Il est possible d'interroger un certain nombre d'automatismes qui ont été imprimé en nous par notre éducation ou par la société. Nous avons à y gagner plus de sagesse, plus de bien-être et plus de liberté.
Sommaire
- Des postulats jamais interrogés
- Deux sortes de conditionnements
- Questionner nos conditionnements
- Passer de l'avoir à l'être
- Accepter, améliorer ou s'en passer
- Une quête héroïque
Que ce soit par le contact corporel, le langage, l'alimentation, les coutumes, l'exposition ou non à certains polluants, l'éducation des parents, l'école etc., les empreintes de la culture et de la société sur nos comportements et sur notre santé sont multiples.
"Considérons-le comme une évidence : l'environnement détermine une large part de la physiologie et de la personnalité"*, affirme André Charbonnier, coach et responsable de formation.
Des postulats jamais interrogés
Nous sommes donc conditionnés par toute une série d'habitudes, selon un programme qui a été inscrit de manière invisible en nous, souvent à notre insu, et qui va déterminer nos pensées, nos paroles ou nos actions futures.
"Le terme "conditionnement" s'applique, en psychologie scientifique, à des mécanismes d'acquisition des comportements à la faveur de certaines relations précises entre les réactions de l'organisme et les stimulations du milieu", selon l'Encyclopédie Universalis.
Beaucoup de ces conditionnements deviennent, pour la plupart d'entre nous, des postulats qui ne sont jamais remis en cause, jamais interrogés. C'est le cas de certains symboles, par exemple, qui déclenchent des représentations immédiates automatiques : l'image du lion induit la notion de force et de grandeur, celle du carré représente la rigueur, la couleur rouge est associé à la colère ou à l'interdiction, le drapeau national inspire le sentiment patriotique.
Deux sortes de conditionnements
On peut distinguer deux grandes familles de conditionnements. La première est issue du milieu familial, social, scolaire ou religieux. La seconde est conçue intentionnellement par des personnes, des groupes ou des systèmes qui cherchent intentionnellement à orienter nos comportements (comme dans la publicité ou les jeux vidéo).
Dans tous les cas, la peur joue un rôle déterminant : peur de manquer, d'aimer, de nous affirmer, de perdre nos biens, peur de l'eau, du noir, du vide, des araignées… Voire la peur de la peur.
Questionner nos conditionnements
Pour éviter que notre vie nous échappe, préserver notre santé physique et psychique, retrouver notre libre-arbitre, devenir moins manipulables, moins fragiles et moins aveugles à notre vraie nature, nous avons donc fortement intérêt à remettre en cause nos conditionnements (voir encadré).
Un certain nombre de personnalités inspirantes l'ont fait avant nous.
"On pense à Rosa Parks, mère du mouvement des droits civiques aux États-Unis, devenu célèbre lorsqu'elle a refusé de céder sa place à un passager blanc dans l'autobus. Soichiro Honda a révolutionné l'automobile japonaise après avoir été ostracisé par le monde des affaires japonais parce qu'il se rebellait contre la norme"*, évoque André Charbonnier, à titre d'exemples.
Passer de l'avoir à l'être
Sera-t-on capable, par exemple, de passer de l'avoir à l'être ? Dégagés de leur dimension symbolique, l'envie de luxe, les attributs de la réussite et de la puissance sociale deviennent dérisoires.
"La légèreté et le rire retrouvent leur juste place."*
La démarche requiert un certain investissement, nécessite de l'attention et de la volonté. Mais à la clé, il y a des chances de récolter plus de bien-être et de liberté.
Accepter, améliorer ou s'en passer
André Charbonnier propose donc de passer en mode "interrogation critique" en se posant, à chaque fois qu'on veut remettre en cause ses automatismes, les questions : "est-ce que c'est vrai ?", "comment puis-je savoir ?", "que se passerait-il si je croyais le contraire" et "qui serais-je sans cette pensée ?".
Une fois devenu conscient d'un conditionnement, on peut alors se poser la triple question : est-ce que je souhaite l'accepter, le modifier en l'améliorant ou m'en passer ?
Si l'on ne choisit aucune des solutions, on s'installe dans la plainte.
"Des trois, la solution la plus difficile à gérer est "améliorer"."* Néanmoins, André Charbonnier conseille d'explorer cette voie avant d'opter pour l'une des deux autres.
Une quête héroïque
À la manière des scénarios de fiction ou des grands récits mythologiques, il décrit le voyage du déconditionnement comme une quête qui se déroule en trois temps.
Dans un premier temps, les héros que nous sommes vivent prisonniers de leurs conditionnements, dans une routine quotidienne ordinaire où un élément déclencheur et/ou la rencontre d'un mentor va provoquer un basculement (rien ne sera plus comme avant).
Dans un deuxième temps, nous voilà confrontés à des obstacles apparemment insurmontables. Et grâce à un certain nombre d'alliés (amis ou guides), nous finirons par accéder au trésor qui est ici virtuel : un accroissement de sagesse et de sérénité.
Dans un troisième temps, il nous est possible de revenir dans le monde ordinaire, en plein conscience, sans dépendre de ses règles et sans peur, selon le principe : "sois dans le monde sans être du monde".
"Attention, le déconditionnement est contagieux !"*, conclut André Charbonnier.
Sources :
*Obligés, André Charbonnier, éditions Lumière
Wikipédia : Conditionnement (psychologie)
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Quelques exemples de conditionnements à interroger
Maman = amour et papa = sécurité
L'une des créations principales de notre mental s'est formée dès l'enfance pour conserver l'illusion de l'amour et de la sécurité, selon André Charbonnier. Elle est inscrite au plus profond de nous depuis la naissance : maman = amour et papa = sécurité.
Par la suite, toutes les attitudes de nos parents qui se situent en dehors de ce postulat vont donc entraîner chez nous une acrobatie intérieure, un tour de passe-passe visant à nous rendre responsables de la situation. Ce qui va nous conduire à la conclusion que nous sommes nuls, moches, stupides et que nous méritons les évènements désagréables que nous vivons.
"Chaque fois que nous avons manqué d'amour et/ou de sécurité, nous nous sommes accusés de ce que nous avons subi."*
Choix du partenaire amoureux
Nous pensons avoir choisi notre partenaire amoureux. Pourtant les psychologues nous assurent que cela n'est vrai qu'à 5 %, le reste venant de nos conditionnements socio-culturels et des empreintes reçues de nos parents ou de notre généalogie.
Surconsommation d'aliments toxiques
En matière alimentaire, les conditionnements sont particulièrement forts. Nous avons été programmés à aimer des aliments surchargés d'acidité, à surconsommer le sucre, les viandes, les aliments ultra-transformés.
"Nous sommes inconscients de l'emprise de nos conditionnements alimentaires car le glissement d'une alimentation appropriée à une nourriture majoritairement toxique s'est réalisé progressivement"*, précise André Charbonnier.
Éviter les médicaments
Une fois supprimés les comportements alimentaires aberrants, on devient prêt à devenir acteur de sa santé. Il s'agit de limiter au maximum la prise de médicaments en profitant des bénéfices de l'homéostasie, l'équilibre physiologique qui, grâce à la mise en mouvement de mécanismes réparateurs, permet au corps de se guérir lui-même.