Le port du casque n'est pas l'alpha et l'oméga de la sécurité à vélo

Le port du casque n'est pas l'alpha et l'oméga de la sécurité à vélo

Ceux qui souhaitent rouler sereinement à vélo peuvent enfiler un casque mais il ne faut pas qu'ils oublient de croiser les doigts !

En février 2022, les autorités sanitaires de Seattle, aux États-Unis, ont abrogé l'obligation de porter le casque pour les cyclistes : les avantages étaient inférieurs aux préjudices que cette obligation causait aux résidents les plus défavorisés de Seattle. D'autres abrogations ont conduit les états-uniens à penser que le port du casque à vélo ne serait pas l'alpha et l'oméga de la sécurité. Certains adeptes du deux-roues vont jusqu'à proclamer haut et fort qu'ils ne portent pas le casque par principe.

Casque en matières végétales, puis en cuir rembourré de laine ou de coton, ce n'est qu'en 1975 que le premier casque de vélo moderne, le casque Bell, est apparu, avec une doublure en polystyrène expansé et une coque en plastique rigide. Aujourd'hui ils sont devenus plus légers grâce au polyéthylène téréphtalate (PET) et ils sont maintenus par des sangles en nylon.
Ces casques protègent la tête en s'autodétruisant. Une tête non protégée peut subir une fracture crânienne ou intracrânienne potentiellement mortelle après une chute d'une hauteur de seulement 45 centimètres. Mais dans la réalité, il est rare qu'une personne tombe directement sur le sommet du crâne. Il est en revanche beaucoup plus courant de frapper le sol selon un angle compris entre 30 et 60 degrés, vers le bas et vers l'avant.
Les études manquent pour déterminer avec précision l'efficacité du casque de vélo et les experts sont divisés.

Selon une étude sérieuse, le port du casque réduirait de 60 % les blessures graves à la tête, d'environ 50 % les blessures crâniennes légères et les traumatismes cérébraux, et de 34 % le nombre total de cyclistes gravement blessés ou tués. La protection serait meilleure dans les accidents n'impliquant qu'un vélo, et plus limitée lorsqu'un cycliste est renversé par un véhicule motorisé.
Une autre étude montre en revanche que les véhicules ont tendance à laisser moins d'espace aux cyclistes casqués.
Certains experts considèrent que le casque arrive au mieux en troisième position des mesures qui renforcent la sécurité (la première étant la non-consommation d'alcool).

L'exemple néerlandais montre que lorsqu'on crée des conditions de sécurité satisfaisantes dans un pays où la culture du vélo est solidement ancrée, le port du casque n'est pas nécessaire. Aux Pays-Bas, 73 % des adultes et 84 % des enfants déclarent ne jamais le porter.

Le casque, comme tous les équipements individuels, serait donc une fausse bonne idée : demander aux gens de s'équiper sans investir dans une meilleure culture du transport, c'est ignorer que le véritable danger pour les cyclistes vient de la voiture.
Conclusion : il ne faut pas négliger le casque mais il faut en priorité faire évoluer notre culture et nos équipements routiers, aujourd'hui principalement centrés sur la voiture.

 

Source : Slate.fr, Marion Renault, Rosine Inspektor – 02/02/23

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