Lutter contre la maladie de Lyme

Lutter contre la maladie de Lyme

Elle fait partie des maladies émergentes et certains experts parlent d'une pandémie mondiale. Difficile à diagnostiquer et à traiter, la maladie de Lyme fait l'objet de controverses au sein du monde scientifique. Un nouveau scandale sanitaire ?

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Sommaire

- Se protéger
- Extraire une tique
- Premiers symptômes
- Stades 2 et 3
- Traitements conventionnels controversés
- Solutions naturelles
- Des patients désorientés
- Vers un nouveau protocole

Il s'agit d'une maladie infectieuse, non contagieuse, due à une bactérie en forme de ressort, la borrélie (du genre Borrelia), dont la cousine est à l'origine de la syphilis. Cette charmante bestiole se transmet à l'occasion d'une morsure de tique. Il y aurait en France de 12 000 à 15 000 nouveaux cas par an.*

La promenade en forêt est la situation favorite pour se faire contaminer. En France, ça se passe surtout en Alsace, Lorraine, Limousin, Auvergne et Rhône-Alpes. Mais de plus en plus d'espaces naturels sont touchés : campagne, prairies, buissons et même les jardins publics de nos cités.*

Se protéger
Le meilleur moyen de lutter contre cette maladie est la prévention.
Il convient donc de s'asperger de répulsifs cutanés naturels contre les insectes. Il existe des produits tout faits comme Care Plus ou Aries mais on peut aussi faire soi-même son cocktail d'huiles essentielles (HE). Doriane, naturopathe, conseille de mélanger dans 50 ml d'huile végétale 4 gouttes d'HE de tea tree, 4 gouttes d'HE de géranium Bourbon, 4 gouttes d'HE de girofle et de s'en badigeonner les jambes.**

Deuxième précaution pour la balade : porter des vêtements longs et fermés qui couvrent les bras, les jambes et le cou (chaussettes dans le pantalon !).
Une fois rentré chez soi, s’inspecter des pieds à la tête pour voir si l'on n'a pas été piqué car les tiques ont le pouvoir d'anesthésier leur proie et de rendre ainsi leur morsure indolore. Ne pas oublier le cuir chevelu, les parties génitales et les plis du genou ! Pour être plus efficace, on peut prendre une douche ou un bain.

Extraire une tique
Si on trouve une bébête, la retirer au plus vite mais avec précaution ! Plus elle est extraite rapidement, moins on a de chance d’être contaminé. Il faut procéder délicatement avec un tire-tique (disponible en pharmacie) ou à défaut une pince à épiler : tourner doucement dans le sens inverse des aiguilles d'une montre pour retirer la tête puis désinfecter la zone.

Il ne faut pas croire alors qu'on a forcément attrapé la maladie de Lyme. Seules 5 à 20 % des tiques sont infectées par la borrélie.

Premiers symptômes
Si malheureusement c'est le cas, on peut voir, au bout d'une semaine ou deux, apparaître autour de la morsure une plaque circulaire rouge, plus claire au centre, chaude, de plusieurs centimètres de large : ce qu'on appelle un "érythème migrant". Généralement ce symptôme est accompagné d'un syndrome grippal (fièvre, courbatures, maux de gorge, ganglions gonflés, maux de tête, douleurs articulaires, sensation d'épuisement).***
Problème : dans de nombreux cas, l'infection peut rester invisible et n'apparaître que des années plus tard, à l'occasion d'une baisse des défenses immunitaires.*

Au stade des premiers symptômes, le traitement est généralement efficace. Il consiste en une cure d'antibiotiques d'au moins 21 jours. Doriane conseille de l'accompagner avec un soutien en homéopathie (à déterminer avec son homéopathe) et en aromathérapie : huile essentielle (HE) d'origan pendant 3 semaines puis un mélange d'HE de tea tree, ravintsara, thym, sarriette, eucalyptus radié et girofle pendant 2 semaines.**

Stades 2 et 3
Si la maladie n'est pas traitée rapidement, elle peut passer au stade 2 avec des maladies aiguës du système nerveux central (polyadiculonévrites, méningo-encéphalites, radiculonévrites, parésies…) voire au stade 3 (polyneuropathies, infarctus cérébral, AVC, maladies neurodégénératives, sclérose en plaques, Alzheimer…).**

Traitements conventionnels controversés
Les traitements sont alors plus difficiles car la borrélie s'est disséminée dans l'organisme via les vaisseaux sanguins et possède la capacité de leurrer les défenses immunitaires. Il faut alors avoir recours à d'autres cures d'antibiotiques dont la durée fait l'objet d'une controverse au sein du monde médical. Les autorités n'autorisent pas à dépasser deux mois de traitement alors que certains spécialistes de la maladie de Lyme recommandent une prise d'antibiotiques sur une très longue durée (plusieurs mois voire plusieurs années).*

Solutions naturelles
Thierry Souccar, journaliste scientifique, préconise d'accompagner les antibiotiques avec des traitements complémentaires. Il rappelle l'intérêt des probiotiques et considère le magnésium comme incontournable pour réduire l'anxiété et l'excitation neuromusculaire. Les vitamines C et E sont indispensables pour soutenir l'immunité. Certaines plantes peuvent stimuler cette dernière : la griffe de chat associée par exemple à l'andrographis, l'astragale ou l'éleuthérocoque. Toutes les manifestations de la maladie pourrait, selon lui, être prises en charge avec des substances naturelles.****

Selon Doriane, il existe des alternatives aux antibiotiques suffisamment puissantes. Il faudra choisir, selon les personnes et le type de symptômes, parmi différents produits : cuivre, propolis, extrait de pépins de pamplemousse, argent colloïdal, HE de ravensare, saro, sarriette, laurier, tea tree, origan, sapin, pin, thym, genévrier, ravintsara, lavande vraie…**
L'ensemble doit être accompagné d'une hygiène de vie qui permette de renforcer le système immunitaire : activité physique, alimentation bio avec un bon équilibre acido-basique (voir : Alimentation, éviter l'acidité ?) et une exclusion de certaines substances (alcool, sucre, lactose, gluten…).**

Des patients désorientés
Au milieu des controverses sur le protocole de soins et sur les tests diagnostiques (voir encadré), "les patients se sentent prisonniers d’un débat d’experts qui ne leur offre pas de solutions. Ils souffrent d’une non reconnaissance, faisant les frais de cette controverse et du manque de connaissance sur la maladie, et se retrouvent trop souvent chez le psychiatre. Des manifestations de protestation ont maintenant lieu à l’échelle mondiale", selon la FFMVT (Fédération Française contre les Maladies Vectorielles à Tiques).

Vers un nouveau protocole
En 2016, le ministère de la Santé a lancé un Plan national de lutte contre la maladie de Lyme afin notamment d'améliorer les tests et de faire avancer la recherche. Les associations de patients attendent avec impatience les effets de ce Plan. Un nouveau protocole de diagnostic et de soins devrait être validé très prochainement par la HAS (Haute Autorité de Santé).

 

Sources :
*L'Obs : Maladie de Lyme, comment s'en protéger, la diagnostiquer et se soigner
**Traiter autrement la maladie de Lyme, Doriane, éditions Guy Trédaniel
***Passeport Santé : La maladie de Lyme
****Santé & Nutrition, Août 2013, Thierry Souccar
Sciences et Avenir : Maladie de Lyme : fin des tests et reconnaissance de la forme chronique ?
Wikipédia : Maladie de Lyme
Association France Lyme
tiquatac.org
FFMVT (Fédération Française contre les Maladies Vectorielles à Tiques)

 En savoir +

Des tests controversés

Le test Elisa
Il est censé être le premier test à effectuer. Mais il n'est pas opérant au premier stade de la maladie et très peu précis aux stades 2 et 3. Il ne détecte que 3 souches de borrélie sur 15, son efficacité serait d'environ 5 %.**

Le Western Blot
Il est censé n'intervenir qu'en cas de test Elisa positif ou douteux. Il est un peu plus précis que ce dernier mais ne détecte que 5 souches sur 15.**

La fiabilité de ces tests sérologiques est fortement contestée.
Il en existerait de plus fiables mais ils ne sont pas reconnus en France. De nombreux malades choisissent donc de faire des tests en Allemagne puis d'aller se faire traiter dans des cliniques spécialisées en Suisse, Hongrie, Pologne, Allemagne ou Inde.**

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