L’agriculture bio peut-elle nourrir la planète ?

L’agriculture bio peut-elle nourrir la planète ?

Avec une population mondiale autour de 9 milliards d’individus en 2050, il y a urgence à préserver et restaurer certaines ressources naturelles.

Le modèle productiviste a failli dans de nombreux domaines : déforestation, altération de la biodiversité, appauvrissement des sols, pollution de l’eau, émissions significatives de gaz à effet de serre (22 % du total des émissions selon le dernier rapport du GIEC). Il a aussi échoué à nourrir les populations : d’après la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), en 2017, 821 millions de personnes souffraient de sous-alimentation. Le gaspillage alimentaire représenterait 17 % de la production agricole mondiale.

De nombreux chercheurs envisagent donc une mondialisation de l'agriculture biologique (seulement 9 % de la surface agricole européenne aujourd'hui).
Une étude publiée en 2017 ans la revue Nature Communications affirme qu’il est possible d'atteindre 100 % d’agriculture bio d’ici 2050, à condition de réduire le gaspillage alimentaire et de modifier nos habitudes de consommation (moins de viande notamment) afin de libérer des terres cultivables pour l’alimentation humaine et ainsi compenser une perte de rendement estimée à 30 %.
Le scénario Afterres2050, bâti par Solagro, entreprise associative qui réunit des agriculteurs et des citoyens, propose un plan pour maintenir la production agricole en divisant par trois l’ensemble des intrants et impacts, tout en garantissant le fait de bien nourrir les Français.

Le modèle "TYFA" de Xavier Poux propose de nourrir le continent européen, à surface agricole constante : polyculture, polyélevage (profiter des résidus de culture et produire de l’engrais), agroforesterie (réduction du risque d’érosion, ombrage, captation de l’humidité), rotation des cultures (renouvellement des nutriments), association de cultures (protection contre les insectes ravageurs), augmentation des cultures de légumineuses pour fixer l’azote dans l’air et le recycler. À la clé : une division par deux de nos consommations de poulet et de porc, d’un tiers celles de lait et de bœuf, une alimentation riche en céréales et en légumineuses. 

La transition vers ces modes de culture coûte cher, il faut donc une véritable volonté politique, une réforme de la PAC (Politique Agricole Commune), une participation active des collectivités locales et des consommateurs.

 

Source : Kaizen, Lilas Pepy – 13/02/23

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