Parmi nos animaux de compagnie préférés, les chiens et chats restent en tête de classement. Mais adopter un compagnon à quatre pattes ne s'improvise pas. Pour que la cohabitation soit réussie, il faut connaître quelques règles…
Sommaire
- Avant que l'animal ne soit là
- Prendre en considération leurs besoins naturels
- Bien communiquer avec son animal
- Ne pas vouloir en faire un bon petit soldat
- Gare à l’anthropomorphisme !
- Bien comprendre les comportements de nos amis
Très appréciés pour leur compagnie mais aussi pour le développement émotionnel des petits, les chiens et chats apportent un équilibre affectif.
L'échange se fait dans les deux sens et des bases saines de vie commune doivent être posées dès le début.
Avant que l'animal ne soit là
Pour que Toutou ou Minou se sentent bien à la maison, il est conseillé d’anticiper sa venue.
"Le chien a besoin de savoir ce qu’il a le droit de faire et ce qui lui est interdit", explique Laurence Bruder-Sergent, comportementaliste spécialisée en chiens et chats et directrice de Vox-Animae.
Pour ce faire, il faut bien différencier les lieux de vie, de repos, de jeux ou encore de nourriture. Chaque espace doit être alloué à une fonction. Par exemple, le tapis ou le panier marquera le lieu de repos, les gamelles celui de la nourriture.
"Une fois que ces lieux sont marqués, il faut éviter d’en changer."
"Pour un chat, il faut prendre en considération le fait que l’animal vit en 3D et lui laisser la possibilité d’explorer les hauteurs", explique Amandine Roulet, éthologue et consultante en cohabitation homme-chat. "On peut lui laisser quelques étagères de libre par exemple. De même, un chat ne dort pas dans un panier comme un chien. Il change souvent de lieu de couchage en fonction de la fréquentation, de l’éclairement et de l’ensoleillement."
Prendre en considération leurs besoins naturels
"Il existe chez le chat des comportements naturels qu’il ne faut pas contrarier. Par exemple, son besoin de faire ses griffes est un moyen de communiquer." Il aura donc tendance à le faire là où ses maîtres sont les plus présents : le canapé, le tapis ou les encadrements de portes.
"Pour envisager une cohabitation sereine, il faut placer un griffoir dans un endroit fréquenté, regarder les lieux choisis naturellement par le chat pour placer une couverture par exemple ou un morceau de moquette."
"Un chat est un animal social, territorial et opportuniste", ajoute Laurence Bruder-Sergent. "Vous vivez chez lui et non l’inverse. Il se met là où il a envie de se mettre et où il se sent bien."
Le chien doit être sorti au moins trois fois par jour. "Cela va le stimuler sensoriellement en pistant et en rencontrant d’autres chiens. Il est important d’avoir la notion du potentiel spécifique d’activité qui varie selon la race, le type et l’âge du chien. En moyenne, un chien a besoin de 3 à 5 heures d’activité par jour pour être beau et zen."
S’il n’est pas stimulé par des jeux, des résolutions de problèmes ou des balades, un chien va s’ennuyer et passer son temps à dormir.
Bien communiquer avec son animal
Inutile de vouloir imposer les choses par la force ou les cris !
"Cela ne sert à rien. L’animal ne fait pas la différence entre le bien et le mal, par exemple", précise Amandine Roulet. "De même, il ne peut pas comprendre la valeur d’un objet."
D’où l’importance d’être cohérent et de ne jamais se contredire.
"Ou c’est autorisé ou c’est interdit et quand ça l’est, ça l’est tout le temps. Il n’y a pas de demi-mesure. Chez le chat, par exemple, le recours à la punition est inutile car il ne peut pas la comprendre." En revanche il est réceptif à la récompense à condition qu'elle soit de suite associée à ce qu’il vient de faire. Ce peut être une friandise ou simplement une caresse.
Ne pas vouloir en faire un bon petit soldat
Pour les spécialistes, l’obéissance n’est pas la clé d’une relation réussie. "Dans une relation équilibrée, il n’y a pas de notion d’obéissance", précise Laurence Bruder-Sergent. "D’ailleurs, ce n’est pas parce qu’un chien obéit qu’il se sent bien avec vous." L’éducation canine ? La spécialiste n’est pas contre mais elle prévient : "dans les cours d’obéissance, ce sont surtout les maîtres qui s’amusent. Or, pour une bonne relation, il est recommandé que les deux y trouvent leur compte. Je recommande plutôt des activités sportives comme l’agility ou le flyball."
Côté chat, patience et compréhension sont de mise. "Il n’y a pas de relation de dominance ou de hiérarchie chez les chats. Pour vivre paisiblement avec un chat, il faut le considérer comme un colocataire." Avec la clarté des consignes, de bonnes habitudes peuvent s’installer.
Gare à l’anthropomorphisme !
L’une des erreurs majeures quand on adopte un chien ou un chat, c’est de lui conférer des sentiments humains.
"Un animal reste un animal et doit être considéré en tant que tel. Il n’y a rien de pire que de traiter l’animal avec beaucoup d’amour parce qu’on a une certaine pitié du fait qu’il vient d’un refuge ou parce qu’on le considère comme un enfant", observe Laurence Bruder-Sergent.
Un animal garde une part d’imprévisible et les comportements propres à son espèce. Par exemple il est déconseillé de lui faire un bisou car ce n’est pas un comportement de chien ou de chat.
Bien comprendre les comportements de nos amis
Chez le chat, il n’existe pas de posture de soumission. "Lorsqu’un chat s’allonge sur le côté au sol, beaucoup pensent qu’il veut se faire caresser ou gratter. Or, c’est un marquage visuel, il cherche à se positionner dans l’espace", précise Amandine Roulet.
Autre erreur souvent observée : jouer à la bagarre. "Pour un chat, ce n’est pas un jeu mais une agression. Dès lors, dès qu’une main va s’approcher de lui, il ne va plus savoir si c’est pour l’agresser ou le caresser et il va se mettre en position d’alerte en sortant ses griffes."
Chez le chien, il y également des idées reçues à combattre comme le fait de mettre la main dans sa gamelle pour qu'il comprenne qui est le chef. Selon Laurence Bruder-Sergent : "Tout ce que va comprendre le chien c’est qu’on veut lui voler sa nourriture et il n’aura plus confiance en son maître."
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Où trouver son compagnon ?
"Il ne faut surtout pas acheter un chiot en animalerie, met en garde Laurence Bruder-Sergent. C’est la pire chose à faire car souvent séparés trop tôt de leurs mères, ils développent des troubles comportementaux." Enfermés une bonne partie de la journée, ils n’apprennent pas à être propres.
Les choisir sevrés, gage d’équilibre
La spécialiste recommande de les prendre en élevage ou chez un particulier après avoir vérifié que le chiot ait passé suffisamment de temps avec sa mère.
"L’âge légal de vente est de 8 semaines, mais je conseille d’attendre 13 semaines après la naissance. C’est le temps nécessaire pour que la mère apprenne à son petit certains codes."
Les rudiments de l’éducation concernent la propreté (le chiot doit apprendre à ne pas souiller son lieu de couchage) ; la nourriture (il doit manger quand la nourriture est présente) ; les moments de jeux et les moments de repos.
Quid des refuges ou foyers ?
Récupérer un chien abandonné est une formidable action citoyenne et humaine, mais là aussi il y a des choses à savoir. "Il faut se préparer à l’idée que l’animal ait subi au moins un traumatisme", prévient Laurence Bruder-Sergent. "Le simple fait d’être en refuge en est un."
Ils peuvent avoir été maltraités, accidentés, violentés… Mais ils peuvent aussi être parfaitement bien dans leur peau. "Pour les animaux en refuge, il faut un minimum de connaissance pour pouvoir les traiter et faire preuve de pédagogie et de patience."