Troubles bipolaires, schizophrénie, dépression, troubles neurodéveloppementaux comme l’autisme…
Les travaux de recherche se multiplient pour évaluer l’intérêt des ultrasons en psychiatrie notamment pour améliorer le diagnostic de ces pathologies et leur prise en charge.
Les ondes ultrasonores, qui sont des ondes mécaniques (comme le son qui est composé d’ondes sonores), engendrent des oscillations dans les milieux qu’elles traversent. Non invasives, elles peuvent être exploitées à des fins médicales.
Grâce à des techniques d’imagerie cérébrale qui font appel aux ultrasons, il est désormais possible de visualiser des dysfonctionnements, au niveau du cerveau, associés à certains troubles psychiatriques et neurodéveloppementaux, comme par exemple la dépression.
Les ultrasons sont également explorés pour, à terme, traiter diverses maladies psychiatriques résistantes aux traitements pharmacologiques ou à la psychothérapie :
- des ultrasons focalisés de faible intensité permettraient de moduler spécifiquement l’activité électrique de régions cérébrales, ou de délivrer des molécules thérapeutiques au niveau du cerveau (ultrasons combinés à des microbulles de gaz) sous le contrôle de l’IRM ou par neuro navigation.
- des ultrasons focalisés de haute intensité concentreraient les ondes ultrasonores dans une zone précise du cerveau afin d’induire sa destruction sélective et irréversible par un procédé thermique (ultrasons focalisés de haute intensité) ou mécanique (histotripsie ultrasonore), réduisant ainsi l’activité anormale de cette région (dépression et troubles obsessionnels compulsifs).
- la neuromodulation ultrasonore consisterait à focaliser les ultrasons sur des régions cérébrales impliquées dans des troubles psychiatriques, sans les détruire (dépression, schizophrénie, autisme).
Les ultrasons pourraient également être utilisés pour faciliter la délivrance ciblée de médicaments dans le cerveau. Des études précliniques sont en cours, sur l’animal, pour des maladies psychiatriques telles que l’addiction aux drogues, la dépression ou l’autisme.
Encore en phase de développement, les perspectives offertes par les ultrasons ouvrent un champ d’innovations qui pourrait améliorer considérablement la qualité de vie des personnes atteintes de maladies psychiatriques et de troubles neurodéveloppementaux.
Source : The Conversation, Jean-Michel Escoffre & Thomas Desmidt - 30/08/25