Trois scénarios pour se passer des pesticides en Europe à l'horizon 2050

Trois scénarios pour se passer des pesticides en Europe à l'horizon 2050

En Europe, parvenir à une agriculture sans pesticides chimiques en 2050 est un objectif difficile mais atteignable.

C'est la conclusion d'un rapport, "Cultiver et protéger autrement", que vient de publier un comité d'experts. Les chercheurs ont retenu trois scénarios. L'un repose sur une forte robotisation et une concentration des activités, l'autre privilégie la conciliation entre nature et environnement, le troisième intègre le concept "une seule santé" avec des paysages agricoles diversifiés.

Le premier scénario mise sur une grande intégration des filières sous l'égide de la grande distribution et des grands acteurs de la transformation alimentaire, depuis la production et la fourniture d'intrants (semences, intrants et équipements) jusqu'à la distribution des aliments. Il s'appuie également sur les technologies numériques pour anticiper l'arrivée des bio-agresseurs et suivre l'état physiologique des plantes grâce, notamment, à des capteurs, des drones, des modélisations prédictives ou des robots.

Le deuxième scénario compte sur la mise en place d'une politique européenne qui associe les enjeux en matière d'agriculture, d'alimentation, de santé, de biodiversité, des sols et de l'eau : subventions sur les aliments sains , taxes sur ceux qui sont néfastes pour la santé, création de chaînes de valeur régionales, maintien d'un tissu d'exploitation agricole diversifié, gestion des bio-agresseurs par la lutte biologique, la surveillance et la gestion des micro-organismes des sols (amendements organiques, gestion des résidus, diversification, rotation, travail du sol, cultures de couverture, inoculation de certains micro-organismes, sélection de certaines variétés).

Le troisième scénario s'oriente vers une approche "une seule santé" prenant en compte les hommes, l'environnement et les animaux : diversification des cultures et des chaînes de valeurs, complexité des paysages, appui des micro-organisme du sol.
"La gestion des maladies des plantes s'appuie sur la prophylaxie, la connaissance des cycles des bio-agresseurs et des agents pathogènes, la régulation biologique assurée par les micro-organismes du sol et les paysages."
La PAC (politique agricole commune) est remplacée par un dispositif qui rétribue les agriculteurs pour les services éco-systémiques. L'Europe fixe des taxes élevées sur les importations de produits cultivés avec des pesticides chimiques. Les accords de commerce bilatéraux comprennent des clauses de réciprocité liée à l'objectif "une seule santé".

Les trois scénarios impliquent un changement des habitudes alimentaires des consommateurs et la mise en place de nouveaux labels pour les produits.

 

Source : Actu-Environnement, Dorothée Laperche – 22/03/23

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