Le traumatisme du déménagement

Le traumatisme du déménagement

Installation en couple, premier achat, bébé en route… Ou chômage, divorce, dettes… Qu’ils soient liés à des événements positifs ou négatifs, les déménagements marquent toujours une étape importante dans une vie. Les chamboulements qu’ils créent ne doivent pas être sous-estimés.

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Sommaire

- Une séparation
- Perte de tous nos repères
- Reconstruire un réseau
- Moteur de la décision
- Quelques conseils pour déménager sereinement
- Faire des repérages
- Un nouveau départ

Et voilà, nous sommes dans notre nouveau chez nous, LE logement parfait que nous avons cherché avec assiduité pendant des semaines. Le dernier carton déballé, on se rend compte que l'épreuve a été plus rude que prévu…

Une séparation
Notre maison est aussi bien un refuge qu’un prolongement de nous-mêmes. La quitter est une séparation… Éprouver de la tristesse est donc naturel.
"La tristesse est l’émotion déclenchée par la perte, toute perte : un être cher, un espoir, un lieu…", précise la psychologue Isabelle Filliozat. "Elle effectue un travail d’intégration et de réparation qui permet l’acceptation de la réalité."

Lorsqu’on déménage, on ne quitte pas seulement un lieu qui nous est cher mais aussi des voisins, des amis, un travail. Ces pertes peuvent faire écho à des blessures du passé non gérées (deuil, divorce des parents, rupture amoureuse…).
"Certains éléments de la situation que nous vivons dans l’instant nous ramènent, de façon tout à fait inconsciente, à notre passé, comme si nous étions tirés en arrière par un puissant élastique", ajoute Jean-Yves Arrivé, psychologue.

Isabelle Filiozat conseille : "mettez des mots, identifiez l’émotion et repérez son origine au-delà du déclencheur".

Perte de tous nos repères
"L’homme vit d’habitudes", rappelle Charly Cungi, psychiatre.
Et un déménagement bouleverse intégralement notre quotidien. Habitation, quartier, amis, commerces, environnement, bruits familiers… On laisse derrière nous tous nos repères.

"Généralement les difficultés apparaissent après trois ou quatre mois. Elles naissent du sentiment d’isolement qui vient de cette perte de repères mais aussi et surtout de la disparition de notre réseau social."

Reconstruire un réseau
Et oui ! Adulte, nouer de nouvelles relations n’est généralement pas une mince affaire !
"On a tendance à attendre que les gens viennent nous chercher. Mais nos voisins ou nos nouveaux collègues sont pris dans un quotidien qui ne leurs permettent pas forcement d’être disponibles pour nous. Il ne faut donc pas avoir peur de surmonter notre réticence à aller vers les autres", conseille l’expert.

Clubs, associations, investissements dans la vie du quartier… Habiter les lieux à proprement parler nous aide autant à nous faire de nouvelles connaissances qu’à prendre de nouveaux repères.

Moteur de la décision
"Un déménagement n’est pas plus stressant que n’importe quel changement", rassure Charly Cungi.
Mais comme tout changement, il est mieux vécu lorsqu’on est moteur de la décision. Lorsque il est subi et se fait dans l’urgence, il peut rapidement devenir un chemin de croix et provoquer un vrai traumatisme.
Les cartons, les déménageurs, l’administration… En plus des multiples besognes, de la perte de repères, on doit faire face à la situation douloureuse génératrice de ce départ du lieu aimé (décès, licenciement, expulsion…).

Quelques conseils pour déménager sereinement
Dans tous les cas, le fait de planifier évite de faire exploser le baromètre du stress.

- Faire les cartons à l’avance : une semaine pour les objets personnels et un mois pour les placards et les pièces les moins fréquentées (chambre d’amis, grenier, cave…). Un tri fait dans le calme diminuera les risques de casse, de perte ou de nostalgie le jour J.

- Comme toujours dans les coups durs, ne pas hésiter à appeler ses amis à la rescousse ! En plus d’aider à porter le frigo ou démonter l’encombrante armoire, leurs rires au milieu des cartons rendront la situation plus agréable.

- Pressés ou allergiques aux boîtes, faire appel aux professionnels. Avec leurs formules tout compris : du démontage des meubles au remplissage des placards du nouveau logis, on ne s’occupe de rien. Mais bien sûr, la sérénité a un prix !

Faire des repérages
Pour écarter la déprime post installation, il ne faut pas se focaliser uniquement sur le déménagement. Selon Charly Cungi, "il faut se rendre régulièrement dans son futur quartier afin de repérer les commerces, les écoles… Cela aide à se projeter dans sa nouvelle vie, imaginer quel sera notre quotidien dans ces nouveaux lieux."

Un nouveau départ
Perte de notre cocon, de notre cercle d’amis, de nos marques… Le déménagement n’est pas uniquement synonyme de séparation. C’est aussi l’occasion d’un nouveau départ ! Un pas vers de nouvelles rencontres…

 

Sources :
Savoir gérer son stress, Charly Cungi, Retz Éditions
Que se passe t-il en moi ? Mieux vivre ses émotions au quotidien, Isabelle Filliozat, éditions Lattes
Savoir Vivre ses émotions, Jean-Yves Arrivé, Retz Éditions
Émois en moi, Se réconcilier avec ses émotions, Dominique Chapot, Seuil
Mieux comprendre votre enfant, Harry Ifergan, éditions Marabout
*Étude Opinion Way /Avendrealouer.fr - Mai 2010

 En savoir +

Bien préparer les enfants

Un déménagement est aussi un bouleversement pour les enfants. Il est important de bien les y préparer.

- Leur faire visiter la nouvelle maison, la chambre, le quartier, l’école en insistant sur les choses qui ne changeront pas et, si leur âge le permet, les associer à l’emballage des cartons.
- Les faire participer aux préparatifs permet par exemple de se projeter dans ce départ ou encore de parler du déménagement. Ecouter leurs craintes à ce sujet…
- Verbaliser les émotions gommera bien des difficultés.
- Lors de l’aménagement, installer leur chambre en priorité, ils retrouveront leurs marques plus rapidement.

Faites confiance aux enfants, ils ont une grande capacité d’adaptation. Si vous vivez vous-même ce déménagement sereinement, vos bouts de chou se feront aussi rapidement au changement.

30 %
des Français
comptent déménager
à court ou moyen terme*

4,6 fois
le nombre moyen
de déménagements
dans la vie d’un Français*

64 %
des Français
se disent attachés à leur logement
et auraient dû mal à le quitter*

Vie Saine et Zen