Poêle anti-adhésive : attention danger !

Poêle anti-adhésive : attention danger !

Présentées comme une révolution pour faciliter la vie quotidienne, les poêles anti-adhésives caracolent en tête des ventes de poêles depuis des années. Composé de téflon, le revêtement de ces poêles est si efficace et si pratique que personne, pas même son fabricant, ne s’est soucié de savoir s’il était sans danger.
Quelle est son efficacité ? Faut-il en avoir peur ? Existe-t-il des alternatives ?

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Sommaire

- Un revêtement à utiliser avec précaution

- Des études prouvent la toxicité du téflon

- Le PFOA, substance à risque

- Le PFOA : enlevé ou remplacé par quoi ?

Nom commercial donné au polytetrafluroéthylène (PTFE), le téflon permet de limiter l’utilisation de matières grasses dans les cuissons et facilite le lavage. Mais c'est un plastique présentant une faible résistance à la chaleur et à l’égratignement. Il peut se retrouver dans la nourriture ou la fumée de cuisson à l'occasion de la préparation d’un plat.

Un revêtement à utiliser avec précaution
Il présente la particularité d’être thermostable, ce qui veut dire qu'il reste constant face à une élévation de température, mais ceci jusqu’à un certain point. En effet, il possède une température limite d’emploi de 250°C qui est atteinte en quelques minutes pour une cuisson normale. Au delà, les particules s’évaporent et peuvent être inhalées.
L’association indépendante Environnemental Working Group révèle qu'au bout d'un certain temps des produits toxiques sont émis dès 230°C, alors qu’une cuisson peut atteindre une température allant jusqu’à 391°C en 3 minutes et 20 secondes. Après deux années d’utilisation on observe déjà ce type d’émissions et le phénomène s’accélère si le détergent utilisé est abrasif (lave-vaisselle par exemple).

L'autre problème est que le film antiadhésif des poêles s’égratigne facilement. Dès lors, des particules toxiques peuvent être ingérées.

Des études prouvent la toxicité du téflon
C’est principalement dans les poumons que se logent les produits chimiques émanant du téflon. Etats grippaux, facteur d’hypothyroïdie, de cancer de la thyroïde, d’obésité, de résistance à l’insuline, les conséquences sur la santé sont nombreuses. Pour les animaux, le téflon s’avère mortel, même à des doses infimes.

Une étude menée par l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis (EPA) en 2005 a révélé la toxicité du PFOA, une des substances qui composent le téflon et qui fait partie des composés qui permettent à l’antiadhésif d’avoir ses caractéristiques tant recherchées : résistance à la chaleur, facilité de lavage et dissolution des graisses dans l’eau.

Le PFOA, substance à risque
Sa toxicité est fortement soupçonnée pour l’homme et l’environnement.
"Perturbateur endocrinien (2,5 fois moins de spermatozoïdes pour les hommes les plus imprégnés selon une étude danoise), présentant une durée de vie estimée à environ 10 ans, le PFOA, composé de la classe des produits organiques persistants, n’est pas recyclable et biodégradable" explique Gaëlle Bouttier-Guérive, chargée de programme Modes de vie durables pour le WWF.
98 % des Américains en auraient dans leur sang selon les Centers for disease control and prévention.
Il est retrouvé dans 97 % des échantillons prélevés dans les rivières européennes selon un rapport publié en mars 2009 par l’AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) et contaminerait les denrées alimentaires via les poissons et l’eau courante.

Si aujourd’hui on manque encore d’études prouvant sa nocivité, le PFOA fait partie des "substances préoccupantes", classé par les autorités européennes dans les cancérogènes de catégorie 3, et dans les toxiques de classe 2 pouvant provoquer durant la grossesse des effets néfastes pour le futur enfant.

Le PFOA : enlevé ou remplacé par quoi ?
Au vu de l’inquiétude des consommateurs, Tefal, l'un des principaux fabricants, a pris la décision d’enlever le PFOA du revêtement de ses poêles qui resteraient néanmoins toujours antiadhésives.
On peut se demander si le PFOA a été simplement enlevé ou remplacé. Et dans ce cas, par quel élément ? Nous avons tenté, via leur service consommateur d'obtenir des informations. Mais la personne en ligne n'a pas été en mesure de nous répondre. Ce manque d’information est gênant.
Si l’on substitue un produit présumé toxique par un autre dont les propriétés sont semblables, ne peut-on pas s’interroger sur sa toxicité ?

 

Sources :
Planète attitude santé, WWF, éditions Seuil.
L’écologiste n°16
Le Monde : Faut-il interdire l'usage du PFOA ?

 En savoir +

Quelle poêle choisir ?

Les matériaux à privilégier sont l'inox, la fonte, la terre cuite, la porcelaine à feu, le verre Pyrex, le fer, l'émail, la céramique.

- L'inox est idéal pour les casseroles et poêles, mais c'est un peu cher.
- La fonte est idéale pour les poêles et les plats à mettre au four, mais c'est très lourd.
- La terre cuite est très écologique, mais son utilisation est restreinte à quelques recettes et son emploi nécessite une explication.
- La porcelaine à feu et le verre pyrex passent au four mais ce sont des matériaux très fragiles.
- Le fer est léger, peu cher et sert à tous les types de cuisson, mais il rouille très vite.
- Les ustensiles émaillés sont peu coûteux mais très sensibles aux chocs.
- Le revêtement céramique signalé par les mots "écologique" et "vert" sur les étiquettes constitue une alternative d’achat. Mais il ne présente pas les mêmes vertus antiadhésives du téflon et il est très fragile. Il faudrait changer sa batterie de cuisine aussi fréquemment qu'avec le téflon.

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