Environ 3,5 millions de séjours hospitaliers n’ont pas pu être réalisés depuis la pandémie de covid, entre 2019 et fin 2023…
C’est le verdict d’une étude publiée le 18 mars dernier et réalisée par la FHF (Fédération hospitalière de France, une association qui réunit les hôpitaux publics). Le niveau d’activité des établissements de santé a globalement retrouvé l’an dernier le niveau observé en 2019 mais insuffisamment pour les soins les plus lourds. Ces disparités sont préoccupantes et "devraient interroger les pouvoirs publics" car elles pourraient avoir "des conséquences durables sur l’état de santé de la population".
En médecine, la FHF observe, par rapport à l’activité de 2019, un "sous-recours" sur les prises en charge digestives (-11 %), la cardiologie (-13 %), le système nerveux (-11 %), la rhumatologie (-12 %), les greffes (-7 %). Ce déficit se concentre quasi exclusivement sur les patients de plus de 45 ans, avec des risques à la clé, notamment des "retards pris sur la détection de certains cancers".
En cause : des tensions persistantes sur les capacités hospitalières (manque de soignants, fermeture de lits) et la hausse du renoncement aux soins. En effet, selon un sondage Ipsos, 63 % des Français ont renoncé à au moins un acte de soins ces 5 dernières années, dans 53 % des cas en raison des délais pour obtenir un rendez-vous et dans 42 % des cas pour des difficultés financières. Le temps d’attente pour obtenir un rendez-vous a presque doublé en cinq ans sur la majorité des spécialités.
Source : Huffington Post, AFP - 18/03/24