Ostéopathie : questions fréquemment posées

Ostéopathie : questions fréquemment posées

Plébiscitée par la Français, l’ostéopathie reste souvent limitée à la prise en charge des douleurs articulaires. Pourtant son champ d’action est beaucoup plus vaste. Parmi les plus fréquemment posées, quelques questions la concernant…

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Sommaire

- C’est quoi ?
- Ça vient d’où ?
- Qui sont les ostéopathes ?
- Quelle différence avec un kiné ou un chiropracteur ?
- Ça sert à qui ?
- Ça soigne quoi ?
- Comment se passe une séance ?
- Comment choisir son praticien ?

C’est la seule pratique complémentaire qui, en France, bénéficie d’un statut, certes bancal mais qui a le mérite d’exister. Elle est sous le contrôle du ministère de la Santé mais n’est pas considérée comme une profession de santé. Pourtant les ostéopathes doivent suivre des formations agréées. Une situation qui génère de nombreuses questions chez les usagers…

C’est quoi ?
Le mot ostéopathie vient du grec “ostéon”, os et “pathos”, affection, souffrance. Selon les ostéopathes, la maladie et le dysfonctionnement physiologique aurait pour origine un système musculo-squelettique désorganisé. Il s’agit donc d’une pratique manuelle reposant sur des manipulations et des mobilisations spécifiques visant à rétablir l’équilibre du système pour “préserver ou améliorer la santé des personnes, à l'exclusion des pathologies organiques qui nécessitent une intervention thérapeutique, médicale, chirurgicale, médicamenteuse ou par agent physique”*, explique Mathieu Masson, ostéopathe DO.

Ça vient d’où ?
L’ostéopathie est née au 19e siècle, sous l’impulsion d’Andrew Taylor Still qui découvre que travailler sur le système musculo-squelettique permet de combattre certaines maladies et d’éviter ainsi au patient les effets indésirables des médicaments.
“Lors de la Seconde Guerre mondiale, les médecins américains réquisitionnés pour partir à la guerre laisserons les ostéopathes assurer l'exercice de la médecine”, raconte Mathieu Masson. “Devant la qualité des prestations effectuées pendant cette période et du fait du cruel manque de médecins au sortir du conflit, beaucoup d'ostéopathes américains resteront dans les hôpitaux ou en libéral à exercer la médecine.”
Depuis 1974, le diplôme d’ostéopathe DO est reconnu aux États-Unis comme équivalent à celui de médecin.

Qui sont les ostéopathes ?
Ce sont majoritairement des hommes (55 %), plutôt jeunes : en 2022, plus d’un ostéopathe sur trois avait moins de 35 ans et plus de deux sur trois avaient moins de 45 ans. 64 % d’entre eux sont des ostéopathes “exclusifs”, ce qui veut dire qu’ils n’ont pas reçu une formation initiale médicale ou paramédicale. Parmi les ostéopathes “non exclusifs”, on trouve 29 % de kinésithérapeutes, 5 % de médecins et 2 % d’infirmiers, pédicures-podologues, psychométriciens ou autres.*

Quelle différence avec un kiné ou un chiropracteur ?
Tous ces professionnels travaillent sur le corps avec les mains. Et les motifs de consultation de leurs patients peuvent être similaires. Ils ont tous reçu une formation de durée équivalente (5 ans). Le kinésithérapeute est titulaire d’un diplôme d’État. L’ostéopathe et le chiropracteur n’obtiennent pas de diplôme d’État mais doivent effectuer leur cursus dans des écoles agréées.
Le kinésithérapeute intervient dans une visée thérapeutique suite à une prescription médicale, essentiellement dans une démarche de rééducation.
Le chiropracteur intervient principalement pour des troubles du système neuro musculo-squelettique. Il travaille essentiellement sur la colonne vertébrale en procédant à des manipulations, dans le but d'agir sur les articulations, les muscles, les ligaments et le système nerveux sympathique.
“L’approche ostéopathique est plus globale que la chiropraxie en ce sens qu'elle s'intéresse à toutes les articulations, y compris la colonne vertébrale, mais aussi au système digestif et au système gynécologique et urinaire”*, affirme Valérie Touati, ostéopathe DO et hypnothérapeute.

Ça sert à qui ?
“Chaque personne, quel que soit son âge, peut consulter pour des motifs plus ou moins spécifiques”*, explique Emmanuelle Dahan-Zeintoun, ostéopathe DFO. Des nourrissons (coliques ou constipation, reflux gastriques…) au seniors (douleurs diverses), en passant par les adolescents (prévention de la scoliose, pose d’appareil dentaire), les femmes enceintes (retournement du foetus) ou les malades chroniques… Tout le monde est concerné par l’ostéopathie (même les animaux).

Ça soigne quoi ?
Les consultations sont principalement liées à des problèmes articulaires (dos, genou, épaule, mâchoire, cheville) ou post-traumatiques. Mais les domaines d’intervention sont en réalité beaucoup plus larges : troubles digestifs, maux de tête, pathologies ORL chroniques (sinusites, otites), vertiges, stress, insomnies, travail des adhérences cicatricielles… Certains patients consultent de manière préventive.

Comment se passe une séance ?
Après un entretien initial, destiné notamment à juger de la pertinence d’une prise en charge ostéopathique, le praticien procède à une observation globale du patient puis effectue des tests spécifiques permettant d'exclure certaines pathologies, d’évaluer la mobilité du patient et de mesurer sa tonicité. Une fois posé le diagnostic, l’ostéopathe utilise un certain nombre de techniques : manipulations tissulaires sur les fascias, techniques structurelles sur les articulations et les muscles, techniques viscérales pour les organes, techniques de haute vélocité basse amplitude (HVBA) ou “cracking”…
“Les techniques utilisées dépendent naturellement de la situation du patient mais elles varient également d'un ostéopathe à l'autre, car chaque professionnel est différent”*, précise Emmanuelle Dahan-Zeintoun.
À la fin de la séance, des tests viennent évaluer les changements de la posture. Puis le praticien conclut avec un moment d’échange, de conseils et de recommandations (étirements, conseils posturaux, mouvements à éviter, exercices de respiration, conseils en matière d’alimentation…).

Comment choisir son praticien ?
Le seul critère objectif est celui lié à la formation (voir encadré). C’est particulièrement vrai pour les praticiens formés avant le cadre règlementaire qui s’est mis en place à partir de 2002, puis modifié en 2014 pour ce qui concerne la formation. On peut aussi faire confiance au bouche à oreilles et à sa propre subjectivité, notamment quant à la qualité de la relation thérapeutique.

*Les 20 grandes questions pour comprendre l’ostéopathie, Véronique Suissa, Serge Guérin, Philippe Denormandie, éditions Michalon

En savoir +

Se repérer parmi les différents profils d’ostéopathes

L’ostéopathe DO (diplôme d’ostéopathie) a suivi une formation agréée sur 5 ans.

L’ostéopathe DNO (diplôme national d’ostéopathie) a suivi une formation agréée sur 3 ans.

L’ostéopathe TNO (titre national d’ostéopathie) a suivi une formation reconnue par le ministère de la Santé, sur 6 ans.

L’ostéopathe DO TO (diplôme d’ostéopathie et titre d’ostéopathie) a été formé avant 2015 à une époque où les formations étaient inégales et hétérogènes.

L’ostéopathe DU (diplôme universitaire) est un médecin ayant reçu une formation complémentaire d’une durée plus courte.

Un ostéopathe peut être ou non DO MROF, c’est à dire membre du registre des ostéopathes de France qui recense les praticiens issus d’écoles agréées.

Il peut être appartenir ou non au SFDO, les Syndicat français des ostéopathes.

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