À l'approche de l'hiver il n'est pas inutile de penser à renforcer son système immunitaire et les médecines alternatives et complémentaires (MAC) y ont pleinement leur rôle à jouer. D'autant qu'en la matière, des découvertes récentes sont en train de faire évoluer d'anciennes certitudes…
Sommaire
- L'immunité acquise : le principe du vaccin
- L'immunité innée : la réponse immédiate
- Le stress oxydant
- La vitamine D
- Phytothérapie
- Homéopathie
Il nous permet de lutter contre tous les virus, les bactéries et les parasites auxquels notre organisme est soumis en permanence. Autant dire qu'un état satisfaisant de notre système immunitaire est essentiel pour rester en bonne santé.
L'immunité acquise : le principe du vaccin
Elle est connue depuis longtemps et nous avons tous appris son fonctionnement à l'école : les microbes sont repérés et identifiés par un certain type de globules blancs, les lymphocytes T ou B ; le globule blanc concerné par le microbe répond soit en détruisant la cellule infectée, soit en produisant des anticorps. La réponse met plusieurs jours à se mettre en place. Mais après, l'organisme garde une mémoire immunitaire qui permet une riposte adaptée en cas d'une nouvelle intrusion du même microbe.
D'où le principe de la vaccination : provoquer une première prise de contact avec un agent infectieux censé inoffensif qui par la suite permettra une réponse rapide et efficace lors de la première infection.
Pour le professeur Dominique Emilie, du service d'immunologie biologique de l'hôpital Antoine Béclère de Clamart*, la vaccination aujourd'hui aboutit à une production d'anticorps de bon niveau (lymphocytes B), mais une insuffisance dans la production de lymphocytes T. D'où une protection souvent très imparfaite.
L'immunité innée : la réponse immédiate
On l'a découverte plus récemment. Au cours de l'évolution, l'organisme a développé des récepteurs permettant de reconnaître les structures des composés chimiques présents dans les microbes. Ce qui lui permet une reconnaissance immédiate de ces microbes en cas d'intrusion, permettant l'activation d'un grand nombre de cellules et la production de cytokines, des substances qui déclenchent la réaction inflammatoire. Cette inflammation locale est très utile car elle permet de recruter les cellules nécessaires à l'élimination du microbe.
La réaction quasi instantanée de l'immunité innée permet de contrôler et souvent de juguler l'infection avant même que l'immunité acquise ne devienne efficace. Mais elle ne génère pas de mémoire immunitaire spécifique.
Les médecines alternatives et complémentaires (MAC) proposent de nombreuses solutions pour renforcer cette immunité innée.
Le stress oxydant
Le système "anti-oxydants/radicaux libres" est un élément-clé du renforcement de l'immunité.
"Les antioxydants doivent être présents en quantités suffisantes pour optimiser les réactions de défenses de l’organisme. Lorsqu’ils sont abaissés, nous constatons un stress oxydant responsable d’une baisse des défenses de l’organisme et de l’immunité", précise le docteur Serge Rafal, attaché à l'hôpital Tenon*.
D'où l'intérêt de trouver dans nos aliments ou sous forme de suppléments alimentaires les nutriments nécessaires : vitamines C et E, polyphénols, caroténoïdes, sélénium, zinc… En prenant soin de bien varier les sources d'apports.
La vitamine D
Elle est connue notamment pour stimuler l'absorption par l'intestin du calcium et du phosphate et réguler le métabolisme osseux. Son déficit est associé au rachitisme, à l'ostéoporose, à un risque accru de fracture.
Des études récentes montrent que son déficit est également associé à un risque accru de maladie cardiovasculaire, de cancer, de maladie auto-immune comme la sclérose en plaques, le diabète de type 1, la maladie de Crohn, le lupus…
On la trouve dans certains aliments d'origine végétale (D2) ou animale (D3) mais sa source principale réside dans la synthèse que l'organisme effectue lorsqu'il est exposé aux rayonnements UVB. Compte tenu de notre exposition limitée au soleil sous nos latitudes, nous sommes nombreux à souffrir d'un déficit. Il est donc aujourd'hui conseillé de se supplémenter en vitamine D.
Le docteur Jean-Claude Souberbielle, de l'hôpital Necker-Enfants Malades*, le confirme : malgré un niveau de preuve variable selon les cas, différentes études ont montré l'efficacité de la supplémentation en vitamine D pour réduire l'incidence de certaines maladies infectieuses, aussi bien la grippe saisonnière que l'hépatite C.
Phytothérapie
"Pour éviter les effets de double seuil, c'est à dire obtenir l'inverse de ce qu'on recherche, il faudra privilégier les traitements discontinus", précise Danielle Roux-Sitruk, docteur en pharmacie*.
De nombreuses publications mettent en valeur les propriétés de certains champignons, algues et lichens pour stimuler l'immunité : shiitaké, coriolus versicolor, ganoderma lucidum, schizophillum commune mais aussi reishi, levure de bière, lichen d'Islande, chlorella…
D'autres plantes sont intéressantes : échinacée, eupatoire, éleuthérocoque, cynorrhodon, acérola…
Mais aussi des huiles essentielles : ravintsara, girofle, thyms, tea-tree, cannelle, épinette noire… Toujours à manier avec précaution, attention à la dose !
En gemmothérapie, où on utilise les bourgeons de plantes, on a : ribes nigrum Bg Mg 1D, rosa canina BG MG 1D…
Les dérivés du miel permettent aussi de stimuler l'immunité : gelée royale, propolis, pollen riches en vitamines, oligo-éléments et antioxydants.
Les probiotiques ont aussi une action immmunostimulante.
Il ne faut pas oublier que 70 % des cellules du système immunitaire sont situées dans l'intestin (voir : L'intestin : un rôle stratégique dans notre santé).
En complément, on peut accompagner avec des oligo-éléments : Zinc, Manganèse-Cuivre, Manganèse, Cuivre, Cuivre-Or-Argent.
Homéopathie
Elle peut presque toujours être prescrite en première intention.
Pour le docteur Daniel Scimeca, président du Syndicat de la Médecine Homéopathique*, il faut faire face aujourd'hui non pas à un déficit mais plutôt à une désadaptation des défenses immunitaires. "Bien sûr l'hygiène de vie, l'importance de l'alimentation ne peuvent être ignorées mais seront considérablement épaulées par un traitement homéopathique de fond."
Selon Serge Rafal, "un traitement préventif bien choisi, s'appuyant sur nos méthodes, évite la plupart des problèmes récidivants."
*Intervention dans le cadre des 28e Rencontres des médecines alternatives et complémentaires à l'Hôpital Tenon (09 octobre 2010)
En savoir +
Le rôle des cytokines
C'est quoi ?
Les cytokines sont des messagers de communication intercellulaires.
Ce sont des substances solubles qui sont impliquées dans pratiquement tous les processus vitaux de l'organisme.
Principalement, lorsqu'il y a une agression de l'organisme, ce sont elles qui mettent en route le système immunitaire puis, lorsque l'agent agresseur a été neutralisé, décident de l'arrêt des hostilités.
Le dosage des cytokines
En labo, le dosage des cytokines peut permettre de déceler sans erreur possible l'inflammation à sa source et de diagnostiquer tout dysfonctionnement du système immunitaire, notamment dans les maladies infectieuses chroniques comme l'hépatite C, la mucoviscidose, le SIDA, les maladies auto-immunes, le cancer...
Dans ce dernier cas, il permet de mesurer finement et sûrement le degré d'agressivité des tumeurs, ce qui est intéressant dans la surveillance de la maladie, notamment pour confirmer la rémission.