Asthmatique et sportif, sans problème !

Asthmatique et sportif, sans problème !

Contrairement à une idée couramment répandue, le sport n'est pas incompatible avec l'asthme. Il est même conseillé car il améliore la fonction respiratoire. À condition de prendre quelques précautions et de choisir judicieusement sa discipline…

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Sommaire

- Éviter l'air froid et sec
- Les facteurs aggravants
- Plongée sous-marine : contre-indiquée
- Attention à l'équitation !
- Autres sports : pas de contre-indication
- Les précautions à prendre
- Les bénéfices de la relaxation
- Pratiquer sereinement

Beaucoup de personnes asthmatiques pratiquent le sport sans aucun problème. Les autres peuvent ressentir une gêne voire déclencher des crises spécifiques à l'effort. Dans ce cas, il ne faut pas reculer !
"Les asthmatiques doivent faire du sport comme tout un chacun pour les bienfaits que cela peut apporter au niveau de la santé, notamment la protection du système cardiovasculaire, le maintien de la masse musculaire", assure Isabelle Bossé, allergologue, présidente du Syfal (Syndicat français des allergologues). Du reste, beaucoup de grands sportifs sont asthmatiques.

Éviter l'air froid et sec
Lorsqu'on pratique de l'exercice physique à l’extérieur, par temps froid et sec, à partir de -4°, -5 °C, l'effort peut déclencher une crise d'asthme, même lorsqu'on n'est pas asthmatique.
"Au bout de 10 minutes, on commence à tousser, à se sentir mal, à avoir une sensation d'oppression thoracique, les bronches se mettent à siffler. L'asthme d'effort se déclenche en général à l'arrêt de l'exercice", décrit Isabelle Bossé.
Cela pose problème lorsqu'on pratique l'alpinisme notamment pour les très autres altitudes où l'oxygène commence à se raréfier.

Les facteurs aggravants
L'asthme d'effort peut être favorisé par la présensibilisation de la bronche après exposition à un allergène. Voilà pourquoi la pollution de l'air extérieur est l'un des principaux facteurs déclencheurs de crises.
"Ce sont notamment les polluants gazeux provenant de la circulation et les particules fines, extra fines et ultra fines (PM 2,5) qui pénètrent dans les voies respiratoires. Quand je vois des joggers sur les boulevards parisiens, je dis "au secours !"", s'écrie Isabelle Bossé.

Autre facteur aggravant : le chlore qui sert à désinfecter les piscines et qui est un irritant. Les chloramines, gaz qui se forment au contact du chlore avec la peau, aggravent l'asthme.
"Les taux autorisés de chloramines sont extrêmement laxistes en France par rapport à nos voisins européens qui utilisent l'oxygène actif pour désinfecter leurs piscines."

Par ailleurs, les pratiquants de natation peuvent également être sujet à des allergies aux moisissures dans certaines piscines couvertes contaminées par l'alternaria.

Plongée sous-marine : contre-indiquée
Le seul sport formellement contre-indiqué en cas d'asthme est la plongée sous-marine avec des bouteilles. "Si vous faites une crise d'asthme sous l'eau, il est difficile de remonter rapidement en respectant les paliers. D'autant que l'air que vous respirez n'est pas le même qu'à la surface, il est enrichi en azote." Il faut être particulièrement attentif car une crise d'asthme peut être violente et provoquer une asphyxie.

Attention à l'équitation !
On peut être allergique au poil de cheval. Mais les cas les plus fréquemment rencontrés concernent plutôt la sensibilisation à des éléments de l'environnement équestre : acariens, moisissures, paille… "Le cheval ne provoque pas beaucoup de crises d'asthme. Souvent il s'agit seulement de rhinites, de conjonctivites, des symptômes qui sont supportables avec un antihistaminique ou un broncho-dilatateur pris avant la séance. La plupart du temps les gens sont des passionnés et ils n'arrêtent pas de pratiquer leur sport."

Autres sports : pas de contre-indication
"En règle générale les sports de type badminton, ping-pong, tennis, basket, etc. sont très rarement déclencheur d'asthme d'effort parce que les efforts de courses sont très courts. On court vite sur de très petites distances." En revanche Isabelle Bossé est plus réservée pour les sports d'endurance. "Faire faire des tours de terrain aux enfants comme on le fait souvent au collège, est très asthmogène."

Les précautions à prendre
Mais hormis la plongée sous-marine et les cas d'allergies spécifiques, aucun sport n'est hors de portée des personnes asthmatiques. Il suffit de prendre quelques précautions :
- boire de l'eau avant et après l'effort ;
- s'échauffer et arrêter l'exercice de manière progressive ;
- préférer les efforts modérés ;
- être à l'écoute de ses possibilités du jour ;
- être attentif au moindre signe de gêne et ne pas hésiter à arrêter l'activité ;
- avoir son traitement d’urgence à proximité.

Néanmoins il vaut mieux renoncer :
- en cas de crise récente,
- s'il y a des conditions météo défavorables (humidité ou froid sec),
- pendant les périodes de fortes pollutions.

Les bénéfices de la relaxation
Lorsqu'on est sous tension, tout se crispe et la respiration a plus de difficulté à se faire. Les exercices qui favorisent la relaxation peuvent donc être bénéfiques pour les personnes qui souffrent d'asthme : sophrologie, yoga, Qi Gong

Pratiquer sereinement
Munies de ces conseils, les personnes asthmatiques peuvent pratiquer leur activité sereinement.
"Si besoin, dans les dix minutes qui précèdent l'effort, elles prennent deux bouffées de broncho-dilatateur. Cela leur permet de faire l'effort sans être gêné et sans avoir de crise", propose en conclusion Isabelle Bossé.

 

Sources complémentaires :
*Passeport Santé : L'asthme
Top Santé : Quel sport pratiquer lorsqu'on est asthmatique

 En savoir +

Le déclenchement de la maladie asthmatique

À l’intérieur des bronches, un mucus épais, provoqué par une inflammation des voies respiratoires, gêne la circulation de l’air. Parallèlement, les muscles autour des bronches se contractent (bronchospasme). C’est ce qui provoque la gêne respiratoire.
L’asthme n’est pas toujours d’origine allergique mais il est associé à des allergies respiratoires dans 80 % des cas environ*.

Il existe des facteurs de risques génétiques et environnementaux.
"Au départ il y a un terrain qui est déterminé génétiquement et qui fait qu'on peut être potentiellement allergique. Ce terrain ajouté à des facteurs environnementaux vont déterminer le fait qu'on va ou non déclencher une maladie asthmatique", explique Isabelle Bossé, allergologue, présidente du Syfal (Syndicat français des allergologues).

Souvent l'asthme commence chez les nourrissons sous forme de bronchiolites fréquemment déclenchées par des bactéries ou des virus. "Certains bébés vont faire une ou deux bronchiolites puis vont guérir et ne seront jamais asthmatiques plus tard. D'autres, qui possèdent certaines particularités génétiques, vont évoluer vers des sensibilisations, des bronchites sifflantes (asthme viro-induit) et devenir de vrais asthmatiques."

Vie Saine et Zen