L’hypnose périnatale pour préparer son accouchement

L’hypnose périnatale pour préparer son accouchement

Une multitude de méthodes existe pour préparer un accouchement. Parmi elle, l’hypnose périnatale. Elle permet d’aborder sereinement la venue d’un enfant par la relaxation, l’écoute de ses sensations et la confiance en soi.

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Sommaire

- Se recentrer sur soi
- État de conscience modifié
- Se relaxer pour accéder à l’inconscient
- Des exercices de visualisation
- Travailler sur les peurs et la douleur
- Avoir confiance en soi
- En complément d'autres méthodes

Depuis une dizaine d’années, l’hypnose périnatale est de plus en plus choisie par des futures mères pour préparer leur accouchement. Loin de l’hypnose de spectacle, elle est basée sur l’hypnose Ericksonienne qui allie relaxation physique et mentale et visualisations positives.

Se recentrer sur soi
"Nous réveillons intérieurement la personne plutôt que nous ne l’endormons", s’amuse Lise Bartoli*, psychologue et précurseur de l’hypnose périnatale en France. Elle a créé la méthode Hypnonatal qui permet aux futures mères de "se recentrer sur elles-mêmes et de trouver des ressources personnelles pour accoucher."
Ce fut le cas de Stéphanie : "Après un premier enfant né par césarienne, je me sentais démunie face à un accouchement par voie basse. Je cherchais une méthode pour calmer mes peurs."

État de conscience modifié
Auprès d’une sage-femme ou d’un psychologue formé d’une part à l’hypnose et d’autre part au processus d’hypnose périnatale, ces femmes apprennent, dès leur quatrième mois de grossesse, à relâcher leur corps et à appréhender positivement leur accouchement.
"Elles entrent dans un état de conscience "modifié" ou "amplifié" favorisant la communication avec le bébé, la concentration et la confiance en soi. C’est un état naturel que nous vivons lorsque nous sommes par exemple absorbés par un livre et que l’on parvient à faire abstraction de ce qui se passe autour de nous", explique Lise Bartoli.

Se relaxer pour accéder à l’inconscient
Chaque séance commence par 40 minutes d’hypnose. La voie du psychologue ou de la sage-femme est douce et la diction lente pour entrer en relaxation.
"On apprend aux femmes à respirer par le ventre pour se détendre. L’inconscient enregistre alors un ressenti positif. Lors de l’accouchement, en reproduisant volontairement cette respiration, la mère enverra un message à son inconscient qui, par réflexe, suscitera une sensation de bien-être", précise Lise Bartoli.

Des exercices de visualisation
Le praticien s’adresse également à l’inconscient par des symboles.
"On leur parle par exemple d’un ballon. La femme visualise cette image et se sent légère. Si on utilisait simplement le terme de "légèreté", cela ne fonctionnerait pas, car l’inconscient est avant tout sensible aux métaphores."

Un tel procédé permet par ailleurs de renforcer le lien mère-enfant.
"Je suis entrée en contact avec mon bébé grâce à la visualisation", confirme Stéphanie. "Je voyais mon ventre comme un espace lumineux dans lequel il se sentait bien. Cette image, ancrée en moi, me rendait sereine."
"La pensée positive envoyée au fœtus permet, le jour de l’accouchement, de le rassurer et de l’encourager", ajoute Lise Bartoli.

Travailler sur les peurs et la douleur
Pour atteindre la sérénité, il faut déjà dépasser ses peurs ! Lors des séances, les angoisses des futures mères sont évoquées.
"Il me paraissait par exemple impossible qu’un si gros bébé puisse sortir de moi", confie Stéphanie. "J’avais peur d’avoir mal et d’abîmer ma féminité."

Ces appréhensions sont remplacées par des images positives.
"On utilise un vocabulaire adapté : "douleur" devient "puissance", "contraction" devient "vague", énumère Lise Bartoli. "On suggère l’idée que cette "vague" apporte un petit bouchon sur la plage, donc qu’elle n’est pas notre ennemie ; au contraire, on a besoin d’elle, elle est notre alliée !"

Lors de son accouchement sans péridurale, Stéphanie voyait ainsi une vague à chaque contraction : "Je ne me rendais pas compte de la douleur, j’étais très concentrée sur un seul objectif : faire naître mon enfant."
L’idée de souffrir diminuant, le cercle devient vertueux.
"On apprivoise la douleur en croyant à la force de son esprit", résume Lise Bartoli. "Si l’on croit que tout se passera bien, on suggère cette idée à l’inconscient, et par conséquent, on diminue le stress, donc la tension du corps."

Avoir confiance en soi
L’un des apports essentiels de l’hypnose périnatale est l’accroissement de la confiance en soi. Pour cela, le praticien aide la future mère à se rappeler les événements positifs de son passé lors desquels elle a démontré sa capacité à réussir quelque chose.
"Par exemple, je sais que je peux dépasser mes peurs, comme lorsque j’ai nagé avec des requins ; je sais aussi que je suis endurante parce que j’ai déjà gravi une montagne en randonnée", témoigne Stéphanie. Le jour de l’accouchement, elle doutait moins de ses sensations et de sa capacité à enfanter. "Je me suis appuyée sur ces moments de mon passé pour avoir confiance en moi. Je n’étais pas figée dans mes peurs. Je me disais : quoi qu’il arrive, tout ira bien."

En complément d'autres méthodes
L’hypnose périnatale est une préparation à l’accouchement qui se suffit à elle-même. Toutefois, la compléter par une autre méthode n’est pas contre-indiqué, excepté avec la sophrologie pour une raison très simple : "les codes de relaxation étant différents, on risque de s’embrouiller l’esprit", prévient Lise Bartoli. Or le jour de l’accouchement, il faudra se concentrer !

 

*Auteure de Le cahier zen de la future maman, éditions Payot
Site : Lise Bartoli
Annuaire des praticiens HypnoNatal

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Le rôle du partenaire

L’hypnose périnatale n’exclut par le partenaire de la future mère, bien au contraire. En assistant aux séances, il va pouvoir mieux comprendre sa femme et la soutenir le jour de l’accouchement.
"D’abord, il pourra veiller à ce que le calme règne en salle d’accouchement afin que sa compagne puisse se concentrer, être dans sa bulle", souligne Lise Bartoli. "Il pourra également lui suggérer des images positives, lui rappeler ses symboles de détente, ses lieux "ressource", etc."

Le Jour J, Stéphanie a ainsi pu compter sur son mari : "lors des séances, je lui avais donné des clés pour m’aider, à savoir que mon lieu "ressource" était un pommier, avec une rivière et de l’eau fraîche. Il m’a rappelé ce lieu lorsque je me sentais débordée par mes sensations. En le visualisant, je me suis sentie mieux."

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