Nous habitons pour la plupart d'entre nous dans des logements anciens et nous sommes 65 % en France à occuper des maisons ou des appartements antérieurs à 1975. Or il va nous falloir diviser par quatre les gaz à effet de serre d'ici à 2050 ! C'est dire l'ampleur des enjeux de la rénovation écologique…
Sommaire
- Rénover pour des raisons économiques et sociales
- Valoriser son patrimoine
- En individuel ou en collectif
- Les principes fondamentaux
- L'isolation : pour réduire la facture de chauffage
- La captation de l'énergie solaire
- Le renouvellement d'air
- Le chauffage
La performance énergétique des bâtiments anciens est faible. Or plus personne ne doute aujourd'hui de la nécessité d'opérer des économies drastiques dans notre consommation d'énergie.
Pour Pierre Lévy, architecte, la réhabilitation des bâtiments anciens est "économiquement rentable, écologiquement nécessaire et socialement souhaitable"*.
Rénover pour des raisons économiques et sociales
La première raison est que le prix de l'énergie ne peut qu'augmenter dans les années à venir et qu'il serait inconscient de laisser les populations les plus précaires dans l'incapacité d'accéder au confort.
Valoriser son patrimoine
Par ailleurs le caractère obligatoire du diagnostic de performance énergétique (DPE) va maintenant influer sur la valeur du bien et faire jouer la concurrence en faveur des logements performants, notamment dans le neuf.
De la même manière, le bien sera plus attractif à la location si ses charges sont faibles en raison de sa bonne performance énergétique.
En individuel ou en collectif
Le propriétaire et occupant d'une maison individuelle est le cas le plus simple car la décision de rénover lui appartient à lui seul.
Le locataire va intervenir par l'intermédiaire de son propriétaire, public ou privé, et pourra entrer en négociation avec ce dernier pour lui permettre de financer des investissements qui sont lourds. Une baisse des charges pourra justifier une augmentation du loyer.
Dans le logement collectif, la question est plus complexe. Il faut l'accord d'une majorité de copropriétaires, et parmi ces derniers ceux qui louent leur bien doivent négocier avec leur locataire.
Les principes fondamentaux
L'observation de l'architecture traditionnelle locale est riche d'enseignement en matière d'orientation, de disposition des ouvertures, d'utilisation de matériaux locaux… Mais cet habitat comporte de fortes déperditions thermiques et pour obtenir le niveau de confort requis de nos jours, il nécessite une importante consommation d'énergie.
Des technologies novatrices doivent donc être mises en œuvre pour l'isolation des parois et des ouvertures, la captation de l'énergie solaire, le renouvellement d'air, le chauffage…
L'isolation : pour réduire la facture de chauffage
Concernant les murs, elle peut se faire par l'extérieur ou par l'intérieur. L'isolation par l'extérieur présente une meilleure efficacité mais elle est souvent difficile à mettre en œuvre, notamment pour des raisons de sauvegarde du patrimoine architectural.
L'isolation intérieure est plus couramment pratiquée, même si elle présente certains inconvénients en terme par exemple de perte de surface ou d'ensoleillement.
Les principaux matériaux écologiques préconisés sont : la ouate de cellulose, la fibre de bois, le liège, le chanvre, le lin, le coton, la paille, la laine de mouton, les plumes de canard…
Un soin particulier doit être apportées au traitement des ouvertures, fenêtres et portes vitrées : double vitrage, double vitrage spécial acoustique, vitrage à isolation renforcée ou triple vitrage. On peut soit conserver la menuiserie existante et la doubler, soit poser des menuiseries neuves identiques à l'ancienne ou contemporaines.
La captation de l'énergie solaire
C'est l'outil de chauffage le plus économique, si on l'utilise de manière "passive". On peut aussi utiliser des capteurs thermiques pour alimenter des chauffe-eau solaires ou des "planchers solaires directs" pour le chauffage.
Le renouvellement d'air
Pour améliorer la qualité de l'air, éliminer les différents polluants domestiques et les problèmes d'humidité, il faut soigner la ventilation du logement. Naturelle ou mécanique (VMC), il existe différentes solutions adaptées aux paramètres de chaque habitation.
Le chauffage
C'est le premier poste de la facture énergétique. Pour la maîtriser, il faut donc optimiser le système existant et étudier les possibilités de faire usage des énergies renouvelables : bois (bûches, granulés, plaquettes), solaire, pompes à chaleur…
La rénovation représente un investissement important sur lesquels les dispositifs d'encouragement sont encore faibles.
L'urgence écologique et l'incertitude quant à notre avenir énergétique pèsent dans la décision. Et il ne faut pas oublier que notre cadre de vie est notre seconde peau ; il joue un rôle essentiel dans notre santé.
Sources :
*La rénovation écologique, Pierre Lévy, éditions Terre Vivante
Rénovez votre maison : des solutions écologiques, Mohamed Amjahdi, Jean Lemale, éditions Dunod
25 %
des émissions
de gaz à effet de serre
sont dus
au bâtiment
50 kWh/m2
l'objectif en 2050
de la consommation énergétique moyenne
dans le logement ancien
(contre 210 kWh/m2 actuellement)
75 %
de la facture énergétique
dans le bâtiment
sont consacrés
au chauffage