Quels risques courons-nous à consommer de la charcuterie nitrée ?

Quels risques courons-nous à consommer de la charcuterie nitrée ?

Le lien est aujourd'hui clairement démontré entre la consommation de charcuterie et l'augmentation du risque de cancer colorectal.

Les études scientifiques suspectent également une association entre la consommation d’additifs nitrés et divers cancers : du sein, de la vessie, du pancréas, de l’estomac, de l’œsophage, de la prostate et de la mortalité par cancer. Ce sont les conclusions du groupe de travail généré par l'ANSES (Agence nationale sécurité sanitaire alimentaire nationale) à la demande de la DGS (Direction générale de la santé), de la DGAL (Direction générale de l’alimentation) et de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes).

Le rapport de ce groupe de travail rappelle que la présence de nitrates et de nitrites dans les aliments concerne à la fois l’eau de boisson, les produits végétaux et les produits carnés. Mais le risque associé à la consommation de charcuterie traitée par des additifs nitrés est différent de celui associé à la consommation de nitrites/nitrates via d’autres sources alimentaires. En cause : l’exposition aux composés nitrosés néoformés, générés après réaction du nitrite dans la charcuterie. C'est cette exposition qui est associée à l’augmentation du risque de cancer colorectal. Les données épidémiologiques vont dans le même sens et confirment les précédentes conclusions du CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) en 2015.

Le groupe de travail de l'ANSES recommande en conséquence :
- de limiter l’exposition alimentaire aux nitrates et aux nitrites via les produits carnés traités en limitant l’utilisation des additifs nitrés ajoutés et en respectant les recommandations de consommation ;
- de conduire de nouvelles études épidémiologiques pour améliorer les connaissances sur l’association entre l’exposition aux nitrates et aux nitrites via la consommation des produits carnés traités et les risques de cancer.

Reste désormais aux pouvoirs publics à tenir compte de ces conclusions, dans les plus brefs délais.

 

Source : The Conversation, Jérôme Santolini, Océane Martin – 05/03/23

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