Microplastiques, grossesse et placenta : ce que nous savons et ce que nous ignorons encore

Microplastiques, grossesse et placenta : ce que nous savons et ce que nous ignorons encore

Microplastiques, nanoplastiques, ces déchets plastiques microscopiques pourraient, chez la femme enceinte, traverser le placenta…

C’est la conclusion préoccupante d’une étude publiée en 2025, portant sur des recherches menées sur des animaux, des cellules cultivées en laboratoire et des échantillons de tissus humains.

Une fois franchie la barrière placentaire, les microplastiques et les nanoplastiques sont susceptibles de perturber le fonctionnement délicat du système combiné placenta/fœtus de plusieurs façons… Ils pourraient bloquer ou perturber les voies normales utilisées par les cellules pour communiquer, déclencher la mort cellulaire programmée (apoptose) et provoquer un stress oxydatif. Certains plastiques pourrait également perturber le système endocrinien qui contrôle la libération d’hormones essentielles à la croissance et au développement.

La manière avec laquelle ces particules traversent le placenta n’est pas encore intégralement comprise. Des facteurs comme la taille des particules, leur poids et leur charge superficielle (la minuscule charge électrique qu’elles transportent) semblent jouer un rôle, tout comme l’environnement biologique dans lequel elles se déplacent. Différentes études suggèrent que tous les nanoplastiques ne sont pas dangereux, cela dépend de leur taille et de leur spécificité. Néanmoins certains présentent des risques réels pendant la grossesse.

Les expositions nocives pendant cette période (alimentation trop pauvre, toxines, stress ou polluants type microplastiques) peuvent modifier de façon permanente la formation et le fonctionnement des organes du foetus. 

Conséquences : pas de maladie à court terme mais augmentation du risque de développer plus tard des pathologies chroniques (diabète, hypertension artérielle et maladies cardiaques). 

Certains organes ou fonctions peuvent être touchés : réduction de la taille des reins, altération du métabolisme, modifications de la structure des vaisseaux sanguins, perturbation de l’équilibre microbien de l’intestin, ralentissement du rythme cardiaque…

Le cerveau du foetus pourrait également être atteint. Les microplastiques sont susceptibles de s’accumuler dans des régions essentielles à l’apprentissage, à la mémoire et au comportement (cervelet, hippocampe, cortex préfrontal…). À la clé : des dommages oxydatifs, une modification des niveaux de neurotransmetteurs présents (les messagers chimiques du cerveau) et une désactivation de certains gènes nécessaires au développement normal du cerveau.

On a constaté, chez l’animal, une association entre une exposition prénatale aux microplastiques et des comportements de type anxieux, des troubles de l’apprentissage, des schémas anormaux de croissance des cellules nerveuses, un amincissement du tissu cérébral et une perturbation des connexions entre neurones.

Des recherches supplémentaires doivent être menées, notamment pour comprendre comment les microplastiques se déplacent dans l’organisme, dans quelle mesure ils peuvent s’accumuler dans le placenta et dans le fœtus et avec quelle facilité ils peuvent être éliminés.

 

Source : The Conversation, Priya Bhide & Nelima Hossain - 22/09/25

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