Sommaire

- Chêne pédonculé

- Plus de 1 000 ans

- Boiseries précieuses

- Plante médicinale : écorce, feuilles et glands

- Démangeaisons, dysenterie, fièvres

- Bourgeon de jouvence

- Bons petits soldats

- Force et ancrage, sagesse et hauteur de vue

Il est présent dans tout l’hémisphère nord, des régions froides aux zones tropicales de l’Asie et de l’Amérique. Il en existe de nombreuses variétés (entre 200 et 600), arbres ou arbustes, toutes du genre “Quercus”, certaines à feuilles caduques, d’autres à feuilles persistantes. 
C’est l’arbre le plus répandu en France (40 % des essences) où l’on en trouve huit espèces : chênes vert, liège, kermès, tauzin, sessile, pédonculé, pubescent et chevelu. 
Le chêne est, depuis des millénaires, l’arbre majeur de la civilisation d’Europe Occidentale : arbre de Zeus chez les grecs, axe du monde pour les celtes qui l’associent à Thor, le dieu du tonnerre (voir encadré).

Chêne pédonculé
Celui qu’on rencontre le plus fréquemment est le chêne pédonculé (Quercus robur), tout particulièrement en plaine et dans les vallées alluviales (Rhin, Saône…), jusqu’à 1 500 mètres d’altitude. 
Sa taille se situe entre 25 et 35 mètres et quelques spécimens dépassent 40 mètres. 
La forme de ses feuilles est caractéristique : 4 ou 5 paires de lobes irréguliers et arrondis à leur extrémité. 
Il ne porte des fruits (glands) qu’à partir de 60 ans et seulement tous les deux ou trois ans.

Plus de 1 000 ans
Si on le laisse vivre, le chêne dépasse facilement les 500 ans et, exceptionnellement, jusqu'à plus de 1 000 ans. Le plus vieux en France a 1 300 ans et se situe en Normandie. Il abrite dans son tronc creux deux chapelles dédiées à la Vierge, appropriation chrétienne d’un lieu de culte celte.*

Boiseries précieuses
Il faut 100 à 150 ans pour qu'il atteigne la canopée. Cette lenteur lui permet de produire un bois dense et dur, apprécié pour de nombreux usages, notamment en ébénisterie et en menuiserie : parquets, meubles, madriers, tonneaux… On en a fait des navires de guerre, des boiseries précieuses ou des charpentes de cathédrale.

Plante médicinale : écorce, feuilles et glands
On utilise son écorce comme plante médicinale contre les diarrhées, les hémorragies et les fièvres.
Le tanin provenant des galles de ses feuilles (excroissances dues à un parasite : animal, champignon ou bactérie) est recommandé contre les gerçures et l’eczéma.
Ses glands, rôtis et infusés, servaient autrefois pour lutter contre le rachitisme.
En agriculture biodynamique, il est recommandé d’utiliser l’écorce de chêne pour dynamiser les composts et les purins.*

Démangeaisons, dysenterie, fièvres
Sylvie Verbois, thérapeute, recommande son écorce en cas d’engelures, de gelures, de démangeaisons dans les hémorroïdes. 
Elle utilise ses feuilles dans les états de faiblesse, en cas de dysenterie, de fièvres, dans les affections chroniques du foie et de la rate, dans l’atonie gastrique.
En décoction, il suffit de 5 grammes d’écorce ou d’une poignée de feuilles pour 1 litre d’eau : on porte à ébullition et on laisse bouillir environ 10 minutes.**

Bourgeon de jouvence
Le bourgeon a un effet de stimulation hormonale, efficace sur toute fatigue, surmenage, convalescence, dénutrition légère, fatigue sexuelle, fatigue hormonale, épuisement… Son action tonique est conseillée en cas d’hypotension, de constipation liée à un manque de tonus : c’est un véritable bourgeon de jouvence !
"Le bourgeon de chêne apporte de la force quand on semble en manquer"***, explique Stéphane Boistard, thérapeute.
Ce dernier le recommande notamment en cas de troubles de la personnalité, de perte de repères, comme certaines crises après usage de drogue.

Bons petits soldats
Parmi les 38 fleurs de Bach, l’élixir d’Oak (chêne) aide à relâcher la pression chez les "bons petits soldats", ces personnes qui ont le sens du devoir, qui ne rechigne pas à l’effort et ont même tendance à s’acharner. Les affections associées sont des douleurs dorsales, des lombalgies, des diarrhées.****

Force et ancrage, sagesse et hauteur de vue
On peut s’approcher avec lenteur d’un chêne, entrer en contact avec lui, le dos contre le tronc, les mains derrière les reins, paumes à plat contre l’écorce. On peut alors ressentir l’énergie profonde de l’arbre qui entre en résonance avec le “hara” japonais ou le "Dan Tian" chinois, centre de gravité intérieure situé quatre doigts au-dessous du nombril.
La vibration profonde du chêne pourrait apporter la force et l’ancrage d’où naissent la sagesse et la hauteur de vue.

Sources :
Wikipédia : Chêne
J’identifie les arbres, Philippe Chavanne, éditions Leduc poche
*Au bonheur des arbres Comment ils nous ressourcent et nous font du bien, éditions Terre Vivante
**Les arbres guérisseurs, Sylvie Verbois, éditions Eyrolles
***Gemmothérapie, Les bourgeons au service de la santé, Stéphane Boistard, éditions Terran
****Ma bible des fleurs de Bach et élixirs floraux, Anne-Sophie Luguet & Alix Lefief-Delcourt, éditions Leduc

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Fort comme un chêne

Le mot a une ascendance indo-européenne, “dreu”, qui signifie “solide, ferme comme un arbre”. Ce “dreu” donnera le mot gaulois “druide” puis en anglais “tree”.

Les celtes adorent le chêne comme un arbre sacré, un temple vivant où demeurent les nymphes (dryades et hamadryades). À l’époque, les druides sont des guérisseurs qu’on surnomme les “hommes de chêne” car ils y récoltent le gui qui sert ensuite pour la fabrication de remèdes et de talismans. Jules César prend ombrage de leur trop grande indépendance, il interdit le culte des chênes, les fait abattre et poursuit les prêtres celtes réfractaires au centralisme romain. Le chêne continue néanmoins à être vénéré dans les campagnes jusqu’à l’ère moderne.

Il existe en français de multiples noms propres évoquant le chêne : Chesnay, Duchesne, Duquesne, Quesnel, Quesné, Cassou, Lacassagne, Chassagne, Chassignol…
Être "fort comme un chêne" est une expression courante qui caractérise les personnes solides sur lesquelles on peut s’appuyer.