Se protéger des perturbateurs endocriniens

Se protéger des perturbateurs endocriniens

Faire la chasse aux produits contenant des substances toxiques et favoriser l'élimination de ces dernières dans notre corps… La réglementation étant insuffisante aujourd'hui, il faut prendre des mesures par nous-mêmes.

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Sommaire

- Faire la chasse aux produits toxiques
- Du bio, du bio, du bio
- Aider notre foie
- Des plantes pour détoxifier
- Bien bouger
- Continuer à s'informer

Les perturbateurs endocriniens sont omniprésents et la réglementation est dépassée par ces nouveaux produits qui ne se comportent pas comme on l'attend (Voir : Perturbateurs endocriniens : quels enjeux ?). "Il faut donc voir les choses autrement et changer nos habitudes", affirme Isabelle Doumenc*, naturopathe.

Faire la chasse aux produits toxiques
La première des choses est d'apprendre à repérer les produits qui contiennent des perturbateurs endocriniens et les expulser de la maison.

- Dans la salle de bain, se méfier des produits cosmétiques. Éviter, surtout pour les femmes enceintes, les produits superflus et très polluants, ceux qui restent sur la peau (rouge à lèvres, vernis à ongles, fond de teint, crème corporelle). (Voir : Des produits naturels pour notre peau)

- Dans la cuisine, éviter les boîtes de conserve et les canettes, les poêles traitées au Téflon (Voir : Poêle antiadhésive : attention danger !), les bouilloires électrique en plastique, les emballages plastiques marqués avec des triangles 3, 5, 6 ou 7. Privilégier le frais ou à défaut les bocaux et les surgelés, les contenants en verre, les ustensiles en fonte, inox ou céramique.

- Dans la maison en général, dépoussiérer et aérer toutes les pièces 10 minutes par jour. Privilégier les matériaux sains aux moquettes et textiles synthétiques, au bois aggloméré, au polystyrène et aux revêtements plastiques. Éviter les aérosols, les parfums d'intérieur chimiques, les bougies parfumées ou l'encens, bio ou pas. (Voir : Pollution intérieure et allergies)

Du bio, du bio, du bio
Dans tous les cas, il faut privilégier les produits certifiés bio. Il y a différents niveaux de certification et les exigences ne sont pas toutes les mêmes. "Lorsqu'on est sur des aliments bruts, le label bio français européen protège à 100 %. Mais il est un peu plus laxiste pour les produits transformés. Dans les plats cuisinés bio, on autorise un petit pourcentage de non-bio. Le label Bio-cohérence qu'on trouve dans certains magasins est plus exigeant et requiert 100 % de bio. Le label Nature & Progrès, qui concerne plutôt des petits producteurs, propose une exigence maximale avec une éthique de protection de la terre et de la planète."

Aider notre foie
Et comme on ne peut pas éviter complètement d'absorber des perturbateurs endocriniens, il faut aider notre corps à les éliminer.

"Nous avons un organe dans notre corps qui sert de centre antipoison : c'est le foie. Il faut donc le chouchouter. Cela veut dire qu'on va éviter de l'engorger par une alimentation quotidienne trop riche : pas trop d'alcool, pas trop de graisses du genre fritures, charcuteries, viandes trop grasses (bœuf, mouton) et du fromage pas plus de 3 ou 4 fois par semaine."

À côté de cela, pour soutenir le foie, il existe des manœuvres d'hygiène de vie très simples au quotidien : "par exemple un verre d'eau chaude le matin avec 10 gouttes de citron dedans ou une tisane de romarin dans la journée ; si l'on boit de l'eau minérale de temps en temps, on peut penser aux eaux minérales soufrées : Courmayeur, Contrexeville ou Hépar".

Des plantes pour détoxifier
Certains symptômes doivent nous alerter : digestion difficile, mauvaise haleine, maux de tête… Pourquoi pas alors utiliser des plantes pour détoxifier son foie ?
"On ne va surtout pas le faire si l'on est enceinte parce que c'est le fœtus qui va récupérer tout ce dont on aura voulu se débarrasser. Même chose en période d'allaitement."

Dans les autres cas on peut avoir recours à un traitement personnalisé avec des tisanes régulières, avec des compléments alimentaires sous forme liquide ou en gélules. "Les grandes plantes qui vont aider sont l'artichaut, le radis noir, le curcuma, le desmodium, le chrysantellum ou même la chlorophylle."

Bien bouger
L'exercice physique va également aider le foie dans la mesure où il stimule la circulation et la transpiration, donc l'évacuation des toxines. "Une bonne demie heure de marche tous les jours… Du vélo, de la course à pieds pas forcément tous les jours mais au moins 3 fois par semaine".

Dans la médecine traditionnelle chinoise le foie est un organe important à privilégier "non seulement pour son rôle antipoison mais aussi au niveau des émotions. C'est là que va se concentrer la colère. Pour faire circuler les énergies, des pratiques comme le Qi Gong ou le Taiji, vont donc être très intéressantes pour soutenir son foie", recommande Isabelle Doumenc.

Le yoga et d'autres approches comme la cohérence cardiaque ou la méditation ont également un effet intéressant dans la mesure où ces pratiques sont efficaces pour gérer son stress. "Le stress a un impact sur le foie à cause de son impact physiologique sur le digestif. Un digestif qui fonctionne moins bien avec des problèmes de fermentation, de gaz, de transit un peu dérégulé, va envoyer plus de toxines vers le foie via la circulation sanguine qui va se trouver plus facilement engorgé. Tout ce qui peut aider à gérer le stress permet donc indirectement de soutenir son foie."

Continuer à s'informer
Plusieurs associations se sont investies dans ce domaine et ont été à l'origine de l'interdiction du BPA en France, notamment le RES (Réseau Environnement Santé) et l'ASEF (Association Santé Environnement France). Il est important de continuer à s'informer auprès d'elles.
Une fois de plus, la solution réside dans le fait d'être acteur de sa consommation et de sa santé.

 

*Auteure de Perturbateurs endocriniens, Une bombe à retardement pour nos enfants, éditions Larousse.

 En savoir +

Conseils pour la femme enceinte et la jeune maman

1) L'alimentation est le vecteur principal d'apport de perturbateurs endocriniens. Il faut donc être bio, bio, bio.
"Oublier les plats préparés, la cuisine industrielle… Il faut faire sa cuisine soi-même et l'on peut cuisiner de façon très simple pour contrôler ses apports", assure Isabelle Doumenc*.

2) Les cosmétiques sont le deuxième vecteur de pollution.
"Il faut donc arrêter de se mettre plein de produits sur la peau, surtout ceux qui y restent : les crèmes, les fonds de teint, le rouge à lèvres, le vernis à ongles. Tout cela est bourré de perturbateurs endocriniens. Il y a trois solutions. Soit on décide de se passer de certaines choses. Soit on fabrique ses propres produits. Soit on achète des cosmétiques vraiment bio, avec dans les labels le niveau de certification "bio" et pas "naturel"."

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