Faut-il manger flexitarien au nom du climat ?

Faut-il manger flexitarien au nom du climat ?

La végétalisation de l’alimentation est l’un des principaux leviers pour réduire son empreinte carbone au niveau individuel.

Le flexitarisme, qui n’exclut pas la consommation occasionnelle de viande ou autres produits animaux, peut sembler un bon compromis. Que disent les chiffres ?
24 % des Français déclarent réduire volontairement leur consommation de viande et se disent "flexitarien" (contraction de "flexible" et de "végétarien"). Parmi eux, 7 % consomment de la viande encore tous les jours, 12 % plusieurs fois par semaine, et 5 % seulement sont des consommateurs occasionnels. Et il n’est pas précisé le type de viande consommé, ce qui peut avoir un impact variable, la viande rouge émettant le plus de gaz à effet de serre et nécessitant le plus de terres agricoles. Le concept de flexitarisme est en réalité suffisamment flou pour recouvrir une grande diversité de comportements aux impacts plus ou moins lourds.
En réalité, la consommation de viande a plutôt tendance à stagner en France et l’augmentation du nombre de flexitariens déclarés tiendrait plutôt au fait qu’on aurait donné un nouveau nom à une pratique de consommation relativement standard.

Plusieurs études ont calculé l’impact environnemental de régimes pouvant s’apparenter au flexitarisme. C’est le cas notamment d’un rapport spécial du GIEC de 2019 comparant des régimes de type flexitarien au végétarisme et au véganisme.
Résultat : l’alimentation végane est celle qui permet de réduire le plus les émissions de gaz à effet de serre, suivie de l’alimentation végétarienne, puis d’un régime flexitarien n’incluant qu’une seule portion de viande par semaine. Les régimes méditerranéens, pescétariens, également assimilables à des régimes flexitariens, favorisent aussi une réduction modérée des émissions de gaz à effet de serre par rapport à une alimentation très carnée. 
Une alimentation remplaçant 75 % des viandes et produits laitiers de ruminants par d’autres viandes permet d’atteindre des réductions d’un ordre de grandeur similaire, ce qui montre l’importance du poids de la viande rouge. On appelle cette catégorie celle des "carnivores soucieux du climat".

Des travaux similaires au rapport du GIEC prennent en compte non seulement l’impact carbone des différents types de régime mais aussi la demande de terres agricoles, la consommation d’eau, l’eutrophisation et l’impact sur la biodiversité. Elles aboutissent à des résultats comparables.
Les études scientifiques sont donc claires : plus une alimentation est végétalisée, moins son empreinte environnementale est élevée. De la même façon, plus un régime flexitarien limite les apports en viande, notamment bovine, plus son impact sur l’environnement sera réduit.

Le flexitarisme n’a rien de révolutionnaire mais peut constituer un outil utile dans la stratégie de réduction globale de la consommation de viande. Il convient de garder en tête, au niveau individuel, que l’alimentation végétale reste préférable.

 

Source : The Conversation, Tom Bry-Chevalier - 14/11/24

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