Les effets de l'aluminium sur la santé

Les effets de l'aluminium sur la santé

C'est le métal le plus abondant sur terre et nous en avons tous dans notre organisme. Sa présence croissante dans certains produits industriels jouerait un rôle dans l'arrivée et le développement de certaines maladies...

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Sommaire

- Un métal omniprésent
- Pathologies digestives ?
- Cancer du sein ?
- Autisme ?
- Migration dans l'organisme
- Pour des vaccins sans aluminium
- Principe de précaution

Nous vivrions à l'âge de l'aluminium. Et l'utilisation de ce métal ne fera qu'augmenter dans les prochaines années. C'est le pronostic de Christopher Exley, biologiste, qui intervenait le 27 novembre dernier dans un colloque au sénat, "Aluminium et vie quotidienne", organisé par l'association E3M (Entraide aux Malades de Myofasciite à Macrophages). Or contrairement au fer, au cuivre ou au zinc, ce métal n'a aucune fonction biologique dans notre organisme et son effet neurotoxique est reconnu.

Un métal omniprésent
Difficile d'échapper à l'aluminium ! Il est présent dans l'eau du robinet (sulfate d'aluminium), dans certains légumes (champignons, épinards, radis, laitue…), les fruits de mer, le thé, le cacao et dans les aliments industriels, pains gâteaux, biscuits, produits laitiers, charcuterie…
Dans les additifs alimentaires il est utilisé comme agent de blanchiment ainsi que pour améliorer la conservation et la texture des produits : E173, E520, E521, E522, E523, E541, E554, E555, E556 et E559.

Certains ustensiles de cuisine et emballages alimentaires en contiennent (casseroles, boîtes de conserve, canettes de boissons, barquette ou papier d'alu…) et libèrent des particules dans les aliments.
"100 g de tomates conservées dans du papier-alu toute une nuit peuvent contenir jusqu'à 6,5 mg d'aluminium", précise Jean-Pierre Willem, médecin et chirurgien*.

On le trouve également dans certains cosmétiques, dentifrices ou anti-transpirants, dans les adjuvants des vaccins ou certains médicaments comme le Maalox.

Pathologies digestives ?
L'aluminium de notre alimentation, qui s'y trouve naturellement ou par apport d'additifs, provoquerait "des effets délétères d'inflammation intestinale ou de douleur viscérale, caractéristiques respectivement des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin et de la colopathie fonctionnelle. Nos données indiquent que l'aluminium pourrait intervenir dans la survenue de pathologies digestives", affirme Cécile Vignal, biologiste, qui a effectué des études sur la souris. La chercheuse précise néanmoins que ces résultats doivent être renforcés par des études sur l'homme.

Cancer du sein ?
Cela fait plusieurs années que des scientifiques travaillent sur l'hypothèse que l'aluminium présent dans les déodorants pourrait induire ou contribuer au développement du cancer du sein (voir encadré).

"Nos résultats ne nous permettent pas encore de conclure formellement que l'aluminium induit le cancer du sein mais nous semblent suffisants pour recommander de l'éviter", affirme Stefano Mandriota, biologiste italien, qui a dirigé des recherches in vitro et sur l'animal dans le cadre de l'université de Genève. "Nous espérons que nous pourrons arriver à une interdiction plus rapide que dans l'expérience de l'amiante."

Autisme ?
L'autisme est l'une des maladies non transmissibles dont la fréquence augmente le plus rapidement. Aujourd'hui, à l'âge de 8 ans, 1 enfant sur 68 est touché, selon les chiffres des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américains. Christopher Exley vient de publier des travaux mettant en lumière la présence d'une quantité importante d'aluminium dans le cerveau de cinq personnes décédées ayant eu un diagnostic d’autisme (dont un garçon de 15 ans). Ces résultats permettent de suspecter sérieusement une contribution du métal au développement d'une maladie probablement multifactorielle.

"Il y a de plus en plus de travaux qui montrent également un lien entre autisme et mercure voire plomb et certains pesticides dont le glyphosate", complète André Picot, toxico-chimiste. "Le mercure est capable de faire des agressions oxydantes tout seul, alors que l'aluminium aurait besoin de s'associer au fer, au cuivre et au zinc, très présents dans le cerveau."

Migration dans l'organisme
Selon Christopher Exley, l'aluminium présent dans les cerveaux qu'il a examinés aurait, semble-t-il, été capturé et transporté via les cellules de l’immunité (macrophages). Cela rejoint les travaux expérimentaux sur l'animal des équipes de Romain Gherardi et Jérôme Authier qui ont montré comment l'aluminium des adjuvants vaccinaux migrent dans l'organisme jusqu'au cerveau où il provoque un dérèglement du fonctionnement neurologique.

Pour des vaccins sans aluminium
L'association E3M regroupe depuis 2001 des personnes atteintes de myofasciite à macrophages et milite pour des vaccins sans aluminium.
En s'appuyant sur des études scientifiques, elle n'hésite pas à affirmer que l’aluminium, seul ou comme cofacteur, serait à l'origine de plusieurs pathologies : myofasciite à macrophages, maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson, maladie de Crohn, sarcoïdose, troubles du spectre autistique, syndrome de la guerre du golfe, syndrome de fatigue chronique et certains cas de scléroses en plaques.

Principe de précaution
La question de la toxicité de l'aluminium fait l'objet de controverses scientifiques, notamment dans le domaine vaccinal. "Le pouvoir protecteur de l'aluminium est jugé excellent et il n'y a aucune raison de l'abandonner dans la fabrication des vaccins", assure de son côté Jean-Pierre Thierry, médecin spécialisé en santé publique.

Il semble sage, néanmoins, que le consomm'acteur applique dans sa vie quotidienne le principe de précaution : privilégier le label bio dans ses achats, éviter les emballages alimentaires en alu et fabriquer ses cosmétiques soi-même.

 

Source complémentaire :
*Pollutions et santé, Jean-Pierre Willem, éditions Dangles

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Anti-transpirants et cancer du sein

Une scientifique britannique, Philippa Darbre, a émis l'hypothèse que l'aluminium pourrait induire ou contribuer au développement du cancer du sein. Ses travaux ont montré la présence d'un taux élevé d'aluminium dans les glandes mammaires humaines et la localisation plus fréquente de la maladie dans le cadran supérieur externe du sein, près des aisselles où les anti-transpirants sont utilisés quotidiennement. Or l'aluminium est absorbé par la peau qui est très fine à cet endroit et peut comporter des blessures provenant du rasage.

Une étude autrichienne coordonnée par Caroline Linhart vient de démontrer qu'il y aurait presque quatre fois plus de risques de développer un cancer du sein chez les femmes qui utilisent des anti-transpirants fréquemment. Cette étude a été réalisée sur plus de 200 patientes ayant contracté cette maladie, comparées à un groupe d'individus sains du même âge. Elle montre également que la fréquence d'utilisation de ce type de cosmétique est associée à une présence de taux élevés d'aluminium dans les tissus mammaires.

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