Pour atteindre ses objectifs climatiques, la France doit mener une "révolution industrielle au grand galop".
C'est la conclusion d'un rapport de 150 pages sur "les incidences économiques de l'action pour le climat" que viennent de remettre à la Première ministre l’économiste Jean Pisani-Ferry et l’inspectrice générale des finances Selma Mahfouz.
Cette révolution industrielle doit s’appuyer sur la "réorientation du progrès technique", la sobriété énergétique et une coûteuse décarbonation : production d’électricité nucléaire ou renouvelable, rénovation des bâtiments, remplacement de véhicules thermiques par des électriques, construction d’infrastructures notamment ferroviaires…
L'effort d’investissement ne sera récompensé qu’au bout de "dix ou vingt ans" pour les ménages et les entreprises. Dans l'intervalle, il y aura un coût économique et social d’ici 2030, et avec "un ralentissement de la productivité de l’ordre d’un quart de point de croissance en moins par an".
Alors comment financer ? Redéploiement des dépenses fiscales, recours à l'endettement avec un plan crédible, accroissement des prélèvements obligatoires… Ce dernier pourrait notamment "prendre la forme d’un prélèvement exceptionnel, temporaire" et "être assis sur le patrimoine financier des ménages les plus aisés".
Afin d’atteindre pour 2030 les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 47,5 % par rapport à 2005 et viser ainsi la neutralité carbone en 2050, "il va nous falloir faire en dix ans ce que nous avons eu de la peine à faire en trente ans".
Source : Libération, Coralie Schaub – 22/05/23
