La sobriété énergétique, tellement plus qu’une collection d’écogestes !

La sobriété énergétique, tellement plus qu’une collection d’écogestes !

Le terme de sobriété énergétique est utilisé partout depuis peu, notamment à la suite du déclenchement de la guerre en Ukraine.

Il fait référence aujourd'hui, dans les communiqués officiels, à un ensemble de technologies de fabrication et de gestes quotidiens : réduction de la consommation électrique individuelle et publique, limitation du chauffage et de la pratique solitaire de la voiture, rénovation thermique des bâtiments, équipement en technologies plus efficaces (thermostats intelligents, ampoules LED)… Cette utilisation entretient une confusion entre "sobriété" et "efficacité". De plus elle présente la sobriété énergétique comme une somme de gestes provisoires et relevant en partie de l’innovation technique. Ce qui permet d’éviter la remise en question de la trajectoire de la société contemporaine et de ses conséquences dévastatrices.

Depuis le 18e siècle, de nombreux discours ont contesté l’objectif de croissance (produire et consommer toujours plus) avec des arguments écologiques, politiques, moraux et mathématiques. Ils ont développé une critique de l'orientation productiviste de la société moderne. Ils ont également fait des propositions alternatives : produire localement avec des technologies simples et des énergies renouvelables, respecter les cycles de recyclage de la matière… À l'origine la sobriété énergétique s'inscrit dans ce mouvement consistant à proposer des stratégies et des choix de réduction de la consommation matérielle et énergétique dans une perspective de transformation des modes de vie et des individus. Il y est question de limiter et redéfinir ses besoins voire de remettre en question et transformer certaines formes de travail…

De nombreuses personnes engagées dans la sobriété énergétique cherchent à réduire les coûts environnementaux liés aux modes de vie. En matière de le logement, il s'agit de construire et bricoler son habitat. En matière d'alimentation, de produire sa nourriture ou de la glaner. En matière d’équipement, de fabriquer, récupérer et réparer des objets, vêtements et outils. En matière de ressources, de produire son énergie, de collecter son eau, de traiter et transformer ses déchets. Faire soi-même, réduire le temps de travail professionnel, augmenter le temps de travail pour soi…

Consommer autrement amène donc à travailler autrement et vice-versa, dans une spirale où le sujet gagne en autonomie et apprend à se passer du marché de biens, de services et du travail.
Les enjeux de cette sobriété énergétique diffèrent significativement de ceux qui sont associés à cette notion désormais institutionnalisée.

 

Source : The Conversation, Violeta Ramirez – 16/03/23

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