La Cour des comptes a publié le 14 janvier dernier un rapport critique sur la filière EPR (réacteur nucléaire dernière génération).
Elle a chiffré l’EPR de Flamanville à hauteur de 23,7 milliards €, pour un coût initialement estimé à 3,2 milliards €. La rentabilité attendue de ce réacteur nucléaire serait inférieure à 2 %, ce qui est jugé "médiocre" par l’institution qui vérifie la bonne gestion de l’argent public. Le chantier a accumulé les déboires et, depuis mai dernier, 48 incidents ont été signalés à l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire).
La Cour des Comptes redoute "un échec du programme EPR 2", le projet du président Emmanuel Macron de construire six nouveaux réacteurs à horizon 2038 : "la filière est loin d’être prête" et le rapport constate "un retard de conception et une absence de devis" pour le programme. Il recommande donc de ne pas prendre de décision d’investissement avant la sécurisation du financement du projet et l’avancement des études de conception détaillée.
D’autant que les projets équivalents à l’international ne sont pas encourageants.
"En Grande-Bretagne, EDF est confronté, sur le chantier de l’EPR de Hinkley Point, à une augmentation considérable des coûts, accompagnée d’un nouveau retard de deux ans."
Les mêmes problèmes de coûts et de retards affectent les EPR d’EDF en Finlande (Olkiluoto) et en Chine.
Source : Vert, Mathilde Picard - 16/01/25