Notre microbiote intestinal, cible collatérale des pesticides : focus sur les effets du chlorpyrifos

Notre microbiote intestinal, cible collatérale des pesticides : focus sur les effets du chlorpyrifos

L’impact environnemental des produits phytosanitaires se révèle préoccupant pour la santé publique.

Plusieurs études scientifiques semblent prouver le rôle de l’exposition aux pesticides dans la survenue de maladies humaines comme les cancers, la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, l’autisme, les malformations congénitales et l’infertilité. L’exposition chronique à un mélange de résidus de pesticides devient aujourd’hui un enjeu sanitaire de premier plan, d’autant plus important quand cette exposition a lieu durant la période périnatale.

Parmi les produits incriminés, on trouve bien-sûr le glyphosate mais aussi le chlorpyrifos, un insecticide interdit en France depuis 2020 et qu’on trouve encore dans les sols de notre pays. Que sait-on de ses effets sur la santé ? Des recherches sont en cours concernant les pesticides organophoshporés en général et le chlorpyrifos en particulier. Certains travaux ont révélé des résultats préoccupants quant à l’impact de ce dernier sur le microbiote intestinal dont on connaît l’implication, en cas de déséquilibre, sur des pathologies comme l’obésité, le diabète de type 2 et le cancer du côlon. Or des études récentes ont montré, au contact du chlorpyrifos, une diminution des populations de certaines bactéries bénéfiques et une augmentation d’espèces potentiellement pathogènes, chez la mère et la descendance. Conséquence : un perturbation du profil lipidique et un lien avec la survenue de l’obésité et du diabète de type 2. Le chlorpyrifos agit non seulement directement sur le système nerveux mais aussi sur l’environnement microbien de l’intestin. Il pourrait perturber la communication au sein de l’axe microbiote-intestin-cerveau et avoir des effets sur plusieurs organes du corps.

Dans ce contexte, il serait intéressant de protéger notre microbiote intestinal grâce aux prébiotiques, ces éléments nutritifs qui ont la capacité de favoriser la croissance des "bonnes bactéries" (probiotiques). Les prébiotiques peuvent être apportés par l’alimentation (fruits, légumes, céréales et produits laitiers), ainsi que les probiotiques (par exemple avec les yaourts). Par ailleurs, d’une manière générale, favoriser les aliments bio permet de réduire l’exposition aux pesticides.
En outre, une supplémentation en probiotiques et prébiotiques (notamment en inuline) est considérée comme une approche prometteuse pour atténuer les effets négatifs des contaminants alimentaires. 

 

Source : The Conversation, Marie Abou Diwan, Hafida Khorsi, Pietra Candela - 15/01/24

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