer les points
- Photographier chaque oreille
- Repérer les marques visuelles
- Palper puis activer les points sensibles
- Une action régulatrice
- Des protocoles efficaces
Selon les réflexologues, il existerait une carte du corps projetée sur la plante des pieds (voir : La réflexologie plantaire, c’est le pied ?), sur les mains, le visage ou encore les oreilles. (Voir : Réflexologie : questions fréquemment posées)
Il serait possible, sans devenir un professionnel en auriculothérapie, de développer une pratique familiale.
“On peut soulager soi-même et immédiatement le mal au ventre, les spasmes des intestins ou les brûlures d'estomac, simplement en appuyant sur un point de pression localisé sur le pavillon de l’oreille”*, affirme Nadia Volf, médecin acupuncteur.
Une carte du corps dans le cortex cérébral
Comment ça marche ? Les neurologues ont constaté qu’il existe une représentation de chaque partie du corps dans le cortex cérébral. En cas de fragilité, le cerveau est ainsi immédiatement informé et la zone correspondante devient hypersensible. À partir du cerveau, le message va ensuite se diffuser dans tous le corps. Il sera reçu au niveau des zones réflexes qui existent sur de nombreux endroits : oreilles, nez, yeux, bouche, plantes du pied, visage, mains, gros intestin…
Un tableau de bord sur les zones réflexes
On peut donc considérer l’oreille comme un tableau de bord permettant un accès privilégié au centre d’information du cerveau. Sur ce tableau de bord, il serait donc possible de visualiser l’état de fonctionnement de tous les organes du corps et d’identifier les éventuels problèmes, parfois même avant que la maladie ne se manifeste. Cela ouvre la voie à une médecine à la fois curative et préventive.
Ces phénomènes ont été étudiés par la science, notamment depuis les années 2000 avec la neuro-imagerie. Selon Nadia Volf, les mécanismes d’action de la pression sur les points auriculaires sont aujourd’hui largement documentés.
Du lobe à la conque
Si l’on veut s’initier à l’auriculothérapie, il faut commencer par bien identifier les zones anatomiques de l’oreille : il y a le lobe qui est bien connu, l’hélix qui part du lobe et remonte en périphérie jusqu’en haut de l’oreille et l’anthélix, en face, avec sa branche supérieure et sa branche inférieure. Le tragus est ce petit triangle qui permet de se boucher les oreilles. L’antitragus est à l’opposé horizontal. La gouttière, comme son nom l’indique, court le long de l’hélix, à l’intérieur. La conque, la partie la plus profonde qui fait un coude et se dirige vers l’orifice auriculaire, se divise en trois parties : supérieure, moyenne et inférieure.
Repérer les points
Chaque partie comporte ses points sensibles, qu’il convient de repérer, et le tout s’organise à la manière d’un foetus retourné, tête en bas. Trop compliqué ?
“Rassurez-vous, même un enfant peut le faire”, promet Nadia Volf. “Bien sûr, c'est le rôle du médecin traitant de déterminer la cause de la maladie mais dans la vie quotidienne, il est aussi important pour chaque personne de connaître ses points fragiles afin d'adapter le mode de vie, prévenir les problèmes et soulager les inconforts.”*
Photographier chaque oreille
Pour faire un bilan auriculaire, elle conseille de prendre une photographie de chaque oreille avec un flash et d’utiliser ensuite un logiciel pour agrandir les images obtenues.
“Toujours une photographie des deux oreilles, en restant attentif à l'angle pour pouvoir prendre toutes les zones.”*
Repérer les marques visuelles
En observant ces images, il faudra identifier les zones où se trouvent des taches rouges ou marron, des pustules, des veinules… On se réfère ensuite à une carte des points pour se faire une idée des parties du corps ou des organes concernés.
On commence par l’oreille droite puis la gauche.
“D'habitude, une oreille est “plus parlante” que l'autre : on voit mieux les marques visuelles sur l'oreille dominante qui peut être différente d'une personne à une autre, de la même manière que nos hémisphères ne sont pas égaux et qu'on peut être gaucher ou droitier.”*
Palper puis activer les points sensibles
On procède ensuite à une palpation des points qui comportent des marques visuelles : avec le doigt, un ongle, un stylo bille ou une allumette. On tente de déterminer quels sont les points les plus actifs, les plus douloureux. Ce sont ces points qu’il faudra stimuler, par exemple en maintenant la pression ou en massant légèrement de manière circulaire pendant 30 à 40 secondes. On peut aussi stimuler ces points pendant 15 à 20 secondes à l’aide d’un stylo électrique ou d’un stylo vibrant (on en trouve aujourd’hui facilement dans le commerce).
On peut ensuite prolonger l’action bénéfique en fixant une petite bille métallique à l’aide d’un sparadrap sur la zone de l’oreille repérée. C’est ce qu’on appelle une “sparabille” (on en trouve également dans le commerce sous forme de larges bandes qu'il suffit de découper). Une fois la sparabille en place, il faut appuyer dessus et masser dans le sens des aiguilles d'une montre pendant 15 à 20 secondes, 3 fois par jour.
Une action régulatrice
La stimulation des points n’agit pas directement sur l’organe mais sur la zone de régulation cérébrale associée à l’organe. Elle a une action régulatrice : elle peut activer ou inhiber une même fonction, selon les besoins de l’organisme.
Des protocoles efficaces
Nadia Volf propose des protocoles qu’elle juge efficaces pour le stress, les migraines, les douleurs dentaires, le mal de gorge, le torticolis, les douleurs diverses, l’insomnie, le mal de l’espace et des transports, le tabagisme, la régulation de l’appétit, l’accompagnement des traitements de chimiothérapie, les peines de coeur, les souffrances émotionnelles…
Elle mentionne également un “protocole du champ de bataille” avec cinq points permettant de soulager voire ressusciter les fonctions vitales en cas d’accident grave, en attendant l’évacuation et l’arrivée d’une aide médicale.
*Manuel de réflexologie auriculaire, Dr Nadia Volf, éditions Guy Trédaniel
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Déterminer le “point causal”
Comment différencier la cause de la conséquence, lors du bilan auriculaire réflexologique ?
Pour distinguer un point auriculaire causal d'un point symptomatique on a deux possibilités :
- soit on repère un petit vaisseau entre deux points actifs, on coince la veinule entre ces deux points et on regarde où est l’amont, la cause (là où il y a une “augmentation”, par exemple un tache qui va devenir plus foncée) et où est la conséquence, le symptôme (la tache va s’estomper) ;
- soit on presse directement le point symptomatique et on regarde où mène le chemin.
“Il s'agit du même principe régissant l'écoulement d'un ruisseau dans une montagne, qui va de l’amont vers l’aval, du haut vers le bas”*, explique Nadia Volf, médecin acupuncteur.