La méditation Acem : méditer sur un son

La méditation Acem : méditer sur un son

Originaire de Norvège, la méditation Acem est une forme laïque de méditation sur un son. Facile d'accès, ses multiples bienfaits en matière de santé psychique et physique sont validés par la science.

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Sommaire

- Sur un son
- Laisser venir les pensées
- Méditation laïque
- Plus de 150 000 personnes dans le monde
- Des bienfaits validés scientifiquement
- Facile à apprendre
- Où pratiquer

Prononcer "akème". Il s'agit d'une forme de méditation non religieuse basée sur l'expérience et la psychologie occidentale moderne. La méditation Acem a été fondée en 1966 à l'université d'Oslo en Norvège (voir encadré).

"À l'époque, ça s'appelait la Société Académique de Méditation", explique Christopher Grøndahl, écrivain et enseignant de la méthode depuis 25 ans. "Pour sortir du cadre universitaire et répondre à la demande qui était devenue importante, on a choisi un nom qui n'avait pas de sens particulier mais qui avait l'avantage de venir en premier dans la liste alphabétique des associations d'étudiants."

Sur un son
Pour définir la méditation Acem par rapport aux autres formes de méditation connues, il faut envisager l'objet vers lequel diriger son attention.
"La méditation peut avoir différents objets : externes (la flamme d'une bougie, un arbre, la voix de quelqu'un…) ou internes (diverses parties de notre corps, le souffle, le regard intérieur…). En méditation Acem, le pratiquant dirige son attention vers un son qu'il répète tranquillement, sans effort. Mais il ne se concentre pas uniquement sur ce son, il garde en même temps la capacité d'enregistrer ce qu'il y a dans la périphérie. Il utilise son attention de manière non forcée, afin de créer un "focus neutre" dans l'esprit. Cela permet à d'autres éléments de venir à la surface."

Laisser venir les pensées
Dans cette forme de méditation on peut en effet laisser venir les pensées extérieures. "Une fois qu'on s'en rend compte, on revient doucement à la répétition du son. Penser à autre chose puis retourner vers le son est un mouvement qui se poursuit pendant toute la méditation. Il s'agit juste de permettre à ce qui est là de faire surface. Ne rien changer, juste accepter ce qui vient et répéter le son. Avec une pratique régulière, on arrive petit à petit à inclure dans l'instant présent ce qu'il y a dans l'esprit, les pensées positives et négatives, et dans le corps, les tensions dans la nuque ou le dos… On permet que ce soit là et, parce qu'on le permet, cela diminue en intensité."

Méditation laïque
Ce type de méditation sur un son existe depuis des milliers d'années dans différentes cultures, notamment orientales. "Mais ce qui est neuf dans cette approche est le fait qu'on a enlevé tout dogme religieux, toute croyance, et que seule subsiste la technique pure. C'est une forme totalement laïque de méditation."

Plus de 150 000 personnes dans le monde
Un peu plus de 150 000 personnes pratiquent la méditation Acem dans le monde, estime Christopher Grøndahl. Au départ elle s'est développée dans les pays scandinaves puis aux Pays Bas, au Royaume Uni et aux États-Unis, surtout à New-York.
"Actuellement il y a un fort intérêt en Espagne et en Allemagne. On ne peut pas organiser suffisamment de stages pour répondre à la demande. C'est le cas également à Taiwan. Et en Inde où l'on ramène une technique que beaucoup considèrent comme originaire de l'Inde et qui est redécouverte par les indiens modernes."
En 2017, après cinquante ans d'existence, Acem s'implante en France.

Des bienfaits validés scientifiquement
Comme toutes les formes de méditation, la méditation Acem est, selon Christopher Grøndahl, bénéfique en matière de relaxation, de gestion du stress, de renforcement de l'immunité. Il cite plusieurs études scientifiques qui ont mis en lumière une meilleure récupération à l'effort et une plus grande agilité physique chez les sportifs méditants. Par rapport à d'autres méthodes testées, ses bienfaits seraient plus prononcés pour le sommeil, la santé cardiaque et la santé mentale.

"Notre enseignement est basé sur l'expérience, pas sur la science. Mais les études ont permis de confirmer ce qu'on savait déjà avec 50 ans de pratique."

Facile à apprendre
Le grand avantage de la méditation Acem est qu'elle ne nécessite pas de maîtriser une technique compliquée qui demande des années d'apprentissage.
"C'est très facile. Après un stage d'un week-end, on peut utiliser la méditation pour le reste de sa vie. Il y a des gens qui ont fait un stage il y a 40 ans et qui se sont débrouillés tout seuls depuis. C'est une technique sans gourou. Il s'agit d'un point très important dans la philosophie d'Acem : c'est à vous de faire."

Où pratiquer
La méditation Acem se pratique surtout seul. L'idéal est de se tenir à une pratique quotidienne : deux fois 30 minutes ou bien une fois 45 minutes.

Cela n'empêche pas, si on le souhaite, d'aller dans des séances de groupe pour s'entraîner à prendre un rythme régulier. Voire de faire des retraites ou des stages de perfectionnement.

Pour l'instant, en France, il n'y a qu'à Paris qu'on peut trouver des stages. À trouver sur le site : Méditation Acem France.

 En savoir +

Méditation transcendantale "laïcisée"

Acem s'est développée à la suite d'une scission avec la branche norvégienne de la méditation transcendantale.
Ses initiateurs, sous la direction d'Are Holen, psychiatre et professeur de médecine à l'université des sciences naturelles de Norvège (Trondheim), ont dégagé cette méditation de son folklore religieux et l'ont réinterprétée à la lumière des connaissances occidentales en matière de psychologie et de neurobiologie.
Elle est aujourd'hui encadrée par des volontaires parmi lesquels on trouve de nombreux professionnels de santé dont des universitaires.

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