Le Kalari : un art martial qui relaxe

Le Kalari : un art martial qui relaxe

Considéré comme le père de tous les arts martiaux, le Kalaripayatt ou Kalari a des adeptes en France. Si ces derniers sont venus au départ chercher un moyen de se défouler, ils rencontrent dans cette pratique esthétisme et spiritualité.

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Sommaire

- Une séance tonique…
- … Adaptée au public occidental
- Un bien-être physique et spirituel
- Une sorte de méditation en mouvement
- Où pratiquer

Postures inspirées du yoga, enchaînements chorégraphiques, attaques martiales : le Kalaripayatt, communément appelée en France "Kalari", a de multiples facettes.

Une séance tonique…
Pieds nus et vêtus d’un simple survêtement, les pratiquants français du Kalaripayatt commencent leur séance par un échauffement. Ils alternent des séquences de respiration pour ouvrir l’énergie et favoriser la concentration, des séquences d’assouplissement, et des déplacements au ras du sol en postures animales inspirées du serpent ou du rat pour renforcer la souplesse du dos.
Suivent des exercices de lancés de jambes en traversant la salle, "un peu comme des battements de danse, pour assouplir les ischio-jambiers" explique Jérôme Froment, enseignant en Kalaripayatt.
Dans son cours, il propose ensuite des "meypayatt", c’est-à-dire des enchaînements corporels rapides en posture animale pour stimuler notamment le système cardio-vasculaire.

"Je travaille d’après le style du sud. Pour favoriser le sens de l’orientation et la concentration, mes étudiants effectuent des mouvements avec des attaques martiales dans les 4 directions de l’espace de la salle." Une salutation vient clôturer la séance, "comme une ode à la nature et au respect de la vie dans son ensemble."

… Adaptée au public occidental
Jérôme Froment a constaté qu’il était moins facile pour un occidental que pour un oriental de lâcher prise. Pour diffuser cette pratique en France, il a donc choisi de l’adapter à son public.

"Si l'étudiant indien est malléable, discipliné et culturellement moins soumis aux soubresauts de son mental, l'occidental doit oublier sa journée de travail et ses projets du lendemain pour se concentrer, assimiler, mémoriser... Il vient chercher du bien-être et j'essaie de prendre en compte sa psychologie."

Un bien-être physique et spirituel
Les bienfaits du Kalaripayatt sur le corps sont nombreux. En sollicitant les muscles en profondeur, il les étire et allonge la silhouette Il permet également d'exercer sa respiration, d'améliorer sa souplesse, de travailler son endurance et sa concentration.

"J’ai ressenti dès les premiers cours un regain d’énergie dans ma vie de tous les jours", remarque Thibault, l’un des élèves de Jérôme Froment. "Mon endurance et mon tonus général sont accrus."
"Vous acquérez également une précision physique dans vos mouvements, que cela concerne le déplacement dans l'espace, un placement de main ou la manipulation du bâton", ajoute Karine.
Sophie a également très rapidement ressenti des bienfaits : "le corps s'affine, gagne en souplesse, en équilibre et en force. La pratique régulière agit comme une thérapie, cela m'aide beaucoup à me recentrer face aux stress de la vie quotidienne. Je me sens plus sereine et en harmonie avec moi même."

Une sorte de méditation en mouvement
La partie spirituelle n’est en effet pas négligée puisque la pratique vise à atteindre une forme de relaxation, d’être dans l’instant présent, de prendre confiance en soi.
"Humilité, patience, respect face à l’enseignement… Ce travail sur soi fait partie intégrante de la spiritualité véhiculée par le Kalaripayatt", précise Jérôme Froment, qui évoque aussi une spiritualité énergétique : "cet art martial nous connecte à la terre à travers, par exemple, des postures pieds et paumes ouverts. À ce moment-là, nous sommes reliés à l’univers pour en absorber l’énergie et la faire circuler.

Karine note que "l'insistance portée sur l'ancrage au sol, la concentration et le recueillement nous attache à la terre, à nos sensations physiques, à l'instant et crée une bulle de sérénité. C’est une sorte de méditation en mouvement."

D'après Jérôme Froment, le Kalaripayatt pourrait aussi soigner ! Les points vitaux étudiés pour cet art martial, associés à des remèdes à base de plantes et des massages, forment la médecine Kalari, exercée principalement dans les villages indiens et se concentrant sur l’orthopédie.

Où pratiquer
Il n’existe pas de fédération française de Kalaripayatt ni de diplôme d’état reconnu en France. Un certificat de Gurukkal (maître) validant le niveau d’aptitude est remis à l'étudiant en Kalaripayatt en fin de session par son professeur. La tradition indienne étant orale, c'est ce dernier qui donne son aval lorsqu’il sent que son étudiant est prêt.

 

Sites utiles :
Indeaparis.com : Les cours de Kalaripayatt en France
Le site de Jérôme Froment

 En savoir +

Basé sur l'imitation des animaux

Le Kalaripayatt est né en Inde, dans la région du Kerala. Si son ancienneté est incertaine, "les chercheurs disposent néanmoins de témoignages sur feuilles de palme remontant au 2e siècle avant J.C.", explique Jérôme Froment. Basé sur l’imitation du comportement des animaux comme l’éléphant, le serpent, le paon ou encore le poisson, "cet art martial de self-défense permet d’exploser dans l’espace, de faire ressortir un côté animal et guerrier."

On compte 4 niveaux dans la pratique du Kalaripayatt :
- meythari : la pratique pour maîtriser l'équilibre, travailler la concentration, développer la souplesse et la force,
- kolthari : la pratique des armes en bois,
- ankathari : la pratique des armes en métal,
- verumkai : la pratique de l'auto-défense à mains nues et la connaissance des points vitaux.

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