Face au solaire, le nucléaire est une énergie périmée

Face au solaire, le nucléaire est une énergie périmée

Grâce au progrès technique, le solaire est de moins en moins cher. En face, le nucléaire serait donc une "énergie du passé".

"Investir dans le nucléaire aujourd’hui, au prétexte qu’il fut jadis financièrement rentable, expose la nation à un désastre financier, le développement du photovoltaïque menaçant la compétitivité des centrales EPR", affirme l’auteur de cette tribune, polytechnicien, conseiller en stratégie, notamment dans les domaines de l’énergie, de l’électronique et des télécommunications.

Tous les deux ans, les coûts de production du photovoltaïque, qui fabrique de l’électricité grâce au rayonnement solaire, baissent de 30 %. Les installations se multiplient à un rythme exponentiel et son efficacité s’améliore grâce à sa mise en réseau. En 2011, le mégawattheure coûtait 148 $, en 2013, 91 $, en 2018, 40 $ et en 2020, 31 $.
"À ce rythme, ses coûts seront divisés par cinq d’ici à 2035 – date de mise en service commerciale prévue du premier EPR2."

Il y a 30 ans, "le photovoltaïque était réservé à des localisations isolées, villages de brousse ou balises maritimes". Aujourd’hui, des projets de grande taille visent à satisfaire les besoins des économies développées. Demain, cette énergie sera transportée par des réseaux transcontinentaux.
Les innovations technologiques se multiplient. Il existe aujourd'hui des films souples et transparents sur lesquels sont imprimées des cellules photovoltaïques aptes à s’appliquer sur n’importe quelle surface (murs, façades de bâtiments) et à la rendre productrice d’énergie. Il existe des vitrages solaires, des batteries de plus en plus perfectionnées, à base de fer et d'air ou de méthane et d'hydrogène.

Les coûts du nucléaire, eux, sont liés à des technologies mûres, avec un faible potentiel de baisse. Sa capacité d’expansion mondiale est restreinte par un grand nombre de considérations géostratégiques : "accès à une filière complète de traitement des éléments radioactifs, nécessité de compétences et d’infrastructures très élaborées, risques de dépendance à long terme aux services techniques du fournisseur lorsqu’il est étranger, danger de la prolifération nucléaire…"
Par ailleurs les coûts futurs sont largement incertains si l'on en juge par les chantiers EPR de Flamanville et d'Olkiluoto qui ne sont pas encore achevés et dont les coûts et les délais ont déjà été multipliés par plus de trois !

"S’agissant donc d’un secteur sans avenir, ne faut-il pas qualifier ces nouveaux projets d’EPR d’aides d’État à fond perdu ?"

 

Source : Reporterre, Raoul de Saint Venant – 18/01/23

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