Transition écologique : la Cour des comptes exhorte à agir "en urgence" pour combler "les retards" de la France

Transition écologique : la Cour des comptes exhorte à agir "en urgence" pour combler "les retards" de la France

L’institution estime notamment que "le coût de la transition" écologique est "bien inférieur à celui de l’inaction"…

Le premier rapport annuel de la Cour des comptes consacré à la transition écologique, publié le 16 septembre dernier, chiffre le coût de l’inaction (le statu quo des politiques publiques) à 11,4 points de PIB à l’horizon 2050, contre 7 points "avec la mise en œuvre immédiate de politiques d’atténuation". Il regrette que la préoccupation écologique soit passée au second plan derrière les discussions sur l’endettement du pays. Pierre Moscovici, le premier président de la Cour des comptes, parle même d’une erreur. 

"Plus l’action est différée, plus la facture s’alourdit." 

Les reculs environnementaux s’empilent, notamment dans le domaine de la réduction des émissions de gaz à effet de serre ou de l’adaptation au changement climatique. Une "action urgente" des pouvoirs publics est nécessaire, selon la Cour.

À l’échelle mondiale, le montant des pertes économiques liées aux désastres naturels a plus que quintuplé : de 50 milliards de $ par an dans les années 80 à plus de 270 milliards par an depuis 2000. 
En France, selon France Assureurs, le coût annuel moyen des sinistres climatiques passera à 4,7 milliards € sur la période 2020 à 2050 (près du double des trente dernières années).

La Cour estime que la France doit doubler ses investissements d’ici à cinq ans. Est-ce que l’Etat a les moyens de cofinancer ? 
"Maîtrise budgétaire et transition écologique ne sont pas antinomiques", affirme Pierre Moscovici. Aujourd’hui les investissements privés représentent 80 % des financements. 

La Cour des comptes recommande d’activer plusieurs leviers : la commande publique, la subvention ciblée, la fiscalité écologique, la réglementation ou la réduction des dépenses dommageables (notamment les niches fiscales "brunes" avantageant les énergies fossiles)… Elle met aussi l’accent sur la justice sociale : "Il est crucial de tenir compte des capacités de financement de chacun, en particulier des ménages modestes, souvent confrontés à un reste à charge trop élevé malgré les aides existantes."

 

Source : Libération, Anne-Sophie Lechevallier - 16/09/25

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