Elles viennent d'Orient et sont souvent redigérées après un passage aux États-Unis. Les pratiques de méditation se développent aujourd'hui en Occident la plupart du temps dans un contexte laïc avec un objectif de soin ou de développement personnel.
Sommaire
- Effets thérapeutiques et éthique de vie
- Méditations yogiques
- Méditations bouddhistes
- Méditation de pleine conscience
- Méditations en mouvement : Qi Gong
- Plus près des valeurs essentielles de la vie
Le succès de la méditation dure depuis de nombreuses années et gagne aujourd'hui les hôpitaux, les entreprises, les prisons, l'armée, les écoles, l'université... Il existe sans doute une résonance avec la tradition méditative de nombreux courants philosophiques occidentaux et des grandes religions du Livre (voir : Les traditions méditatives de l'Occident).
Il s'agit avant tout d'un art de vivre permettant d'être plus présent, moins agité, moins distrait et mieux outillé pour faire face aux émotions et aux périodes de crises.
Effets thérapeutiques et éthique de vie
Les effets thérapeutiques de la méditation ont été décrits par la science : diminution du stress et de l'anxiété, impact bénéfique sur la dépression, diminution des phénomènes inflammatoires dans l'organisme…*
Il s'agit aussi de développer une éthique de vie et de trouver un chemin pour se libérer de ses conditionnements.
(Voir : Se libérer des conditionnements)
"Méditer peut amener une révolution intérieure"*, affirme Isabelle Célestin-Lhopiteau, psychologue, enseignante en méditation.
Méditations yogiques
Connu principalement en Occident pour ses postures (asanas), le yoga indien est une démarche beaucoup plus large qu'une simple gymnastique et qui peut être assimilée à un chemin de liberté, une voie d'émancipation.
Parmi les "huit membres du yoga" mentionnés dans les textes de référence des yoga sutras de Patanjali, les asanas sont déjà des supports de méditation, au même titre que les exercices de respiration (pranayama).
Le 6e membre, dharana, concerne la concentration : la capacité à diriger toute son attention vers un seul objectif qui peut être, par exemple, la flamme d'une bougie ou la répétition d'un mantra mais aussi une perception sensorielle, une émotion, une pensée...
Le 7e, dhyana, amène au cœur de la méditation contemplative, au calme et au silence intérieur, à la pleine présence… Jusqu'au 8e membre, le samadhi, qui est le plus haut degré de méditation, en union complète avec l'univers.
(Voir : Cette année je commence le yoga, Yogathérapie : prévenir et se soigner avec le yoga et Le yoga au travail)
Méditations bouddhistes
Il existe de nombreuses formes de méditations bouddhistes, reflets d'une pluralité de branches et de courants.
La méditation vipassana est l'une des plus anciennes techniques issues de l'Inde et l'une des plus étudiées par la science. Elle se pratique assis, en silence, avec pour but de pacifier l'esprit et d'atteindre une vision profonde des choses.
"Vipassana veut dire "voir les choses telles qu'elles sont réellement". Et cette méditation consiste à prendre chaque phénomène qui apparaît, physique ou mental, comme objet de méditation et de comprendre la réalité de ces phénomènes"*, explique Isabelle Célestin-Lhopiteau.
La méditation assise ou "zazen" est au centre du zen, une branche japonaise du bouddhisme qui privilégie l'expérience de la simplicité.
"L'esprit du zen s'enracine dans la pratique du zazen et s'incarne aussi dans différentes actions du quotidien." (Voir encadré)
Méditation de pleine conscience
Sous une forme laïque, dépouillée de toute connotation religieuse, des applications directes de ces méditations bouddhistes sont destinées au soin ou à la thérapie. C'est la méditation de pleine conscience de Jon Kabat-Zinn, un scientifique états-unien, avec le MBSR (Mindfulness-Based Cognitive Therapy) et le MBCT (Mindfulness-Based Cognitive Therapy).
(Voir : La méditation de pleine conscience : réduire le stress, Méditation : chemin vers la guérison et Contre la dépression : la méditation)
C'est aussi la méditation de pleine présence développée en France par Fabrice Midal.*
Méditations en mouvement : Qi Gong
Il s'agit ni plus ni moins d'une des branches de la médecine traditionnelle chinoise (voir : Le Qi Gong thérapeutique).
Le terme signifie "travail du souffle (ou de l'énergie)". Le Qi Gong se pratique debout ou assis, en associant des mouvements fluides des bras, des jambes et du tronc avec des exercices respiratoires et méditatifs. L'objectif est de percevoir et de faire circuler harmonieusement l'énergie (Qi) dans le corps.
Cette discipline a fait l'objet en Chine, au Japon, en Australie et aux États-Unis, de nombreuses études scientifiques qui ont démontré son impact positif sur l'asthme, l'hypertension, les effets secondaires des traitements anticancéreux et le sevrage de l'héroïne.*
Il existe plusieurs formes de Qi Gong, plus ou moins statiques ou dynamiques, d'origine taoïste, bouddhiste ou confucianiste, à visée martiale ou médicale.
Plus près des valeurs essentielles de la vie
On peut aussi faire une méditation des activités du quotidien : faire la cuisine, le ménage, la vaisselle, jardiner, se promener… Lorsque l'on mange, se concentrer sur son repas. Lorsqu'on écoute de la musique, écouter vraiment la musique, sans faire autre chose…
Quel que soit la forme choisie, la méditation signe "l'arrivée d'un nouveau monde, plus engagé, plus conscient, plus près des valeurs essentielles de la vie"*, selon Jeanne Siaud-Facchin, psychologue clinicienne.
*Ma bible de la méditation, Isabelle Célestin-Lhopiteau, éditions Leduc
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Méditation zen
Outre la pratique assise du zazen, on peut méditer en marchant (kinhin), en pratiquant les arts martiaux (budo) ou en lisant un "haïku", ce poème de 17 syllabes codifié au 17e siècle.
Pour exemple, ce haïku de Basho :
"Sur la branche morte
Un corbeau est perché
Crépuscule d'automne."*
Certaines écoles zen privilégient la pratique des "koans", ces phrases apparemment absurdes, conçues pour choquer l'esprit et provoquer un éveil chez le méditant.
Exemple : "Quel bruit fait le battement d'une seule main ?"*