Burn out parental : comment l'éviter ?

Burn out parental : comment l'éviter ?

Être parent n'est pas un long fleuve tranquille. Quand le rêve rencontre la réalité, il arrive que le burn out menace. Il vaut mieux être attentif aux signes avant-coureurs et prendre les mesures nécessaires…

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Sommaire

- Épuisement physique, émotionnel et mental
- Père et mère
- Travailler l'intelligence émotionnelle
- Communication non violente
- Des mesures simples et de bon sens
- Prendre des mesures avant de craquer

Avec les progrès des études psychologiques sur le développement de l'enfant, le statut de ce dernier s'est modifié progressivement depuis la 2de Guerre Mondiale. L'enfant "objet" est ainsi devenu peu à peu "enfant roi" puis, souvent aujourd'hui, "enfant tyran".
Parallèlement, la barre est devenue de plus en plus haute afin de répondre aux injonctions sociales et d'atteindre l'exigence d'une parentalité positive idéalisée.

Il arrive donc que le rêve d'être parent se heurte à la dure réalité des nuits sans sommeil, des pleurs interminables, des repas à préparer et des couches à changer… Dès lors, le burn out parental n'est pas loin et, comme il est mal considéré par l'entourage, il peut être vécu difficilement.
"Si l'arrivée d'un enfant peut être la source d'un grand bonheur, il n'en demeure pas moins qu'être parents modifie le cours de la vie"*, expliquent Elise Lecornet, psychologue, et Corinne Melot, sophrologue.

Épuisement physique, émotionnel et mental
Il s'agit d'un "épuisement physique, émotionnel et mental, généré par une situation des stress prolongée en milieu familial"*.
Le burn out parental est caractérisé par au moins deux des trois éléments suivants :
- un épuisement physique et émotionnel lié à l'état de parent,
- une distanciation affective progressive avec l'enfant,
- une perte d'épanouissement et d'efficacité dans le rôle de père ou de mère.

Père et mère
Le stress lié à la transition vers la parentalité au moment du premier enfant, les inquiétudes habituelles des parents sur la normalité du fœtus, sur la santé du bébé puis de l'enfant, sur la réussite scolaire, les emplois du temps surchargés des parents, la réduction de leur temps personnel disponible, les problèmes de couple… Ces éléments sont des causes de burn out spécifiques à la parentalité. Ils peuvent toucher aussi bien la mère que le père, et ce dans toutes les catégories sociales. Les mamans en burn out sont néanmoins plus nombreuses du fait de leur plus grand investissement dans la parentalité.
(Voir : Gérer son stress)

Les personnes les plus à risques seraient celles qui ont des difficultés à reconnaître et accepter leur émotions et celles des autres, qui ont le sentiment de ne pas être un bon parent, qui sont désorganisées sur le plan familial, qui sont insatisfaites de leur vie conjugale, qui ont des conflits de couples devant les enfants.*

Travailler l'intelligence émotionnelle
Pour se protéger, il conviendrait tout d'abord de donner une juste place à la parentalité dans son paysage personnel. On peut parfaitement donner du sens à sa vie sans surinvestir le fait d'être parent : il y a aussi les liens d'amour et d'amitié, les croyances et les valeurs, l'engagement dans l'action…

Laisser toute sa place à l'intelligence émotionnelle permet d'interagir de manière harmonieuse avec ses proches et ses enfants (voir : Laisser faire nos émotions) : être capable de se remettre en question, d'admettre ses erreurs et de s'en excuser, de comprendre l'équilibre entre laxisme et autorité… Heureusement, c'est une qualité qui se travaille et peut s'améliorer grâce aux thérapies cognitives, aux méthodes de relaxations corporelles, Taiji Quan, Qi Gong, yoga, sophrologie, méditation… !

Communication non violente
Elise Lecornet et Corinne Melot conseillent d'exprimer clairement ses ressentis et ses émotions, pour éviter l'accumulation de non-dits. La Communication non violente (CNV) est parfaitement adaptée pour cela. C'est une technique qui consiste à abandonner ses jugements, à identifier et exprimer ses besoins à la première personne du singulier. Remplacer le "TU" par le "JE". "Tu ne fais jamais rien…" devient "J'ai besoin d'aide car je suis fatigué(e)".

En aucun cas la CNV ne remet en question l'autorité du parent.
"Sans être violent, le refus des parents doit être ferme et sans appel."* Après une transgression, la réaction du parent doit être rapide et ne doit pas fluctuer, sauf à dévaloriser la parole de l'éducateur.

Des mesures simples et de bon sens
Un certain nombre de mesures simples, de bon sens, mais auxquelles on ne pense pas toujours peuvent être des pistes intéressantes pour se protéger du burn out parental :
- s'organiser, se concentrer sur ses priorités (voir encadré), s'accorder des pauses de relaxation, prendre du temps pour soi, apprendre à déléguer, à simplifier ;
- prendre soin de son corps, manger équilibré (Voir : Trouver sa propre façon de bien manger), pratiquer une activité physique (Voir : Cette année, je reprends une activité physique), préserver un sommeil réparateur (voir : Cycle du sommeil, comprendre les mécanismes) ;
- voir des amis, s'inscrire dans une association ou un cours.

Apprendre à lâcher prise et à s'affranchir du regard des autres est fondamental pour arrêter de participer au "championnat du meilleur parent". Il s'agit de se mettre simplement en accord avec ses propres valeurs (voir : Se libérer du regard de l'autre) et de s'accepter tel que l'on est : des êtres imparfaits (voir : Parents imparfaits et fiers de l'être).

Prendre des mesures avant de craquer
Dans la mesure du possible, il vaut mieux ne pas attendre de craquer pour agir. On doit être attentif aux signes de stress, d'épuisement, de saturation, d'addiction, de dépression, de distanciation par rapport aux enfants voire de violence… Prendre alors les mesures qui s'imposent et ne pas hésiter, le cas échéant, à consulter un psy.

Si c'est trop tard, il faut savoir qu'il y a une vie après le burn out. Et, si la résilience est au rendez-vous, elle peut même être meilleure qu'avant.

 

Source :
*Le burn out parental, 100 questions/réponses, Elise Lecornet, Corinne Melot, éditions Ellipses

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Nous ne sommes pas multitâches

L'imagerie médicale l'a montré : homme ou femme, nous ne savons pas faire deux choses en même temps. Lorsque nous menons deux taches simultanément notre cerveau y consacre à chacune quelques microsecondes successivement. À la clé : baisse de concentration et risque d'erreur voire d'accident.
Pour éviter le burn out, sachons donc nous organiser et sanctuariser nos activités personnelles !

Vie Saine et Zen