Homéopathie : certains faits sont têtus

Homéopathie : certains faits sont têtus

Elle a ses détracteurs. Pourtant c'est une médecine reconnue, remboursée en partie par la Sécurité Sociale, pratiquée en ville et dans de nombreux hôpitaux et dont les médicaments sont distribués en pharmacie. Des faits, des témoignages.

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Sommaire

- Une exception française ?

- Contre le choléra

- Sur les animaux, ça marche ?

- Les homéopathes : des médecins dans plusieurs spécialités

- Des études scientifiques ?

L'homéopathie continue de provoquer de vifs débats au sein de la communauté scientifique. Ses détracteurs contestent ses fondements considérant que dans les préparations homéopathiques, compte tenu de la dilution, aucune molécule ne subsiste et donc aucun principe actif. Ils attribuent leurs résultats thérapeutiques à l'effet placebo (guérison par mécanisme psychologique).
Il faut reconnaître qu'à ce jour, aucune étude scientifique n'apporte une autre explication.
Pourtant l'homéopathie est une forme de médecine qui existe depuis près de deux cents ans et qui ne cesse de se développer au cours des années.

Une exception française ?
Nous sommes de plus en plus nombreux à être séduits par cette médecine et ce n'est pas une exception française : l'homéopathie a été intégrée avec succès au système de santé en Allemagne, en Grande Bretagne, en Belgique, ainsi qu'en Inde, au Pakistan, au Sri Lanka et au Mexique. En Amérique du Sud et en Europe de l’Est elle connaît également un essor important.

Pour en arriver là, il a bien fallu que l'homéopathie obtienne quelques résultats.

Contre le choléra
Dans les années 1830, Samuel Hahnemann, le fondateur de l'homéopathie, obtient un taux de guérison intéressant dans l'épidémie de choléra qui se répand en Europe Orientale : certaines sources de l'époque évoquent 96 % au lieu de 41 % pour l'allopathie.

Cela fait alors une vingtaine d'années qu'Hahnemann a écrit son livre "L'Organon ou l'art de guérir", posant les bases d'une nouvelle médecine qu'il teste sur lui-même :
- la loi de similitude : on utilise un substance naturelle (végétale, animale ou minérale) produisant des réactions analogues à celles de la maladie qu'il faut combattre,
- la prescription de doses infinitésimales : à des doses infimes le symptôme ne s'aggrave pas mais disparaît,
- l'individualisation du malade : chaque malade est différent du fait de sa constitution et parce que ses symptômes sont spécifiques.

L'homéopathie est introduite aux Etats-Unis en 1825. En 1849, alors que le choléra fait rage à Cincinnati, deux homéopathes déclarent seulement 3 % de décès parmi leurs 1 116 patients atteints de la maladie alors qu'à cette époque, le taux varie de 33 % à 50 % chez les autres médecins.

En France, c'est aussi grâce à son succès contre l'épidémie de choléra de 1875 qu'un hôpital homéopathique, l'hôpital Saint-Jacques créé en 1867, est reconnu d'utilité publique par Mac Mahon.

Sur les animaux, ça marche ?
Pour Jacqueline Peker, vétérinaire homéopathe, présidente d'honneur de la Société Française d'Homéopathie (SFH), la médecine d'Hahnemann "est la médecine de lumières" : "nous n'avons pas à rougir de nos dilutions basses, moyennes ou hautes. Combien de granules d'Arnica 9CH ont permis de soigner de millions de douleurs traumatiques ou non ?".

Elle donne quelques exemples issus de son expérience de terrain.
Dans les élevages de porcs, l'agressivité des bêtes entraîne souvent des blessures, provoquant des abcès froids qui se répercutent sur certains jambons devenant impropres à la vente. Selon elle, seul un traitement approprié d'homéopathie parvient à faire baisser ce niveau d'agressivité sans attenter à la qualité de la viande.
"En bio et dans certains élevages haut de gamme comme celui de Loué, on n'utilise que l'homéopathie en préventif et en curatif."

Elle raconte également comment elle a réussi à éradiquer la fameuse épidémie des huîtres de Belon : en vaporisant sur les coquillages atteints une préparation à base d'huîtres contaminées broyées, diluées et dynamisées.

"Quand on connaît les résultats positifs des traitements sur l'ulcération buccale du python, comment prétendre après cela que l'action de l'homéopathie est due uniquement à l'effet placebo ?"
Cette efficacité sur les animaux a toujours frappé le professeur Jean-François Gouteyron, médecin ORL et homéopathe. Si ça marche sur les animaux, pourquoi ça ne marcherait pas sur l'homme ? Lorsqu'il était chef de service hospitalier, il a renoncé petit à petit aux traitements des pharyngites chroniques par le soufre qui se révélait la plupart du temps inefficace et l'a remplacé avec succès par des remèdes homéopathiques.

Les homéopathes : des médecins dans plusieurs spécialités
Le Pr Gouteyron insiste sur le fait qu'en France tous les praticiens de l'homéopathie sont au départ des médecins formés en médecine classique et diplômés.
Ils sont donc capables d'établir un diagnostic et, selon les besoins, d'aiguiller leurs patients vers un spécialiste, de prescrire un traitement mixte d'allopathie et d'homéopathie ou un traitement entièrement homéopathique.

"La demande de consultation en homéopathie est en constante augmentation", constate le docteur Pascale Laville, médecin généraliste homéopathe et directeur médical de l'Hôpital Saint-Jacques qui est devenu aujourd'hui un Centre de Santé.
"Les patients viennent en majorité de la région parisienne mais parfois de très loin pour consulter environ tous les quatre mois pour les traitements de fond mais bien sûr aussi en aigu, et également dans plusieurs spécialités : dermatologie, gynécologie, allergologie, ORL, pédiatrie et psychiatrie."

Des études scientifiques ?
Il n'y a pas pour l'instant d'études permettant d'établir une théorie scientifique complète expliquant le mode d'action des remèdes homéopathiques.

Il existe en revanche toute une série d'études mettant en évidence les effets positifs de l'homéopathie pour :
- soulager les patients atteints de cancer,
- contribuer au rétablissement postopératoire des fonctions de l’intestin,
- soulager les enfants souffrant de diarrhée,
- soulager les symptômes de l’arthrose,
- contribuer au soulagement des symptômes de la fibromyalgie,
- contribuer au traitement et à la prévention des infections des voies respiratoires supérieures et des oreilles (otite, sinusite, pharyngite, amygdalite),
- contribuer au traitement de la grippe (influenza),
- réduire les symptômes de rhinite allergique (rhume des foins),
- contribuer au traitement de l’asthme chronique,
- soulager les douleurs à la suite d’une chirurgie,
- prévenir les céphalées et les migraines,
- contribuer au traitement de la dépression,
- réduire les niveaux d’anxiété,
- aider les enfants atteints du trouble de déficit de l’attention/hyperactivité,
- réduire les pertes sanguines à la suite de l’accouchement,
- réduire les symptômes de la ménopause,
- soulager le syndrome prémenstruel,
- réduire les symptômes des patients atteints du virus de l’immunodéficience humaine (VIH),
- soulager l’arthrite rhumatoïde.*

La présence d'un principe actif dans les dilutions homéopathiques est un peu comme la notion de méridien en acupuncture : une inconnue scientifique qui peut nous repousser dès l'abord de manière rédhibitoire, ou bien qu'on peut considérer comme une hypothèse que la science finira bien par expliquer.

Qu'on adopte l'une ou l'autre attitude, on ne peut passer à côté des faits : l'homéopathie est pratiquée par des médecins, elle est largement utilisée au sein de la population, elle donne souvent des résultats positifs, elle n'entraîne pratiquement pas d'effets secondaires indésirables, elle n'est pas contradictoire avec la médecine classique, ses médicaments sont bon marché…

 

Source complémentaire :
*Passeport Santé : Homéopathie

 En savoir +

La France en tête du marché mondial

Sur un marché mondial de 1,5 milliard d'euros*, la France arrive à la première place avec plus de 300 millions d’euros, suivie de l’Allemagne (200 millions d’euros).

*prix fabricant, source : Boiron 

40 %
des Français
(contre 15% en 1982)
ont recours à l'homéopathie.

75 %
des Français
se soigneraient par homéopathie
si leur médecin en prescrivait.

 4 526
médecins homéopathes
exercent
en France

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