Rentrée scolaire : nouvelle école, nouveaux amis

Rentrée scolaire : nouvelle école, nouveaux amis

Qu’ils changent de cycle scolaire ou déménagent, de nombreux enfants font leur rentrée dans une nouvelle école. Entre la tristesse de quitter leurs amis, la perte de leurs repères, et l’appréhension face à l’inconnu, la présence des parents est primordiale.

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Sommaire

- Changer d’école après un déménagement

- Entrer au collège ou au lycée

- L’aider avant la rentrée

- L’aider après la rentrée

- Quand s’inquiéter ?

L’école n’est pas simplement une institution où l’on acquiert de la connaissance : c’est aussi un lieu où se créent des interactions entre les enfants, des liens sociaux qui permettent de se construire. En changeant d'établissement scolaire, la rupture avec un groupe d’amis peut perturber ces jeunes pour qui l’amitié est un repère.

Changer d’école après un déménagement
Plusieurs raisons peuvent entraîner un changement d’école. Lorsqu’il s’agit d’un déménagement, mieux vaut privilégier la rentrée de septembre : l’enfant a ainsi plus de chance de ne pas être le seul "nouveau" et de se rapprocher des personnes dans sa situation sans trop attirer l’attention.
Les parents doivent lui expliquer les raisons de ce déménagement pour mieux lui faire accepter la situation.

Ce fut le cas quatre fois pour Samantha, 26 ans, qui se souvient : "Cela faisait suite aux mutations professionnelles de mon père. Mes parents se renseignaient notamment sur les activités extrascolaires que je pouvais faire pour m’aider à positiver et multiplier les occasions de rencontrer des gens de mon âge".

Entrer au collège ou au lycée
Il peut arriver qu'un élève change d'établissement pour prendre un nouveau départ après des difficultés dans une école. Mais la plupart du temps les enfants vivent ce changement en entrant au collège ou au lycée.

Beaucoup s’interrogent : "Vais-je être accepté ? Vais-je me faire des amis ?"
Le psychologue Jean-Luc Aubert* confirme que "pendant l’enfance, les enfants sont surtout dans le partage de jeux, tandis qu’à l’adolescence, on a toujours un bon copain ou une bonne copine avec lequel on partage les joies et les peines, et qui a un rôle rassurant. En être séparé, c’est perdre ses repères et cela génère de l’anxiété."
Samantha constate qu’elle a davantage appréhendé son entrée au collège que son changement d’école en milieu de primaire. "À 8 ans, jouer à la récréation permet une intégration plus rapide et plus simple. En arrivant dans mon collège, je ne connaissais personne mais comme tout le monde était dans le même cas, des liens se sont créés assez facilement."

L’aider avant la rentrée
Pour accompagner leur enfant, certains parents organisent une fête de départ avec les amis de leur progéniture, signifiant ainsi qu’ils comprennent leur importance. Il n'est pas inutile de rappeler qu’une amitié ne s’arrête pas avec un départ et qu'on peut garder contact malgré la distance.

Avant la rentrée, on peut aussi visiter la nouvelle école, surtout avec les plus jeunes, pour les familiariser avec leur environnement.
"Cela permet de concrétiser le changement, de le matérialiser", souligne Jean-Luc Aubert. "L’enfant n’ayant pas de capacité de projection ou d’abstraction, il ne parviendra pas à agir seul sur son anxiété. Le parent doit l’accompagner en le rassurant et en mettant des mots sur ses appréhensions."

L’aider après la rentrée
L’écoute et le dialogue sont la clé du problème : c'est vrai à tous les âges, particulièrement pour l'adolescent. "Sans pour autant lui demander tous les jours s’ils s’est fait des amis et s’il va bien !", prévient Jean-Luc Aubert.

En changeant de classe entre la 4ème et la 3ème, Samantha a connu des difficultés d’intégration et le soutien de ses parents a été essentiel. "Ils n’ont pas relativisé ma souffrance, n’ont pas essayé de me dire que ce serait facile… ils m’écoutaient. Dans ma nouvelle école, les élèves se connaissaient déjà et étaient très soudés. C’était à moi de ne pas rester dans mon coin, d’aller vers eux…" Au bout de quelques mois, sentant toujours son malaise, ses parents l’ont emmenée passer des vacances auprès de ses anciens amis. "C’était bien. Mais j’ai réalisé alors qu’ils avaient continué leur vie et que moi j’avais commencé à en construire une nouvelle ailleurs."

Quand s’inquiéter ?
Certains enfants acceptent très mal la situation et développent des réactions somatiques. Manque d’appétit, incontinence, sommeil perturbé, maux de ventre ou de tête peuvent se mêler à des troubles de l’humeur comme l’hyperactivité, la tristesse, la colère, le stress.
"Un seul symptôme sur une courte durée n’est pas inquiétant. Par contre, lorsqu’il se répète et se cumule avec d’autres, il faut agir", souligne Jean-Luc Aubert. "Au-delà d’un mois, on peut aller voir l’enseignant pour savoir comment l’enfant se comporte à l’école. Une consultation psychologique peut, dans certains cas, être envisagée."

Malgré l’écoute et l’accompagnement des parents, certains enfants connaîtront plus de difficultés que d’autres à nouer des amitiés.
"Dans tous les cas c’est normal qu’un changement d’école soit déstabilisant." Il ne faut donc pas s’alarmer dans les premières semaines et laisser l’enfant prendre ses marques.

 

*Auteur de Une petite psychologie de l'élève, éditions Dunod et Comprendre l’enfant, comprendre l’élève, éditions Nathan.

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Le rôle de l’école

Face au mal-être des élèves effectuant leur rentrée scolaire dans une nouvelle école, les professeurs ont un rôle à jouer.

Dès la rentrée, on peut les rencontrer pour évoquer l’angoisse de l’enfant et s’assurer qu'ils seront attentifs à son intégration.

"Souvent, lors de la constitution des classes de sixième et seconde, on s'arrange pour que plusieurs élèves issus du même établissement soient réunis. Dans certains collèges, il est même possible à l'élève de choisir avec qui il veut être !", témoigne Sami, professeur d’histoire-géographie dans le sud de la France. Pour ceux qui ont davantage de difficultés à s’intégrer, "des professeurs organisent des stages ou des activités sportives. Les sorties culturelles sont un moyen pour eux de mieux se connaître", souligne Sami. "Je ne cherche pas à ce que mes élèves se fassent des amis mais à ce que le groupe fonctionne en communauté de vie."

Les parents ne doivent pas hésiter à dialoguer avec le professeur principal ou se rapprocher d’une association de parents d’élèves pour échanger et être soutenus.

Vie Saine et Zen