Être chômeur et cultiver son bien-être

Être chômeur et cultiver son bien-être

Quand on est au chômage, le risque est grand de s’isoler, perdre confiance en soi, culpabiliser, angoisser… Autant d’idées noires à chasser au plus vite ! Car pour rester motivé dans sa recherche d’emploi et séduire un employeur, il faut se sentir bien. Alors pourquoi ne pas profiter de son temps libre pour prendre soin de soi ?

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Sommaire

- Chômage : un équilibre à reconstruire d’urgence
- Retrouver la confiance et déculpabiliser
- Un bien inestimable : du temps
- La tendance du chômage heureux
- Le "funemployement"

Se retrouver devant une masse importante de temps libre peut donner le vertige. Il n'est pas toujours facile de gérer comme il faut ces grandes plages de liberté.

Chômage : un équilibre à reconstruire d’urgence
"Le chômeur perd très vite confiance en lui", remarque Jacques, bénévole pour l’association Solidarités nouvelles face au chômage. "Il se sent inutile car ses capacités ne sont plus exploitées, il commence à douter de son intelligence. Et il n’arrive plus à se projeter dans l’avenir."

En attendant de retrouver un emploi, il est essentiel de se préserver son moral. D’abord pour se sentir bien malgré la situation, mais aussi car du côté des employeurs, on est plus enclin à recruter une personne bien dans sa peau qu’un individu morose.
David, ancien chômeur, confirme : "il faut rester positif, ça se ressent immédiatement au cours d’un entretien, à notre façon de serrer la main, de sourire, de se tenir droit... Ce sont des signaux qui forge l’opinion d’un recruteur."

Retrouver la confiance et déculpabiliser
Pour retrouver confiance en soi, "il faut saisir les occasions de se valoriser en racontant ce qu’on a réussi, même des choses qui paraissent anodines : un objet que l’on a façonné, un repas que l’on a préparé", conseille Jacques.

Ensuite, il ne faut pas rester seul ! Le travail n’est pas le seul moyen d’avoir du lien social. Des amis ou des associations sont à l’écoute : leur parler de sa situation et de ses peurs contribue à alléger l’esprit et permet de déculpabiliser. En perdant son emploi, on peut avoir honte de ne plus être "productif" d’une richesse quantifiable par et pour la société.

Un bien inestimable : du temps
Paradoxalement, l'une des choses les plus difficiles c'est de profiter de son temps libre. C’est pourtant l’occasion de se faire plaisir.
"Pour la première fois, j’ai passé un été sans contraintes, les plus belles vacances de ma vie !", se souvient David. "Je me suis baladé dans une bonne partie de la France et j’ai beaucoup vu mes amis".

Même si on manque de moyens financiers pour entreprendre des voyages au bout du monde, se cultiver ne coûte pas grand-chose : aller au cinéma, lire, écrire, créer sont des activités à la portée de tous.

Ce temps libre peut également être utile aux autres. Mon amie chômeuse l’a bien compris : cette bloggeuse sans emploi s’est mise à la disposition des internautes pour tester ce qu’ils n’avaient pas le temps de faire.
D’autres chômeurs choisissent de devenir militants ou bénévoles.

La tendance du chômage heureux
D’autres profitent de leur chômage pour remettre en question leur mode de vie.
"C’est une période pour faire le point et savoir ce qu’on attend concrètement d’un emploi, d’un employeur et ce qu’on veut comme style de vie", estime David.

C’est aussi l’occasion d’entreprendre une formation ou de reprendre ses études.
Maurice confirme : "il faut comprendre que la réussite et le bien-être ne proviennent pas uniquement d’un boulot. Il faut profiter du chômage pour des projets de développement personnel."
Maurice fait partie de ces chômeurs "volontaires" : il a démissionné. "Professionnellement, je me posais des questions, j’avais besoin de prendre du recul pour savoir vers quoi je voulais aller. Et je voulais aussi me donner les moyens de me former, me préparer aux entretiens… " Avec ses économies, en réduisant son train de vie, le chômage lui a permis d’avoir un mode de vie différent, moins stressant : "j’ai vu mes amis et ma famille, les vrais piliers de mon bien-être, bien plus qu’un travail pour lequel on se sacrifie. J’ai aussi approfondi des choses, comme le yoga, ce que je n’avais pas le temps de faire quand je travaillais."

Le "funemployement"
David et Maurice font partie d’une nouvelle génération de chômeurs. Ils ne s’inquiètent pas outre mesure et voient dans leur situation une forme de liberté. Cette tendance est celle du "funemployment", une notion venue des Etats-Unis, qui invite à déculpabiliser et à vivre positivement le chômage. Un phénomène qui fait des émules en France, et qui a l’avantage de suggérer que le bien-être ne repose pas que sur le travail.

Vie Saine et Zen