Chouchouter ses télomères !

Chouchouter ses télomères !

Ce sont les marqueurs de notre rythme de vieillissement. Par nos comportements et notre mode de vie, nous pouvons avoir une action sur nos télomères afin de vivre plus longtemps en bonne santé !

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Sommaire

- Les allonger
- Télomérase artificielle : danger !
- Comportements et hygiène de vie
- Faire face au stress
- La pensée résiliente
- Des pratiques bienfaisantes
- Ne pas être obsédé par son poids
- Régime méditerranéen
- Le lien affectif et social
- Se protéger de la pollution
- Pour nos enfants et pour l'humanité

Montre-moi tes télomères, je te dirai ton âge réel… Nous avons intérêt à mémoriser ce nouveau mot : télomère. Pourquoi ? Parce que, selon les recherches scientifiques des trente dernières années, ces minuscules capuchons de protection qui se trouvent à l'extrémité de nos chromosomes déterminent le rythme de vieillissement de nos cellules avec tous les troubles et maladies qui peuvent lui être associés (voir encadré).

Les allonger
Plus les télomères sont petits, plus ce rythme de vieillissement sera élevé. Mais les découvertes les plus récentes montrent que ces télomères ont la faculté de s'allonger ! Tout dépend de notre capacité à produire de la télomérase, l'enzyme qui fabrique et reconstitue les télomères. On aurait donc tout intérêt à booster cette production, mais comment ? Faudrait-il créer et prescrire de la télomérase de synthèse ou agir sur des mécanismes naturels ?

Télomérase artificielle : danger !
"En réalité, si vous tentez de prolonger votre existence en accroissant artificiellement votre taux de télomérase, vous vous mettez en danger", expliquent Elizabeth Blackburn, biologiste, prix Nobel de médecine 2009 pour la découverte de la télomérase et Elissa Epel, psychologue*.

Cela pourrait tout simplement conduire au cancer. En effet, les cellules cancéreuses savent "pirater" la télomérase pour s'assurer une longévité absolue. Donc tout n'est pas simple au pays des télomères !

Comportements et hygiène de vie
Il vaut donc mieux se tourner vers les méthodes naturelles, d'autant qu'elles ont été abondamment documentées sur le plan scientifique. De nombreux travaux montrent en effet que la production de télomérase est influencée par nos comportements et notre hygiène de vie.

Faire face au stress
Notre attitude face au stress détermine de nombreux paramètres de notre santé psychique et physique. Nos télomères sont atteints par le stress grave et toxique. À l'inverse, tout ce qui peut encourager le stress positif, le "stress de défi" enthousiasmant qui fait sortir de sa zone de confort, est bon pour eux.

La pensée résiliente
Certains modes de pensée nocifs sont à éviter : la répression, la rumination, le vagabondage mental, le pessimisme, l'hostilité cynique (colère et impression qu'on ne peut faire confiance à personne)… Il a été constaté que les télomères sont plus courts avec les pensées négatives.

Alors comment faire ? Elizabeth Blackburn et Elissa Epel conseillent de prendre du recul, d'apprendre à se connaître et d'accroître sa résilience au stress "en donnant du sens à sa vie, en ne faisant qu'une chose à la fois, en pratiquant l'optimisme, la pleine conscience et la compassion envers soi"*.

Des pratiques bienfaisantes
Bien-sûr, cela n'est pas toujours facile à mettre en œuvre ! Heureusement il existe des pratiques qui ont fait leurs preuves en la matière : Qi Gong, Taiji Quan, yoga, méditation de pleine conscience… D'une manière générale, les techniques de relaxation et de ralentissement de la respiration constituent une aide précieuse.

L'activité physique, même modérée, a également une action sur les télomères. "Plusieurs études ont aujourd'hui démontré que les sédentaires ont des télomères plus courts que les personnes qui n'ont ne serait-ce qu'un peu d'activité." Plus les activités sont variées (marche, musculation, vélo…), plus les télomères apprécient.

Ne pas être obsédé par son poids
La longueur des télomères est liée au poids mais indirectement. Ce qui importe réellement serait la santé métabolique. L'excès de graisse au niveau du ventre, quel que soit le poids, "est un signe de problèmes de régulation du glucose ou d'insulinorésistance". C'est donc le ratio taille-hanche qui, s'il est élevé, influe à la hausse sur le risque de raccourcissement des télomères (voir : Le syndrome métabolique, surveiller son bedon). Inutile de donc de s'obnubiler sur le poids et de faire des régimes à répétition. Ces derniers ne peuvent qu'induire l'effet yo-yo qui, lui aussi, raccourcit les télomères (voir : Et si les régimes faisaient grossir ?).

Régime méditerranéen
Les choix alimentaires qui favorisent les télomères sont simples, selon Elizabeth Blackburn et Elissa Epel : "un régime à base d'aliments non transformés, comprenant des légumes frais, des fruits frais et à coque, des céréales, des légumineuses et des oméga-3". On reconnaît là ce que les nutritionnistes appellent le régime méditerranéen qui, malgré son nom, est adaptable dans n'importe quelle région du monde. Les études ont montré que les adeptes de ce type de régime bénéficiaient de télomères plus longs.

Le lien affectif et social
La qualité de vie dans le quartier où l'on vit, notamment le sentiment de confiance et de sécurité, affecte les télomères. Et ce, quel que soit le niveau de revenu et d'éducation de la population.

Cela est vrai également pour le niveau d'exposition au stress dans l'enfance et la qualité relationnelle avec ses proches, en amour et en amitié. "Ceux qui sont mariés ou qui vivent en couple ont des télomères plus longs", surtout quand ce couple s'inscrit dans la durée, dit une étude génétique effectuée sur 20 000 sujets*.

Se protéger de la pollution
Certaines substances chimiques sont liées à des télomères courts : métaux lourds, pesticides, hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)... D'autres sont associées à des télomères trop longs signe de processus cancéreux : dioxines et furanes, arsenic, particules fines, benzène, PCB…

Pour nos enfants et pour l'humanité
On savait depuis longtemps que l'environnement et le mode de vie ont une influence sur la santé. Ce qui est nouveau et impressionnant, c'est que ces éléments sont mesurables sur les télomères de nos chromosomes. Ils nous révèlent "comment prévenir le vieillissement cellulaire prématuré et comment allonger notre période de santé", concluent Elizabeth Blackburn et Elissa Epel. "Ce qui est bon pour nos télomères est aussi bon pour nos enfants, pour ceux qui nous entourent et pour toute l'humanité".

 

Sources :
*L'effet télomère, Elizabeth Blackburn, Elissa Epel, éditions Guy Trédaniel
Wikipédia : Télomère
Inserm : C'est quoi les télomères ?

 En savoir +

Pathologies liées aux télomères courts

Télomère : du grec "telos", fin, et "meros", partie.

L'ADN de chaque chromosome se termine par une zone enveloppée dans un fourreau de protéines protecteur : les télomères. Ils constituent moins d'un dix-millième de l'ADN total de la cellule.

La longueur des télomères diminue en moyenne avec l'âge : chute rapide au début de l'enfance, puis lent déclin ensuite.

Les télomères courts prédisent une mortalité précoce. Ils engendrent un fonctionnement immunitaire ralenti et rendent donc l'organisme plus vulnérable, expliquent Elizabeth Blackburn et Elissa Epel*.
De nombreuses études ont montré le lien qui existe entre le fait d'avoir des télomères courts et le fait de souffrir d'inflammation chronique. Selon les individus, on sait que l'inflammation chronique peut entraîner des "pathologies cardiovasculaires, neurologiques, gingivales, maladie de Crohn, maladie coeliaque, polyarthrite rhumatoïde, asthme, hépatites, cancers et bien d'autres encore".
Le stress majeur, la dépression et l'anxiété sont également associés à des télomères plus courts.

"Les personnes dont les télomères sont les plus longs ont le plus bas taux de mortalité par cancer, pathologies cardiovasculaires et toutes causes confondues"*.

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